Cynique jusqu’au bout, Macron vient d’annoncer qu’il renonçait à son « régime spécial » de président, qui lui permettait de toucher 6220 € mensuel, sans conditions d’âge ou de plafonds… Une  goutte d’eau pour cet ex-banquier d’affaires qui émargeait à près d’1 million d’€ par an comme associé de Rothschild et une nouvelle provocation bien à l’image du personnage et de son mépris de classe !

Mercredi, le gouvernement a nommé son nouveau « Monsieur retraite », suite à la démission de Delevoye. L’itinéraire de Pietraszewski, ex DRH de Auchan, est celui d’un homme de main des patrons, dont un haut fait d’armes est d’avoir fait interpeller par les flics et mettre en garde à vue la déléguée syndicale d’un hypermarché pour avoir donné à une cliente un pain au chocolat trop cuit !

Le même n’a pas été gêné de toucher 71 000 € de son ancien employeur parallèlement à son mandat d’élu en 2017… sa « prime » de licenciement parait-il. On est loin des indemnités de misère des nombreux salariés qu’il a mis à la porte !

Ce choix résume à lui seul toute la politique de Macron et Philippe au service exclusif des classes dominantes. Personne ne peut croire leur boniment sur « l’égalité », leurs simulations mensongères à l’image de leurs promesses que personne ne perdra rien. Seul le Medef a de quoi se réjouir de leurs mauvais coups.

Pénicaud poursuit la même politique en annonçant, cette année encore, le refus de tout coup de pouce à l’augmentation du SMIC. En bonne DRH là encore, elle se fout du monde en déclarant que les salariés gagneront « 15 euros de plus par mois en net »… Il faudrait même lui dire merci d’appliquer l’augmentation légale ! Suite aux 14 mandats « oubliés » par Delevoye, elle vient d’ailleurs de renoncer à un siège d’administratrice, bénévole bien entendu, du forum de Davos. Parmi ce conseil d’administration, qui organise la fameuse rencontre annuelle des chefs d’Etat et des multinationales, on retrouve le patron de Blackrock, le plus gros gestionnaire de fonds au monde. Une illustration de plus des mille liens qui unissent l’Etat, le gouvernement et ces hauts fonctionnaires avec la grande bourgeoisie, celle du CAC40 et de la finance.

Aujourd’hui, il devient évident que leur réforme et l’ensemble de leur politique servent les seuls intérêts de cette classe de parasites.

Face à cette offensive, les calculs d’appareils des directions syndicales

Dès mercredi, lendemain de la très grosse mobilisation du 17 décembre, les directions syndicales ont été reçues à Matignon, ouvrant à nouveau le jeu des manœuvres du « dialogue social » destinées à diviser et à démobiliser les travailleurs. Toutes y sont allées, sauf Solidaires qui n’était pas invité.

Ce défilé a permis une véritable mise en scène de Berger, attendu fébrilement par des journalistes guettant sa « déclaration »… alors qu’il n’a appelé à rien depuis le 5 décembre, si ce n’est à la trêve avant même d’avoir commencé à manifester. Tous les pronostics sur la suppression de « l’âge pivot » sont tombés à plat, puisqu’au final, Philippe a renvoyé Berger dans les cordes.

Escure, dirigeant de l’Unsa pour qui Pietraszewski semble « respectueux du dialogue social et des partenaires sociaux », a même « vu des signes », mieux « des ouvertures »… alors que le gouvernement veut l’affrontement, ne rien lâcher et imposer une défaite à l’ensemble des travailleurs.

Tous les syndicats ont aussi participé aux négociations parallèles organisées par le gouvernement dans les transports. L’objectif est évident, celui de faire passer sa réforme en lâchant quelques miettes et quelques promesses pour tenter d’affaiblir la grève.

L’UNSA ferroviaire a pleinement joué ce jeu, en appelant à une « pause » au nom d’une « position d’ouverture du gouvernement qui propose, pour la première fois, des avancées notables » ! Cette déculottade a provoqué des remous parmi les syndicalistes de l’UNSA et des régions locales du syndicat ont publiquement appelé à poursuivre la grève et à décider dans les AG de grévistes. De même, la CFDT-cheminots a maintenu l’appel à la grève malgré la prise de position de Berger pour la « trêve ». Les grévistes, la base exercent une forte pression sur les appareils et leurs calculs.

Mais ce jeu pervers des directions syndicales dites « réformistes » est alimenté par la politique même de l’intersyndicale, qui reste elle-même sur le terrain du « dialogue social ». Au lieu de refuser de défiler chez Philippe tant qu’il n’a pas retiré son projet, comme de participer aux négociations parallèles, leur politique ouvre la porte à toutes les manœuvres du gouvernement qui annonce maintenant un énième nouveau « calendrier de concertation » à partir du 6 janvier… tout en disant qu’il ne reviendra sur rien !

Alors que le gouvernement et les médias aux ordres multiplient les pressions contre les cheminots en grève durant les fêtes de Noël, aucune initiative, aucun plan d'action national n'est pris pour la période, répondre aux provocations du gouvernement. L’intersyndicale affirme qu’il n’y aura pas de trêve, tout en la pratiquant dans les faits, une duplicité qui se voit au grand jour.

Mais la pression de la base l’oblige aussi à appeler à la grève dès la rentrée, le 9 janvier. Et de fait, bien des équipes militantes se disent que la meilleure façon de la préparer, c’est de continuer à se battre, prendre des initiatives, de refuser la trêve face à Macron et à Philippe en prenant nos affaires en main.

Organisons-nous à la base, pas de trêve pour préparer la généralisation de la grève

SNCF, RATP, éducation, santé, mais aussi routiers, raffineries,… la grève et la contestation sont profondes. La période des congés, loin de démobiliser, ouvre des possibilités à des enseignants, des Gilets Jaunes, des grévistes, qui s’organisent en AG interpro, autour de blocages, de manifs et d’actions qui sont autant d’initiatives pour tisser des liens et préparer la suite.

Le mouvement a de quoi s’inspirer de la lutte des Gilets Jaunes, en développant des actions d’agitation, à la base, pour préparer la généralisation de la grève. Les AG qui se maintiennent durant ces fêtes sont autant de moyens pour prendre en main notre mouvement, organiser la solidarité financière avec celles et ceux qui continuent la grève, en particulier les cheminots, mais aussi autant de moments pour discuter politique et contester la logique globale de la politique de ce gouvernement, dans la continuité de ceux qui l’ont précédé.

Les retraites, les salaires, la précarité, la dégradation des services publics,… une même politique servant les intérêts du CAC 40, d’une infirme minorité. C’est de cette contestation globale que dépend l’extension de la grève pour faire plier Macron.

Submit to FacebookSubmit to Google PlusSubmit to Twitter

Submit to FacebookSubmit to Google PlusSubmit to TwitterSubmit to LinkedIn