Comme attendu, l’Iran a riposté aux frappes israéliennes provocatrices, véritable acte de guerre, qui avaient tué 16 personnes dont 7 de ses responsables militaires dans les locaux de son ambassade en Syrie le 1er avril. Dans la nuit de samedi à dimanche l’armée iranienne, pour la première fois de son histoire, a lancé contre le territoire israélien plus de 300 drones et missiles, presque tous interceptés sous la haute direction des USA et grâce à la collaboration de leurs alliés.

La guerre d’Israël et des USA franchit une nouvelle étape dans l’escalade militaire.

Le faux-semblant des remontrances publiques de Biden à Netanyahou, des pourparlers pour obtenir une trêve dans la bande de Gaza, des démarches pour faire attribuer à l’Autorité palestinienne un siège à l’ONU visant à laisser croire que Biden et ses alliés occidentaux voudraient alléger les souffrances des Palestiniens en proie à la folie meurtrière de l’armée israélienne, ne peuvent plus masquer la réalité de la guerre d’Israël, des USA soutenus par leurs alliés de l’Otan.

Les responsables de l’État sioniste ont déclaré que la date d’une intervention militaire contre Rafah où sont réfugiés plus d’un million de Palestiniens est déjà décidée. Rien n’est fait pour empêcher la famine qui en même temps que les bombardements, décime la population de la bande de Gaza.

Quant à Biden, il affiche à la face du monde entier son inconséquence, pris entre les enjeux de sa campagne électorale, les objectifs des USA, du Pentagone, et leurs relations avec l’État sioniste.

Dans un premier temps, il a à nouveau promis l’engagement militaire des Etats-Unis aux côtés d’Israël lors de la visite du Premier ministre du Japon venu à Washington pour sceller des accords qui renforcent le partenariat militaire de son pays avec les Etats-Unis qui ont déjà conclu des alliances semblables avec plusieurs autres Etats de la région indo-pacifique en vue d’un futur éventuel conflit armé avec la Chine.

Il a ensuite martelé depuis la Maison Blanche avant même les attaques de drones iraniens : « Nous sommes dévoués à la défense d’Israël. Nous soutiendrons Israël. Nous aiderons à défendre Israël et l’Iran ne réussira pas. » alors que le Pentagone laissait fuiter l’information d’envoi de renforts militaires américains dans la région.

Et ce dimanche, au lendemain de l’attaque iranienne, il annonce que « Les États-Unis s’opposeront à toute attaque israélienne contre l’Iran et n’y participeront pas ».

Ces déclarations contradictoires obéissent cependant à une même cohérence, la stratégie militaire des USA au Moyen-Orient dont ces derniers entendent garder la maîtrise. Israël lui-même n’a pas intérêt à accélérer le rythme de la guerre avant de s’être assuré le contrôle de Gaza, avant d’avoir attaqué Rafah d’autant que le régime des Mollahs n’a lui non plus pas intérêt à ce que s’engage une guerre ouverte.

Cette cohérence, c’est celle de la stratégie des USA, la nature de l’accord diplomatico-militaire qui les lie à Israël auquel les puissances de l’Otan sont associées : leur commune volonté, chacun ayant besoin de l’autre, d’assurer leur hégémonie sur le Moyen-Orient par la terreur militaire et leur puissance économique au risque d’un embrasement de la région et de l’exacerbation des tensions internationales.

Leurs guerres, une arme dans la concurrence entre brigands capitalistes

C’est dans cette perspective stratégique, la sauvegarde de leur leadership mondial contre les puissances capitalistes émergentes dont la Chine, que les Etats-Unis et leur bras armé l’Otan ont engagé leur guerre par procuration contre la Russie de Poutine pour l’affaiblir et tenter de la mettre à genoux. Zelensky, leur zélé vassal ukrainien, a appelé en condamnant l’attaque menée par Téhéran contre Israël à une réponse mondiale « résolue et unie » face à la « terreur » de l’Iran et de la Russie. Il ne défend pas plus les intérêts des populations d’Ukraine ou d’Israël que le sinistre dictateur qu’est Poutine et les capitalistes russes dont il représente les intérêts ne défendent ceux des populations de Russie. Ils ont eux-mêmes déchaîné la violence barbare de leurs troupes contre les populations ukrainiennes pour défendre leurs intérêts parasites et réactionnaires en sacrifiant leur propre peuple au nom du nationalisme grand-russe.

L’effroyable boucherie dont la ligne de front entre les deux armées est désormais le théâtre sanglant, sur 1200 kilomètres, sans compter les victimes civiles de frappes à distance dans les deux pays, n’a pas d’autre raison que de déterminer quels grands groupes capitalistes, russes ou occidentaux, américains et européens, pourront exploiter les richesses agricoles et minières de l’Ukraine. Des centaines de milliers de soldats ont été tués et blessés dans cette guerre et les combattants manquent, particulièrement en Ukraine où la résistance à la mobilisation est grande. C’est pourquoi Zélensky a fait adopter par le Parlement une nouvelle loi de mobilisation plus contraignante. De même en Russie, beaucoup de soldats ont été recrutés de force dans les prisons, parmi les immigrés et les hommes venant des républiques périphériques et le régime de Poutine offre des soldes énormes au regard de la moyenne des salaires aux volontaires.

La montée du militarisme et des tensions guerrières sur l’ensemble de la planète est une conséquence directe de l’exacerbation de la concurrence économique due à la faillite du capitalisme mondialisé qui a commencé à se manifester dans la grande dépression qui a démarré aux USA en 2007.

Dans tous les pays européens, la guerre est devenue une question nationale. Il ne s’agirait plus seulement d’aider l’Ukraine à sauvegarder son indépendance face à la Russie, il s’agirait de se préparer à « une guerre de haute intensité » comme le dit la propagande des responsables militaires.

« On ne fait pas la guerre pour la démocratie mais pour les intérêts de la France » a déclaré crûment dans le Figaro le 9 avril, le général Lecointre, chef d’état-major des armées jusqu’en 2021. Et de plaider pour que l’État français réengage des troupes en Afrique dans les pays du Sahel dont le Mali. Il ajoute un peu plus loin : « Oui, c’est compliqué de parler d’effort de défense, de patriotisme. Qui est prêt à se serrer la ceinture ? Notre société n’est pas prête. Il faut la préparer ».

« Paix entre nous, guerre aux tyrans ! » L’internationale

C’est ce à quoi s’emploient le gouvernement, la plupart des responsables politiques et les media officiels depuis 2022. « Nous ne pouvons pas lâcher l’Ukraine parce que l’Ukraine, c’est à 1500 kilomètres d’ici, c’est-à-dire c’est notre propre sécurité », a déclaré Macron lors de sa visite à Bergerac jeudi dernier pour inaugurer Eurenco, une fabrique de poudre destinée aux obus. Il a certifié aux industriels de l’armement, qui attendent des subventions de l’État pour participer à cet effort « patriotique », qu’il n’était pas question de revenir sur l’augmentation du budget militaire alors qu’il est question de réductions budgétaires massives pour limiter le déficit de l’État.

L’offensive belliciste et militariste du gouvernement fait partie de son offensive contre les droits sociaux et démocratiques des travailleurs, de la population. Il faut réduire « ce pognon de dingue », comme Macron a déjà dit, qui va à la protection sociale, aux services publics, de « l’assistanat » aux yeux de tous ces serviteurs des grandes fortunes parasitaires qui se nourrissent de l’exploitation de millions de femmes et d’hommes qui ne peuvent vivre que de leur propre travail… et des subsides de l’État.

Quelle expression de la faillite de ces classes dirigeantes, possédantes, que de ne pas imaginer un autre avenir que la guerre pour les peuples alors que les prodiges du travail humain, les progrès de la science et de la technique, pourraient être mis au service des besoins de la population et de l’urgence écologique !

Pour la paix, solidarité entre les travailleurs et les peuples de tous les pays, guerre à la guerre, guerre au capitalisme !

Galia Trépère

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