Ni négociable, ni amendable, Retrait ! Vive le parti des luttes et de la démocratie pour et par les travailleur.es
- Par Isabelle Ufferte
2,5 millions de personnes dans les rues et des cortèges encore plus denses dans toutes les villes du pays le 31 janvier, 74 % de la population qui dénoncent une réforme injuste, 60 % (+3 points en une semaine) qui « comprendraient » d’éventuels blocages selon un sondage Elabe publié mercredi… et Borne, venue répéter jeudi sur France 2 dans un exercice laborieux que « la réforme se fera ». « Nous sommes attentifs à la répartition de l’effort » a-t-elle expliqué sans rire à la journaliste qui lui présentait des témoignages de femmes seniors au chômage en fin de droits ou d’ouvriers usés par le travail, alors que 4 des 10 critères de pénibilité ont été supprimés et que 85 % des ouvriers déclarent exercer un métier pénible, 60 % du total des actifs.
Même cynisme, mêmes mensonges grossiers répétés en boucle par le gouvernement dont Dussopt, le ministre du travail en charge de la réforme des retraites qui « demande aux Français de travailler plus à l'échelle de leur vie », par ailleurs aux avant-postes de celle sur l’immigration aux côtés de Darmanin. Le Parquet national financier vient de retenir contre lui le délit de « favoritisme », un arrangement entre amis lors de l'attribution d'un marché public en 2009-2010 à la Saur, géant français de l’eau, alors qu’il était député-maire PS d’Annonay.
Pendant ce temps, le CAC 40 a atteint cette semaine des niveaux historiques à plus de 7200 points. Partout, les profits explosent tels ceux des pétroliers pour qui c’est l’année de tous les records : 56 milliards pour Exxon-Mobil, dont 30 reversés aux actionnaires sous forme de dividendes et rachats d’actions ; 43 milliards pour Shell dont 30 milliards pour les actionnaires ; 36,5 milliards pour Chevron et 75 milliards de rachats d’action prévus sur 5 ans ; entre 20 et 25 milliards pour TotalEnergies (les chiffres seront annoncés le 8 février)... « Des profits stratosphériques » d’après le spécialiste business de BFMTV qui craint « une onde de choc » et « l’indignation de l’opinion ». Certes ! Cet immense transfert des richesses est le fruit de l’exploitation croissante, de la précarisation généralisée, du pillage des fonds publics à coups de subventions gigantesques aux entreprises et de l’inflation qui ruine les classes populaires, travailleurs, petits artisans et commerçants, chômeurs, retraités…