Le succès partout dans le pays des initiatives et manifestations pour le 8 mars, la journée internationale de lutte des femmes, ainsi que les manifestations qui ont eu lieu pour dénoncer le mauvais coup du 49-3 ou celles de la journée du 5 dans les universités attestent de la vitalité de la contestation et cela malgré le climat plombé par l’épidémie du coronavirus. Macron tente de masquer sa déroute sur les retraites en posant au chef de guerre contre l’épidémie lui qui est un des responsables du délabrement des hôpitaux. Une fois encore, il étale son imposture comme quand il envoie sa police contre des manifestantes en lutte pour l’égalité dont il prétendait faire un des combats de son quinquennat !

Il est clair que le recours au 49-3 du gouvernement ne fait qu’accentuer son discrédit et la débandade annoncée de LREM. Il est confronté à de telles difficultés politiques que nul ne sait quel sera exactement l’avenir de sa majorité après les municipales, s’il aura encore une majorité au Parlement, ni l’avenir de sa réforme alors que la conférence de financement vire au fiasco.

Pour la contestation, la mobilisation, l’enjeu est de se donner les moyens d’exister politiquement en toute indépendance des partis institutionnels qui défendent leurs propres intérêts pour accéder aux affaires dans le cadre du système et ont tous, déjà, le regard fixé sur 2022 ! La lutte sociale, la lutte pour les droits des travailleurs et un monde meilleur sont une seule et même lutte politique que ses acteurs mêmes doivent prendre en main sans craindre d’utiliser toutes les armes dont les élections municipales.

Le petit monde des partis institutionnels voudrait nous convaincre que ces élections sont purement locales, comme s’il était possible de changer quoi que ce soit en agissant au niveau des seules mairies qui sont asphyxiées financièrement par l’État.

Non, l’enjeu de ce scrutin n’est pas local, il est politique et national. Il doit permettre l’expression du rejet de la réforme contre les retraites, de la colère du monde du travail, des aspirations, de la volonté de changer le monde qui se sont exprimées à travers le mouvement des gilets jaunes et s’expriment aujourd’hui de façon plus large à travers la mobilisation de ces derniers mois.

Le sens de notre vote ne peut se réduire à un vote contre Macron au profit des partis parlementaires de gauche qui prétendent représenter notre lutte et ont voté la motion de censure contre le gouvernement.

Celle-ci a été votée aussi par l’extrême droite de Marine Le Pen qui avait déclaré « Nous voterons la motion de censure qui demande le retrait pur et simple de cette réforme ». Pure démagogie de sa part. Il ne peut être question de voter pour les candidats de Marine Le Pen qui surfent sur le mécontentement populaire pour mieux museler et dévoyer la contestation d’un système que le RN aspire à gérer pour le compte du CAC 40 et des grandes fortunes dont Le Pen fait partie. Elle n’a de cesse d’essayer de nous diviser au nom du racisme, du nationalisme en faisant l’apologie des frontières contre les immigrés et dans lesquelles elle rêve de nous enfermer.

Nous ne pouvons non plus donner un satisfecit à cette gauche institutionnelle qui s’est effondrée pour avoir trahi ses engagements, renié ses propres idées afin de servir les intérêts des classes dominantes. Cette gauche qui, quand elle était au pouvoir, n’est jamais revenue sur les différentes attaques contre les retraites dont Rocard avait été l’initiateur et qu’ont menées les gouvernements de droite et de gauche qui ont alterné pendant trois décennies ! Aujourd’hui, ses diverses composantes cherchent à se refaire une santé grâce au mouvement contre la réforme et en pratiquant toutes sortes de politiques opportunistes, se camouflant tantôt en listes citoyennes tantôt reconstituant le fantôme de l’union de la gauche, allant parfois, pour le PS, jusqu’à s’ouvrir à LREM…

Sans ambiguïté, un vote anticapitaliste contre Macron et le CAC 40

Nous voulons exprimer la contestation profonde et globale d’une politique soumise à la finance et aux intérêts des riches.

Le capitalisme mondialisé est au bord de la faillite face à la menace d'une récession, d'un krach financier que l’épidémie du coronavirus, les démagogies nationalistes demandant la fermeture des frontières accélèrent brutalement.

Dans le monde entier, la jeunesse, les classes populaires, les travailleurs contestent le pouvoir des multinationales et de la finance, le capitalisme qui creuse les inégalités, précarise, pille les peuples et la planète, répand la violence et la guerre et qui, aujourd’hui, alors que les populations sont menacées par l’épidémie, spéculent à la baisse. Les bourses s’effondrent !

Les coups que nous subissons sont le produit de l’offensive pour maintenir les profits d’une minorité parasite qui accapare les richesses produites par notre travail. Les gouvernements et les politiciens, de droite, de « gauche » ou aujourd’hui « ni de droite ni de gauche », mènent depuis 30 ans une même offensive contre les travailleuses et les travailleurs, contre les plus démunis. Ils ont cassé et cassent les services publics, les retraites, le code du travail, bloquent les salaires et font exploser la précarité… baissant les impôts des riches et des entreprises en s’en prenant aux budgets sociaux, aux droits des chômeurs, aux APL… pour mieux servir les privilégiés. Et ça marche : sur la seule année 2019, les 40 premières entreprises françaises ont redistribué plus de 60 milliards à leurs actionnaires, plus que le budget de l’Éducation ! Dans le même temps la pauvreté et la misère s’aggravent partout.

« Pour l’honneur des travailleurs et pour un monde meilleur », votons pour un programme de luttes, pour prendre nos affaires en main !

Comme les gilets jaunes, les cheminot-es, les enseignant-es, les étudiant-es, c’est en prenant nous-mêmes nos affaires et nos mobilisations en main, en nous organisant que nous pourrons changer les choses, transformer le rapport de force, imposer de prendre sur les profits pour répondre aux besoins du plus grand nombre !

Voter anticapitaliste et révolutionnaire, c’est affirmer sa volonté d’en finir avec la régression sociale par l’augmentation des salaires, des minima sociaux et des pensions de 300 € et un minimum de 1800 € net mensuel ; l’interdiction des licenciements et le partage du travail entre tous ; la lutte contre la précarité, le retour de la retraite à taux plein à 60 ans maximum et 37,5 ans de cotisations, pour la défense de la sécurité sociale et l’accès de tous à la santé…

C’est exiger des embauches massives dans les services publics, dans la santé, l’éducation, les secteurs de la petite enfance et des personnes âgées, le logement, les transports, l’eau, l’énergie, les services communaux ; pour des services de prévention dans les quartiers populaires contre la surveillance et la répression policière ; pour le retour dans le domaine public de tous les services privatisés depuis 30 ans, au niveau local comme national !

C’est exiger un plan d’urgence pour le logement permettant à toutes et tous l’accès à des logements de qualité aux loyers accessibles. Nous défendons la réquisition des logements vides.

Nous voulons affirmer notre solidarité internationale contre le racisme, la xénophobie, les préjugés antimusulmans que Macron et Le Pen flattent pour essayer de nous dresser les uns contre les autres pour mieux faire taire la contestation sociale. Nous affirmons la nécessaire solidarité internationale des opprimés, qui passe aussi par la solidarité autour de nous face aux politiques sécuritaires ; le droit à des papiers pour toutes et tous, la liberté de circulation et d’installation, le droit de vote des immigrés et résidents sans papiers à toutes les élections.

Affirmer aussi les droits des femmes, l’égalité avec les hommes dans tous les domaines, le droit de disposer librement de sa vie et de son corps, contre les agressions sexuelles et les violences conjugales.

La lutte contre toutes les discriminations, qu’elles soient liées au sexe ou à l’orientation sexuelle, aux origines ou à l’apparence physique, au handicap… pour une véritable égalité de droits, qu’il s’agisse du salaire, du travail, du logement, de l’accessibilité…, passe par la remise en cause de la course à la rentabilité et aux profits.

Il en est de même pour imposer des mesures d’urgence contre les conséquences du réchauffement climatique et de la pollution de l’air, des eaux et la destruction des sols. Cela implique, à l’opposé des catalogues opportunistes du bricolage vert des différents candidats, une politique contraignante à l’égard des multinationales, principales responsables. Cela pose la question de ce que l’on produit, comment, où et pour qui, dans quelles conditions, et la nécessité pour les travailleur-ses, la jeunesse, les classes populaires de prendre le contrôle de toute la société, de remettre en cause la course aux profits et le capitalisme qui nous conduit à la catastrophe.

L’urgence de construire une société solidaire fondée sur la démocratie par et pour les classes populaires !

Toutes celles et ceux qui se révoltent et luttent contre cette société malade du virus du profit ont raison. La société dominée par les financiers et les multinationales est malade. Ces derniers engendrent une crise globale, sociale, économique, financière, écologique, démocratique et, on le voit aujourd’hui, de santé publique.

Nous ne la changerons pas par nos bulletins de vote en faisant confiance aux politiciens marchands d’illusions mais en prenant confiance en nous, en nous organisant pour défendre nos droits et faire vivre une réelle démocratie jusqu’à la prise du pouvoir et à son exercice par les travailleurs. Il n’y a pas d’autre voie pour mettre les groupes capitalistes hors d’état de nuire, les exproprier et organiser l’économie pour satisfaire les besoins de toute la population, construire une société socialiste, communiste.

Dans cette campagne, comme tous les jours sur nos lieux de travail, d’étude et de vie, comme dans les mobilisations et les luttes, nous agissons pour qu’ensemble nous prenions nos affaires en main, nous nous organisions pour décider de l’avenir de la société, notre avenir. Élire des candidat.e.s anticapitalistes et révolutionnaires des listes soutenues par le NPA ou Lutte ouvrière, c’est se donner un point d’appui pour unir nos forces, poursuivre et développer le puissant mouvement pour changer le monde qui grandit depuis des mois.

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