Face à la spirale inflationniste prix-profit, augmentation et échelle mobile des salaires, contrôle des multinationales, des banques et de l’État par les travailleurs
- Par Laurent Delage
A en croire le gouvernement ou les experts économiques, il faudrait éviter à tout prix la fameuse « spirale prix-salaires » qui serait pire que le mal. Mais il suffit de voir les résultats de la plupart des grands groupes capitalistes pour constater que la seule spirale, c’est celle prix-profits, la hausse des profits se nourrissant directement de la hausse des prix.
Stellantis vient d’annoncer un bénéfice net de 8 milliards d’euros sur 2022, + 34 % sur un an. Pourtant, le groupe automobile a vu ses ventes reculer de 7 %... Mais il a profité des pénuries de semi-conducteurs pour augmenter ses prix et sa marge.
Même chose pour Hermès, qui annonce 1,64 milliard de bénéfices nets, une hausse de 39,7 % grâce à une marge « historique » de 42,1 % ! LVMH, numéro un mondial du luxe, vient d’annoncer 6,5 milliards de bénéfice sur 2022, soit + 23 % par rapport à l’an dernier.
Quant à TotalEnergies, les hausses des prix de l’énergie ont fait exploser les marges de raffinage. Le résultat net du groupe atteint 18,8 milliards de dollars sur le semestre, trois fois plus qu’en 2021. La multinationale a dégagé 25 milliards de cash, qui vont servir entre autres au rachat d’actions pour faire monter les cours. Indécent, au point que TotalEnergies s'est senti obligé d’annoncer une remise de 20 centimes à la pompe en septembre et octobre, puis 10 centimes en novembre et décembre… Tout aussi indécent, une aumône par rapport à leurs superprofits !