Le mouvement des gilets jaunes a marqué le pas avec les fêtes, après six semaines de mobilisations qui ont changé en profondeur la situation politique. Il marque le pas mais il est loin d’être terminé. Cela malgré la scandaleuse répression qui frappe des militants du mouvement condamnés à des peines de prison ferme et révèle la corruption du pouvoir plein de mansuétude à l’égard de Benalla, ce voyou des beaux quartiers proche de Macron qui bénéficie de passeports diplomatiques alors qu’il devrait être en prison.

Les gilets jaunes se sont à nouveau manifestés samedi et nombreux sont celles et ceux qui se préparent à fêter sur les ronds-points la fin de l’année. Le mouvement se poursuit aussi à travers les multiples discussions qu’il anime, les questions qu’il pose, la politisation qu’il suscite. Il ne s’agit pas des infinis débats médiatiques des experts et autres spécialistes, ni des sociologisations de celles et ceux qui découvrent avec étonnement « le peuple », mais de nos discussions qui ont traversé les repas et rencontres de fin d’année à travers lesquelles expériences, idées circulent, se forment, s’enrichissent…

Pour y participer, Démocratie révolutionnaire a regroupé dans sa lettre de fin d’année l’ensemble des articles qu’elle a écrits au cours de cette première phase du mouvement.

Aucune des questions posées par le mouvement n’a reçu de réelles réponses autres que des expédients. Le Père Noël n’était pas au rendez-vous des fêtes de fin d’année.

Il est évident que le seul souci du pouvoir, ce conseil d’administration des gros actionnaires et des riches, a été de céder sans céder, de lâcher quelques miettes pour mieux les reprendre après les avoir différées et fait en sorte qu’elles ne coûtent rien au capital, aux patrons et actionnaires. Il est évident aussi que la caste politicienne n’a qu’un souci, que l’ordre revienne comme le disait Macron, pour faire leur campagne des élections européennes en espérant soit étouffer le mécontentement soit le récupérer pour le faire rentrer dans les urnes, ce qui revient au même…

Ils ne pourront y parvenir tant les causes de l’irruption des gilets jaunes sont profondes et les réponses hors de la volonté et des possibilités du gouvernement.

Depuis 2008 le niveau de vie n’a cessé de reculer. Ce n’est pas un « ressenti » de ceux qui se sentiraient délaissés comme le prétendent des commentateurs mais un recul bien chiffrable et chiffré. Selon une étude de l’INSEE, alors qu’au cours des vingt années précédant la crise de 2008 le pouvoir d'achat par ménage avait progressé en moyenne de 450 euros par an, depuis 2008 c’est l’inverse, il recule d’autant chaque année. Et ce sont les classes populaires qui sont les plus impactées, chômage, précarisation, stagnation des salaires y compris du Smic... Les hausses d’impôts directs ou indirects pour financer le patronat alors que les services publics régressent constamment ne font qu’aggraver les choses.

L’aggravation des inégalités, la paupérisation sont la conséquence logique et incontournable de la loi du profit, la course à la rentabilité financière, la concurrence mondialisée, en un mot du capitalisme financier qui règne sur toute la planète.

L’argent volé aux travailleurs et aux classes populaires est dilapidé sur les marchés financiers dans des spéculations financières qui ont enflammé les casinos boursiers où sont engloutis des milliards d’euros ou de dollars. Et Macron nous dit qu’il n’y a pas d’argent !

Les exigences concrètes du mouvement, la question du niveau de vie et des inégalités, se heurtent à cette logique et remettent en cause le système lui-même, l’exploitation capitaliste et ses institutions.

Les Philippot, Le Pen ou autres se disent solidaires du mouvement pour mieux le canaliser, le récupérer pour leur compte derrière la démagogie nationaliste et chauvine, voire ouvertement raciste. L’apologie du peuple ou la défense de la France contre les élites, le drapeau bleu blanc rouge et la Marseillaise ne sont pas qu’une expression confuse d’une fausse communauté d’intérêts, ils sont aussi le fonds de commerce de démagogues politiciens. Ce sont autant de pièges dans lesquels l’extrême droite veut prendre le mécontentement populaire pour le noyer dans les urnes, puis l’enfermer dans le carcan du nationalisme et des frontières pour le compte du capital et des riches dont elle se garde bien de menacer les intérêts qu’elle veut servir.

Le mouvement ne pourra imposer ses exigences que si la plus large fraction possible du monde du travail et de sa jeunesse se rassemble dans les quartiers et sur les lieux de travail sur les bases de ses intérêts de classe, internationalistes, sans craindre de remettre en cause la domination de la nouvelle aristocratie financière dont Macron n’est plus que le triste représentant en sursis...

 

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DR N°65 – 18/11/18  Alors que la colère explose, préparer l’affrontement contre Macron, Total et le CAC 40 sur nos bases de classe
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DR N°70 – 16/12/18  Le mouvement des gilets jaunes pour vivre dignement, pour décider et contrôler, une bataille de classe, sociale et politique
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