Publié dans le cadre des débats préparatoires pour le dernier congrès de la LCR, juin 2007

La séquence électorale qui vient de s’achever, la victoire de la droite, les deux défaites consécutives de la gauche gouvernementale aux présidentielles, dessinent les nouveaux rapports de force politiques au seuil d’une nouvelle période et donnent la mesure des reculs accumulés depuis deux décennies.

5 ans après la défaite de Jospin et l’irruption de Le Pen au second tour de l’élection présidentielle, résultat des reniements de la gauche, la droite se succède à elle-même. Le PS se satisfait, malgré sa défaite, d’avoir gagné quelques sièges de députés inespérés, une progression qui l’étonne lui-même tant il sait qu’elle ne doit rien à sa politique mais bien aux électeurs du centre et au début de prise de conscience des salariés de la nature du populisme libéral du nouveau pouvoir.

La victoire de Sarkozy tourne la page d’un quart de siècle de gouvernements d’alternance ou de cohabitation au service de la bourgeoisie. 25 ans de politiques antisociales, de coups portés contre les salariés, par des gouvernements de droite et de gauche, 25 de capitulations et d’adaptation du PS, du PC et des centrales syndicales aux exigences du patronat qui a permis à la bourgeoisie d’extorquer aux classes populaires 10 points supplémentaires des richesses produites au cours de la même période, au prix d’un recul dramatique des conditions d’existences du plus grand nombre.

Ces reculs, ces capitulations laissent le terrain libre à Sarkozy pour engager une nouvelle offensive contre les travailleurs et les classes populaires.

L’abstention massive lors des législatives, montre que ces dernières sont restées largement spectatrices d’un match truqué qui ne les concernait pas et souligne que leur rupture avec les partis de gouvernement, de gauche ou de droite, n’est pas résorbée. Elle s’inscrit en faux contre la prétendue légitimité de ce gouvernement.

La démocratie parlementaire a perdu beaucoup de sa crédibilité en tant que cadre susceptible d’apporter des changements politiques et sociaux. La machine de l'alternance, rendue possible par les illusions que pouvaient susciter des équipes gouvernementales se réclamant de politiques différentes ne fonctionne plus tant la complicité entre la droite et la gauche parlementaire est patente. Aujourd’hui, tout au plus promet-elle d’être une « opposition constructive » à la majorité UMP.

La présence de transfuges du PS qui se retrouvent ministres de Sarkozy ne suscite même pas l’indignation tant il est clair que la géographie parlementaire ne recoupe plus, depuis longtemps déjà, même de manière déformée, des intérêts sociaux opposés. La politique de Sarkozy n’est finalement que la version plus assumée et plus crédible du libéralisme de la gauche.

Les clivages parlementaires passés se redessinent autour d’un centre de gravité qui s’est déporté très à droite.

Le Parti socialiste s’ouvre vers le centre pour s’adapter encore plus étroitement aux intérêts du capital et… préparer 2012. Vampirisé par sa politique d’alliance avec le PS et déstabilisé par l’évolution de ce dernier, le parti communiste a perdu son appui et existe de moins en moins comme force politique nationale même s’il a sauvé la mise lors des législatives.

Ceux qui pensaient que la méthode de Sarkozy serait le passage en force brutal à la manière d’une Thatcher en sont pour leurs frais. Bien conscient qu’il ne suffit pas de remporter une victoire électorale pour mettre en œuvre sa politique antisociale, Sarkozy, loin de chercher l’affrontement, tente de subjuguer l’opinion et d’accréditer l’idée que sa politique serait la seule possible en offrant des postes de ministres à d’anciens responsables socialistes et en cherchant à associer les directions syndicales à ses mauvais coups pour empêcher toute contestation de sa politique.

Sarkozy voudrait éviter les mobilisations mais aucune manoeuvre ne pourra masquer bien longtemps le fait que le nouveau pouvoir est au service exclusif des classes possédantes et aucun geste d’« ouverture » ne peut cacher le caractère profondément antidémocratique d’un système parlementaire qui accorde la majorité absolue à un parti qui a réuni moins d’un quart des inscrits au premier tour.

La séquence électorale passée, la classe ouvrière est au pied du mur : capituler ou se battre, respecter le résultat d’une démocratie truquée, se contenter de soutenir l’opposition « constructive » ou contester par la lutte de classe la domination de la bourgeoisie sur la société et ses institutions.

La faillite de la gauche gouvernementale comme des directions syndicales illustre le fait que l’on ne peut se battre contre la politique de la droite qu’en rupture avec ce système.

Les lignes de force résultant de la séquence électorale qui vient de s’achever n’ont rien de conjoncturel. Elles sont l’illustration de la dégradation du rapport de forces aux dépens de la classe ouvrière, la conséquence de l’adaptation de la social-démocratie au capitalisme mondialisé, de l’effondrement du stalinisme et du divorce achevé des classes populaires avec les partis de la gauche gouvernementale qui en découle. Les vieilles forces issues des tentatives avortées du prolétariat de rompre avec l’horizon capitaliste au siècle dernier achèvent de mourir ou de se mouler complètement à l’ordre bourgeois. Une période du mouvement ouvrier s’est refermée. Une nouvelle période s’ouvre qui verra la renaissance du mouvement ouvrier autour des perspectives d’émancipation sociale.

Partant de là, pour riposter à l’offensive patronale, il ne s’agit pas de « refonder » la gauche ou une « vraie gauche » mais d’affirmer dés maintenant la décision de la LCR de s’engager dans la fondation d’un nouveau parti, un parti anticapitaliste, un parti pour la lutte de classe jusqu’au bout, en rupture avec les institutions de la bourgeoisie.

La question du parti, une échéance concrète

La nécessité d’un nouveau parti est de fait inscrite dans l’évolution même de la situation politique et sociale depuis 1995 qui a vu se développer parallèlement au renouveau des luttes une influence nouvelle des idées défendues par l’extrême-gauche : Arlette Laguiller à la présidentielle de 1995, puis en 2002, Arlette Laguiller et notre porte-parole, Olivier Besancenot.

12 ans après la percée électorale de l’extrême gauche, la question du parti est à nouveau posée mais dans des conditions qui ont considérablement mûri.

Aujourd’hui, c’est sur la LCR que repose la responsabilité de s’engager dans la concrétisation de cet objectif, objectif qui au vu de l’affaiblissement du PC, de l’intégration des bureaucraties syndicales au jeu de dupes du dialogue social et nos propres scores pose la question non pas en simples termes propagandistes mais, à une échelle de masse, comme une perspective concrète, immédiate, qui concerne l’ensemble des militants ouvriers qui veulent se battre contre l’offensive patronale.

Au-delà des scores électoraux réalisés dans des conditions très défavorables, le succès militant impressionnant de la campagne autour de la candidature d’Olivier Besancenot, les dizaines de milliers de personnes venues à nos meetings, l’accueil inédit que nous avons rencontré à la porte des entreprises, sur les marchés, dans les quartiers, les milliers de contacts établis au cours de la campagne, les demandes d’adhésion, tout montre qu’il y a un mouvement profond vers un nouveau parti dans une fraction du monde du travail et de la jeunesse qui cherche des réponses et un cadre militant pour résister.

Nous ne sommes plus comme dans le passé dans la situation de petites organisations critiquant le PC sur sa gauche. Il nous faut au contraire pleinement assumer le fait qu’aux yeux de milliers de jeunes, de salariés, de militants ou sympathisants issus du PC ou d’ailleurs, qui tentent de résister sur le terrain syndical ou politique à l’offensive patronale, nous sommes désormais la seule force politique prête à défier et à contester jusqu’au bout l’ordre capitaliste.

Suite à la campagne de 2002 nous avons réussi à ouvrir et à renouveler l’organisation mais sans changer qualitativement d’échelle. C’est cette limite qu’il nous faut dépasser aujourd’hui.

Tirer jusqu’au bout les leçons de l’échec des candidatures unitaires

Dans le passé, nous avons régulièrement affiché notre disponibilité pour construire une force nouvelle mais sans poser nettement la question des délimitations programmatiques et stratégiques que nous voulions lui donner, dans l’espoir de gagner une partie de la gauche de la gauche, des courants antilibéraux avec qui l’organisation a envisagé la possibilité d’une candidature commune à la présidentielle.

A l’issue de la campagne, le débat peut sembler tranché – et il l’est dans les faits – mais il nous faut tirer jusqu’au bout les leçons politiques de cette séquence politique qui nous fait dire qu’un tel accord n’était ni souhaitable ni possible.

La perspective antilibérale est celle de ceux qui, à la gauche du PS, rêvent d’une vraie gauche qui pourrait redonner crédibilité à l’illusion qu’il est possible de changer la vie par les voies parlementaires et institutionnelles sans rupture démocratique et révolutionnaire. Cette perspective est une impasse à une époque où les marges de manœuvre pour une politique réformiste ont disparu. C’est ce qui explique au final la faiblesse des scores de MG Buffet ou de Bové.

La violence de l’offensive patronale dans le cadre de la mondialisation capitaliste impose la même politique antisociale à tous les gouvernements quels que soient leurs couleurs politiques et quel que soit le pays.

L’échec de la politique pour des candidatures unitaires issues de la campagne du Non illustre l’impasse d’une stratégie visant à regrouper révolutionnaires et antilibéraux.

Il nous faut revenir sur cette stratégie du parti non-délimité ne tranchant pas le débat réforme ou révolution et créer les conditions concrètes d’un regroupement sur des bases réellement anticapitalistes avec ceux et celles qui ont déjà rompu avec l’illusion qu’un capitalisme à visage un peu moins inhumain est possible.

Cela veut dire clarifier les contours que nous voulons lui donner ou en d’autres mots définir sa fonction comme nous le faisons dans nos statuts : « La Ligue communiste révolutionnaire lutte pour la révolution socialiste et le pouvoir des travailleurs. […] Elle définit ses objectifs dans la perspective, non d'une simple réforme du système capitaliste, mais de confrontations sociales prolongées, pour une rupture révolutionnaire permettant la construction d'un nouveau mode d'organisation de la société dont la condition première est l'appropriation collective des principaux moyens de production. »

Parti pour la révolution et le pouvoir des travailleurs ou parti antilibéral pour gouverner à gauche dans le cadre des institutions actuelles, il y a un choix à faire.

Il ne s’agit nullement de tourner le dos aux militants antilibéraux que nous côtoyons dans les luttes. Il s’agit au contraire, à l’issue de cette campagne, de nous donner les moyens politiques de gagner les antilibéraux sincères à un programme révolutionnaire.

Nous sommes en permanence disponibles pour mener un front commun dans les luttes contre le pouvoir et le patronat avec toutes les forces politiques, fussent-elles réformistes, avec toutes les forces syndicales, associatives qui se situent sur le terrain de la défense des intérêts des salariés. Chaque fois que possible nous oeuvrons à créer les conditions d’un front social et politique pour les mobilisations.

Mais nous ne confondons pas politique de Front Unique et construction du parti même si elles se combinent. Autant nous devons agir avec les réformistes sur le terrain des luttes et nous pouvons le faire dans le cadre d’un référendum (comme nous l’avons fait par exemple pour le 29 mai), autant nous ne saurions avoir aucun programme électoral commun qui implique nécessairement d’exercer ensemble un jour le pouvoir dans le cadre des institutions actuelles.

Unitaires et anticapitalistes, disons-nous pour résumer notre démarche. Cette formule ne peut signifier qu’une chose : être ensemble dans les mobilisations mais garder notre indépendance pleine et entière, garder le cap d’une orientation anticapitaliste qui ne fasse aucune concession aux illusions réformistes.

Unité pour les luttes et indépendance politique, démarche de front unique et affirmation d’une orientation révolutionnaire ne sont nullement incompatibles. C’est au contraire la seule méthode pour dégager, à chaque étape, de nouvelles forces pour un nouveau parti.

A chaque étape, l’expérience acquise au cours des luttes fera naître une conscience de classe plus grande, une compréhension plus claire des enjeux, de la nécessité de l’auto-organisation des travailleurs, de la lutte contre l’influence paralysante des bureaucraties syndicales et des forces réformistes qui cherchent à dévoyer les luttes dans l’impasse du parlementarisme. A chaque étape, en menant une politique de Front unique, de nouvelles forces se dégageront pour constituer un parti révolutionnaire, outil pour mener les luttes jusqu’à leur terme et fonder le pouvoir des travailleurs.

La LCR, instrument vers un nouveau parti anticapitaliste

Il ne s’agit pas, pour fonder ce nouveau parti, d’espérer comme dans le passé, de voir émerger sur des bases anticapitalistes des partenaires avec qui s’allier en menant une politique d’unité d’action avec les partis de gauche mais de voir que les forces avec lesquelles nous allier existent dès maintenant.

Ce sont les travailleurs et les jeunes qui ont animé les luttes de 95 à 2003, du mouvement contre le CPE, de la grève des salariés d’Aulnay, les métallos du Nord qui revendiquent un SMIC à 1 600 euros nets. Des milliers de travailleurs, de sympathisants ou de militants PC, de militants syndicaux « lutte de classe » et des jeunes, qui n’ont connu de la gauche que des politiques de droite et de la société bourgeoise que la précarité et l’exclusion, sont prêts à la perspective d’une nouvelle force. C’est la partie active du large courant de sympathie qui s’est exprimé dans les 2 millions de voix qu’a recueillies l’extrême gauche anticapitaliste lors de la présidentielle sans compter tous ceux qui sans avoir voté pour l’extrême gauche révolutionnaire se reconnaissent dans ses propositions.

Au-delà des nouveaux contacts, il y a la possibilité de pouvoir organiser un milieu sympathisant, des réseaux syndicaux lutte de classe qui ont, jusqu’à maintenant, vu la Ligue avec sympathie mais qui hésitaient parce qu’ils ne voulaient pas jusqu’ici trancher entre les organisations à la gauche du PS tout en aspirant à voir se constituer un nouveau parti des travailleurs.

Dès aujourd’hui nos tâches de construction s’inscrivent dans la volonté d’offrir une issue à la crise du mouvement ouvrier. Des milliers de travailleurs veulent un instrument pour organiser leurs luttes. Ouvrir la Ligue, intégrer de nouveaux camarades, s’ancrer dans les classes populaires, c’est aussi intégrer des réalités sociales, politiques nouvelles. C’est nécessairement dépasser la Ligue actuelle, se transformer pour tenter de commencer à peser sur la lutte de classe.

Aucun événement fondateur ni aucune mobilisation sociale même d’envergure ne viendront régler la question du parti seuls en bousculant les conservatismes d’appareils et en contraignant l’ensemble de l’extrême gauche et du mouvement révolutionnaire à mettre en avant ce qui unit les anticapitalistes pour œuvrer ensemble dans le cadre d’une même force pour le monde du travail.

Aucun pas en avant vers un parti révolutionnaire ne pourra se faire en dehors d’une orientation pleinement assumée par au moins un des courants de la gauche révolutionnaire. C’est à la LCR d’impulser ce travail en se concevant comme l’axe et l’instrument de ce regroupement.

La démarche de construction d’un nouveau parti n’est pas conditionnée par l’unité préalable des organisations révolutionnaires même si elle est partie intégrante du combat pour un nouveau parti révolutionnaire. Il nous faut prendre acte du refus de LO, à l’étape actuelle, de s’inscrire dans cette perspective tout en sachant que personne n’échappera à la pression des événements, à celle exercée par la fraction de la jeunesse et du monde du travail qui ressent aujourd’hui la nécessité impérieuse de l’unification de toutes les forces qui se placent sur le terrain d’une rupture révolutionnaire.

Cela implique que nous formulions une politique non seulement pour l’organisation mais pour l’ensemble du mouvement anticapitaliste et que nous menions ce débat publiquement. Si nous le faisons, personne ne pourra se dérober, pas même les camarades de Lutte Ouvrière.

L’heure n’est pas au doute mais à l’audace. Nous avons la possibilité d’écrire une nouvelle page dans les mois qui viennent, d’enraciner dans les quartiers, les entreprises, les universités et les lycées la volonté portée par OB dans cette campagne de rompre avec le système capitaliste et de multiplier les foyers de contestation, d’être aux côtés de toutes les protestations, les résistances, les contestations de l’ordre capitaliste.

Nous donner les moyens organisationnels de regrouper les anticapitalistes

A l’issue de cette campagne, la tâche pratique immédiate pour l’organisation est de développer notre recrutement, d’ouvrir l’organisation en associant à nos interventions et à notre travail les centaines de jeunes et de travailleurs qui se sont tournés vers nous. Il s’agit de transformer l’organisation en collectif militant ouvert sur le monde du travail sans craindre de changer notre organisation profondément et de manière irréversible.

Il faut discuter concrètement avec ce nouveau milieu de comment poursuivre la campagne d’Olivier dans les entreprises, les quartiers et les facs. Discuter de quels outils militants on peut se donner pour continuer à s’adresser à l’ensemble des salariés et de la jeunesse comme nous l’avons fait tout au long de la campagne en faisant de l’intervention politique notre principal travail de masse.

C’est sans doute ce dernier point qui est le fait majeur pour l’organisation et le principal point d’appui pour opérer une révolution culturelle dans l’organisation : depuis des mois nous avons unifié notre intervention, gagné notre propre espace politique en faisant de notre agitation et de notre propagande notre principal travail de masse.

Parce que notre intervention politique ne se réduit pas aux échéances électorales, parce que notre horizon n’est pas celui des institutions bourgeoises, notre campagne se poursuit partout où nous travaillons et nous vivons, dans les entreprises, les quartiers, les facs et les lycées, dans les syndicats, les associations, sur le terrain de la lutte de classe.

Quels que soient nos terrains d’interventions, notre activité vise à faire naître une nouvelle conscience de classe anticapitaliste. C’est pourquoi l’ensemble de notre activité doit être l’occasion d’une discussion collective entre militants, à commencer par notre intervention dans les syndicats qui est presque devenue un sujet tabou dans l’organisation au nom de l’indépendance des syndicats vis-à-vis des partis.

Nos activités politique et syndicale ne sont pas opposées ou même indépendantes l’une de l’autre, même si elles ne se confondent pas. Nous n’avons qu’une activité qui est celle de militants révolutionnaires qui combattent l’influence et la politique des bureaucraties syndicales soumises à la politique de collaboration de classe avec le patronat et le gouvernement. Nous devons permettre à nos camarades qui militent dans les syndicats de mener cette lutte, d’y développer des réseaux lutte de classe, de coordonner ce travail pour aider aux mobilisations sociales et d’affirmer des exigences du monde du travail dont Olivier Besancenot s’est fait le porte parole dans cette campagne.

Poursuivre cette campagne, c’est construire les outils pour continuer à nous adresser à l’ensemble des salariés, notamment en développant notre presse en direction des entreprises pour populariser notre plan d’urgence, fournir sous une forme abordable un point de vue marxiste sur l’actualité en se faisant l’écho des luttes dans les entreprises.

La publication régulière de bulletins dans les villes, les quartiers, les lieux de travail est non seulement un outil irremplaçable pour instaurer un dialogue constant avec les salariés mais c’est aussi l’occasion d’un apprentissage du journalisme militant et un outil de formation pour tous les membres de l’organisation qui participent à ce travail.

Il faut, parallèlement au développement de notre presse locale, repenser la fonction et le format de notre hebdomadaire en faisant de Rouge un journal militant, facile à vendre autour de nous et utile dans l’intervention quotidienne.

Accueillir de nouveaux camarades, implique de redémarrer, sérieusement, mais à une échelle plus large les formations autour de nos analyses de la période contenues dans notre Manifeste, de vérifier nouveaux, jeunes et vieux camarades ce qui fonde l’actualité du marxisme et notre compréhension de la période actuelle. C’est aussi l’occasion d’apprendre à écouter, à partager les expériences, à faire de l’organisation un véritable collectif militant, où le débat démocratique, tourné vers l’extérieur et nourri par l’intervention et les bilans militants, ne se résume pas forcément aux positions de tendances.

Au-delà de la souplesse et de la nécessité d’inventer des réponses adaptées, une constante : structurer l’activité autour d’interventions régulières qui permettent d’aider en permanence la construction des mobilisations avec les salariés, en lien constants avec les luttes et les préoccupations du monde du travail. Permettre à chaque militant d’être un organisateur de ce nouveau parti.

Trouver des réponses adaptées et des réponses concrètes à toutes les questions de notre intervention militante prendra du temps. Mais il faut s’atteler à la tache dès maintenant, en suscitant une mobilisation de l’ensemble des camarades autour de ces questions qui doivent être au cœur de notre prochain congrès de décembre.

Pour que le congrès engage l’organisation dans la bataille pour un parti de la gauche démocratique et révolutionnaire

Refonder et réunifier l’organisation autour de cette perspective et en faire l’axe central de toutes nos interventions dans les semaines et les mois qui viennent implique de faire de notre congrès de décembre un moment décisif pour formaliser et engager notre démarche de fondation d’un nouveau parti des travailleurs, anticapitaliste et révolutionnaire.

Il ne s’agit pas d’une échéance lointaine mais du travail de l’année qui vient, l’enjeu du congrès. Notre démarche ne relève ni du volontarisme forcené, ni d’un optimisme ou d’une précipitation exagérée mais de la prise en compte des données de la nouvelle période et des possibilités de renaissance du mouvement ouvrier qui en découlent. Notre réussite dépend avant tout de notre capacité collective à prendre la pleine mesure de cette situation et de nos responsabilités.

Le congrès devra définir les modalités pratiques, les échéances concrètes, un calendrier militant. Il devra lancer un manifeste pour un parti de la gauche démocratique et révolutionnaire en direction de tous les salariés, les jeunes, les forces anticapitalistes, les militants de gauche qui refusent la capitulation de leurs directions. Il s’agit d’engager une campagne, un vaste débat autour de nos perspectives pour convaincre, entraîner, intégrer les préoccupations des travailleurs et des jeunes dans notre politique.

Les échéances municipales de 2008 seront l’occasion de rassembler autour de nous les milliers de jeunes, de travailleurs, de militants qui s’inscrivent dans cette démarche.

A l’issue de cette bataille politique, la LCR organisera des assises locales et départementales qui déboucheront sur un congrès de fondation d’un nouveau parti des travailleurs appelant l’ensemble des militants anticapitalistes, des travailleurs et des jeunes convaincus qu’il faut en finir avec ce système, à nous rejoindre, à construire avec nous un cadre militant commun, démocratique et ouvert à tous ceux, militants et inorganisés, qui se reconnaissent dans notre programme, un plan d’urgence sociale et démocratique posant la question du pouvoir dans la perspective d’une transformation révolutionnaire de la société pour mettre fin au pouvoir absolu de la propriété financière.

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