Macron réélu, Elisabeth Borne Première ministre, le pouvoir en place qui demande aux électeurs de lui donner une majorité à l’Assemblée nationale est dans la continuité du précédent, déjà en pire. Une femme Première ministre aurait pu donner l’illusion d’un gouvernement moderne mais elle ne semble être là que comme faire valoir du président qui l’a affublée de quelques caciques machos et sexistes, les Darmanin, Le Maire, Dupont-Moretti sans oublier le nouveau venu de LR, Abad, accusé de viol… Et dimanche dernier Darmanin et son acolyte le préfet de police Lallement, le préfet de la répression contre les gilets jaunes, se sont illustrés une nouvelle fois à l’occasion de la finale de la Ligue des Champions par le comportement particulièrement violent et aveugle de leur police contre les supporters de Liverpool et les spectateurs qui voulaient assister au match. Pris de panique, ils ont eux-mêmes créé le chaos.

En quelques jours, le nouveau gouvernement a affiché son arrogance, son mépris des femmes, son recours à la violence policière dès qu’il est dépassé, comme il le fit durant le quinquennat précédent. Macron pose au président au-dessus de l’extrême droite, de la droite et de la gauche. En réalité, sa démagogie électoraliste attrape-tout fait de son gouvernement un gouvernement encore plus faible que ses prédécesseurs dont il hérite une situation hors contrôle que ce soit dans les hôpitaux, dans l’Éducation nationale, par l’inflation et les menaces de récession voire de krach financier sur l’économie et les tensions sociales qui en résultent.

Il est bien possible qu’au lendemain des législatives, malgré un mode de scrutin profondément antidémocratique qui permet à un parti recueillant un quart des exprimés de concentrer tous les pouvoirs, Macron se retrouve sans majorité absolue, confronté au rejet des politiciens que porte l’abstention.

La société est brutalement précipitée dans une crise sans précédent

Alors que des milliards s’accumulent d’un côté, que les profits du CAC 40 explosent, que les spéculations s’envolent, que les riches sont toujours plus riches, les salariéEs, les précaires, les chômeurs, les jeunes, ont de plus en plus de difficultés à faire face à la dégradation des conditions de vie, y compris pour se loger, se chauffer, se déplacer ou se nourrir.

A la crise sanitaire, économique, climatique, l’absurdité du capitalisme vient rajouter la guerre qui répand la mort et la désolation au cœur de l'Europe. La population paie d'un prix terrible la soif de pouvoir de Poutine et les rivalités entre les grandes puissances, leur concurrence acharnée pour le pillage des ressources de la planète et l’exploitation des peuples.

Après la pandémie de Covid 19, une des conséquences de la crise écologique et de la folie de l’organisation capitaliste, la guerre accentue le désordre de l’économie, elle désorganise l’approvisionnement en gaz, pétrole et céréales, crée des pénuries. Une aubaine pour les spéculateurs qui font flamber les prix et menacent à court terme de famine une partie de la population mondiale. L’inflation opère un gigantesque transfert de richesses des poches des populations vers les coffres des banques. L’économie est menacée d’une récession, d’un krach.

Face à l’offensive réactionnaire, contre l’extrême droite, défendre nos droits sociaux et démocratiques

40 ans de politiques antisociales menées par tous les gouvernements de gauche comme de droite ont abouti à une montée de l’extrême droite, qui s’est nourrie des capitulations de la gauche. Le Pen comme Zemmour prétendent se soucier du sort des classes populaires, des plus pauvres, ils sont en réalité leurs pires ennemis. Ils voudraient diviser, dévoyer le mécontentement en déversant leur haine des étrangers, des immigrés, en flattant les préjugés nationalistes, racistes, réactionnaires pour accéder au pouvoir et servir les classes privilégiées. Leur campagne raciste contre Pap Ndiaye, le nouveau ministre de l’Education nationale, est insupportable.

La réponse progressiste viendra de nous, de la force collective du monde du travail pour imposer nos exigences. Quels que soient notre origine, la couleur de notre peau, notre genre, que nous ayons une religion ou pas, nous avons les mêmes intérêts !

Dire à Macron et ses amis les patrons notre détermination à nous défendre

Macron qui prétend faire du « nouveau » accentuera encore l’exploitation de la population et de la jeunesse à commencer par les bénéficiaires du RSA à qui il veut imposer entre 15 et 20 heures de travail « bénévole », une aubaine pour le patronat et un moyen de faire pression sur l’ensemble des salaires !

Alors que l'inflation qui atteint déjà 5 % en France aggrave encore l’appauvrissement des classes populaires, que 10 millions de personnes ont recours à l’aide alimentaire, il prévoit seulement le versement de quelques miettes pour éviter aux patrons de devoir augmenter les salaires.

Par contre, pour les capitalistes, aucune restriction. Les entreprises du CAC 40, perfusées d’aides publiques ont engrangé des profits historiques et versé plus de 80 milliards de dividendes à leurs actionnaires en 2021.

Des profits financés à crédit par la dette publique que le gouvernement veut nous faire payer, à commencer par l’offensive pour reculer l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans.

Prendre nos affaires en main, nous organiser, faire de la politique

Le système institutionnel vise à garantir le pouvoir des classes dominantes contre le monde du travail et la population. Ce n’est pas par un bulletin de vote que les travailleurs, la population, obtiendront les mesures nécessaires pour sauvegarder et améliorer leurs conditions d’existence.

Si on ne pourrait que se réjouir que Macron prenne une baffe aux législatives, nous n’avons aucune illusion à nous faire. Ce n’est pas une majorité d’opposition à Macron qui pourra changer les choses. La gauche au gouvernement s’est toujours pliée au jeu institutionnel et aux puissances de l’argent. Quand bien même Mélenchon réussirait son pari d’être « élu Premier ministre » et obtiendrait de Macron quelques mesures sociales pour désamorcer la colère des classes populaires, il n’aurait d’autre choix que de se soumettre lui aussi au diktat de la finance, à la propriété capitaliste qu’il ne veut pas remettre en question.

Seules nos mobilisations sociales et politiques imposeront les mesures pour répondre aux besoins du plus grand nombre.

Alors que ce système s’effondre à l’image des systèmes de santé et d’éducation à bout de souffle, la satisfaction de nos besoins, la paix, la réponse à la crise climatique exigent une remise en cause radicale de la domination des capitalistes et de l’État qui les sert.

Pour cela, il est possible et nécessaire dès maintenant de nous organiser pour exiger une hausse générale de nos salaires d’au moins 400 € net pour toutes et tous et un revenu minimum de 1800 € net. Pour mettre fin au chômage et à la précarité, organiser la répartition du travail entre toutes et tous.

La lutte pour les droits démocratiques, pour l’égalité entre les sexes, pour les droits des LGBTI, contre toutes les oppressions et discriminations, est notre affaire à toutes et tous.

Cette lutte est une lutte internationaliste contre le poison du nationalisme, le chauvinisme et le racisme. Elle passe par la défense des migrant.es quelle que soit leur origine, la liberté d’installation et de circulation, la régularisation de tous les sans-papiers.

Contre l’Europe du capital et de la guerre, nous voulons construire une Europe de la solidarité des travailleurs et des peuples.

Lutter pour nos conditions de vie, nos droits et la démocratie, la paix, c’est changer le monde maintenant !

La démocratie des classes dominantes, c’est la dictature de la finance où tout se décide dans les conseils d’administration des multinationales et des banques. Les politiciens ne sont là que pour les servir. Mais l’abstention, aussi légitime soit elle, n’est pas une réponse.

Nous pouvons utiliser notre bulletin de vote pour dire notre opinion. Pour nous, la démocratie, c’est le droit de contrôler la marche de l’économie et de la société, la conquête de la démocratie pour construire un gouvernement des travailleurs et des classes populaires capable de prendre les mesures nécessaires à la satisfaction de nos exigences, annuler la dette, exproprier la finance, mettre en place un monopole bancaire pour en finir avec la propriété capitaliste afin que les richesses que nous produisons soient mises au service du plus grand nombre.

Notre programme est celui de l’intervention directe sur le terrain social et politique de celles et ceux qui font tourner la société, les premierEs de corvée.

Le NPA ne présentera dans ces élections que quelques candidats en particulier en Gironde ou dans les Hauts-de-Seine. Sa majorité a préféré soutenir les candidat.e.s dits « de rupture » de NUPES. Ce ralliement à la gauche populiste mélenchonnienne est dans la continuité de la campagne de Philippe Poutou, LFI compatible, comme de son alliance aux municipales sur Bordeaux ou pour les régionales avec LFI. Cette politique liquide le projet du NPA de rassembler les anticapitalistes et révolutionnaires au profit du rassemblement électoraliste, parlementaire pour une majorité de gouvernement de la NUPES. La direction du NPA a été jusqu’à appeler « à faire élire les candidatEs de rupture présentés par la NUPES, entre autres et notamment Loïc Prud’homme (LFI) en Gironde et Elsa Faucillon (PCF) dans les Hauts-de-Seine, tous deux député.es sortants. » contre les candidats des six circonscriptions (Hauts-de-Seine 1-3-5-11, Gironde 3 et Moselle 3), où « la majorité de la section locale du NPA a fait le choix de présenter des candidatures ne s’inscrivant pas dans l’orientation nationale du NPA et en conséquence non validées par l’instance de direction. » L’opportunisme et le sectarisme vont de pair !

Pour notre part, nous sommes opposés à cette politique liquidatrice et souhaitons que toutes celles et ceux qui partagent notre point de vue, quelles qu’aient pu être les incompréhensions à propos de la campagne présidentielle, se coordonnent, se regroupent autour d’un programme et d’une stratégie révolutionnaire pour sauver le NPA comme instrument de la construction d’un parti des travailleurs, large ouvert, démocratique, révolutionnaire.

Le 12 juin, pour affirmer notre camp social et politique, contre le sectarisme et l’opportunisme, pour l’unité des révolutionnaires, pour dire notre confiance dans notre capacité à construire une société fondée sur la coopération des travailleurs et des peuples, la solidarité, vers le socialisme, le communisme. Nous appelons, sauf là où le NPA présente des candidat.e.s, à voter Lutte ouvrière.

Démocratie révolutionnaire

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