Le rejet de la loi Immigration est à la fois un échec pour le gouvernement sans majorité, et une gifle à Darmanin qui voulait en récupérer les fruits pourris pour ses ambitions de leader du bloc réactionnaire. Il s’est heurté aux petites manœuvres parlementaires de LR et du RN, concurrents et rivaux dans la surenchère xénophobe et sécuritaire, et à celles de la gauche prétendant combattre les débordements réactionnaires des Darmanin-Ciotti-Le Pen par le rejet de la loi. L’insoumis Manuel Bompard sur RTL s’est dit soulagé de s’éviter ainsi « un climat nauséabond » contre les étrangers, comme si l’agitation politicienne dans le théâtre d’ombres du Parlement allait mettre un coup d’arrêt à l’offensive réactionnaire du gouvernement, de la droite et de l’extrême-droite contre les travailleurs et les classes populaires.

Mardi 12 décembre, Biden, recevant Zelensky qui venait de célébrer l’investiture du nouveau président argentin d’extrême droite, Javier Milei, à Buenos Aires, interpellait le Congrès américain qui « doit adopter une rallonge pour l’Ukraine [...] avant qu’il n’offre à Poutine le plus beau cadeau de Noël qui soit ». Les Républicains ont fait la sourde oreille et refusé la rallonge de 61 milliards. Zelensky devra se contenter d’une aide militaire supplémentaire de 200 millions de dollars.

Le dernier congrès de Lutte ouvrière, qui a eu lieu début décembre définit l’essentiel du contenu de notre travail face à la faillite du capitalisme. La perspective que nous avons à défendre et autour de laquelle regrouper les travailleurs, les femmes, les jeunes, les militants, est résumée par le titre de leur premier texte : « Pour mettre fin au chaos capitaliste, renversement révolutionnaire de la bourgeoisie en faillite ! »[1]. Leur critique, nouvelle, d’un programme de revendications emprunté au Programme de transition qui, détaché de cette perspective, devient du « syndicalisme réformiste », s’inscrit dans cette volonté de mettre au centre la question de la transformation révolutionnaire de la société. Nous partageons aussi leurs analyses sur la guerre d’Ukraine ainsi que sur la guerre du Moyen-Orient, le caractère génocidaire de la guerre de l’État d’Israël et des puissances occidentales contre la population palestinienne et le caractère réactionnaire du Hamas, même s’il ne s’agit pas de renvoyer dos à dos l’État sioniste et théocratique, colonialiste et le Hamas.

Le projet de loi Immigration a été adopté en commission des lois de l’Assemblée nationale dans la nuit de vendredi à samedi 2 décembre, avant d’être discuté dans l’Hémicycle à partir du 11 décembre. Le texte avait fait l’objet au Sénat de toutes les surenchères xénophobes et racistes de la droite et de l’extrême-droite et la commission des lois à majorité macroniste a rétabli en partie le premier projet, qui est une attaque d’ampleur contre les travailleurs immigrés, les migrants et demandeurs d’asile.

L’article 3, sur la régularisation des travailleurs étrangers dans les métiers dits en tension qui avait fait hurler la droite et l’extrême-droite et qui était leur « ligne rouge », supprimé par le Sénat, n’a pas été rétabli alors qu’il est revendiqué par une partie du patronat de ces secteurs qui voudrait pouvoir exploiter légalement une main d’œuvre corvéable à bas prix. Les régularisations seront soumises à l’arbitraire des préfets qui pourront s’y opposer au motif de « menace à l’ordre public » ou « non-respect des valeurs de la République ou polygamie ». La démagogie réactionnaire et xénophobe fait la loi...

Vendredi, au Conseil de sécurité de l’ONU, les USA, seuls, ont mis leur veto à « un cessez-le-feu humanitaire immédiat ». « Cela planterait seulement les graines pour une future guerre, parce que le Hamas n’a aucun désir d’une paix durable » s’est justifié l’ambassadeur américain reprenant le mensonge officiel de l’ambassadeur israélien : « le vrai chemin vers la paix est seulement de soutenir la mission d’Israël, absolument pas un appel à un cessez-le-feu ».

Quelle cynique hypocrisie ! Il ne s’agissait même pas d’un cessez-le-feu dans la guerre tout au plus d’un répit dans le martyre des Palestiniens.

Toute la semaine, politiciens démagogues et journalistes aux ordres ont alimenté une campagne répugnante suite à la mort du jeune Thomas à Crépol, à l’image de Laurence Ferrari sur CNews, entamant son émission par : « Il y a dans l’air comme un parfum de guerre civile » ! Une instrumentalisation destinée à attiser les peurs et les préjugés racistes les plus crasses.

Et immédiatement, ce matin, le monde politicien s’est emparé de l’attaque mortelle de cette nuit à Paris, par un jeune connu pour des troubles psychiatriques et pour se revendiquer de l’Islam radical. Borne a donné le la : « Nous ne céderons rien face au terrorisme. Jamais », un ton martial mille fois entendu alors que tout démontre que leur guerre contre le terrorisme ne fait que l’entretenir et engendrer des tensions mortelles et, effet collatéral, des actes désespérés d’individus fragiles.

C’est bien là le but des provocations verbales de la droite et physiques de l’extrême droite, exacerber les tensions, les peurs et la xénophobie dont ils espèrent tirer profit.

Après le septième jour de la trêve, dite « pause opérationnelle », entre Israël et le Hamas, l’armée israélienne a repris son œuvre de destruction et de mort. L’accord a permis la libération de 86 otages israéliens auxquels s’ajoutent 24 étrangers ou binationaux et de 240 prisonniers palestiniens. Des camions d’aide humanitaire ont pu entrer dans Gaza où la population est menacée de famine et d’épidémies. Dérisoire aux regards des immenses besoins, les habitants de la bande de Gaza vivent « une catastrophe humanitaire monumentale, sous les yeux du monde », a dénoncé mercredi le secrétaire général de l’ONU, réclamant un « véritable cessez-le-feu humanitaire ».

Mais, inexorablement, comme Netanyahou l’avait dit dès le début de la trêve, Israël reprend son œuvre sinistre génocidaire.

Biden s’est déclaré « extraordinairement satisfait » de l’accord conclu mercredi dernier entre Israël et le Hamas pour la libération de 50 otages en échange de la libération de 150 prisonniers palestiniens et d’une « trêve » de 4 jours. 6700 Palestiniens, dont un grand nombre d’adolescents, seraient actuellement détenus en Israël, et un tiers d’entre eux placés en « détention administrative », sans aucun motif officiel, de manière totalement arbitraire. Pendant cette pause, huit Palestiniens ont été tués en Cisjordanie par l’armée israélienne.

Dès l’annonce de l’accord, les autorités israéliennes avaient pris soin de préciser qu’il ne s’agissait que d’une « pause » dans les combats, dont le renouvellement chaque jour est conditionnée par la libération des otages et au cours de laquelle pendant 6 heures par jour « aucun aéronef, avion, hélicoptère ou drone ne serait autorisé à survoler la bande de Gaza ». Sans que soit précisé ce qu’il en sera les 18 heures restantes.

Mercredi 22, aux Pays-Bas, le PPV (parti de la liberté) de Geert Wilders est arrivé en tête aux législatives, obtenant 35 sièges (sur 150). Avec ceux remportés par deux autres partis d’extrême droite, ce sont 45 sièges qui reviennent à cette dernière. Surnommé le « Donald Trump néerlandais », Geert Wilders a construit sa carrière politique sur sa haine de l’islam, prétendant, dès le début de sa campagne, vouloir démolir les mosquées, interdire le Coran, fermer les frontières aux migrants. Partisan de la sortie de l’UE, il pourrait maintenant devenir premier ministre des Pays-Bas s’il réussit à construire une coalition de gouvernement.

Cette inquiétante victoire du PPV aux Pays Bas n’est qu’un des éléments d’une tendance bien plus générale.

« Alors que le carnage à Gaza atteint chaque jour de nouveaux niveaux d'horreur, le monde continue d'être sous le choc alors que des hôpitaux sont la cible de tirs, que des bébés prématurés meurent et qu'une population entière est privée de moyens essentiels de subsistance. Cela ne peut pas continuer », déclarait Martin Griffiths, le chef des Affaires humanitaires de l’ONU mercredi dernier alors que des unités de l’armée israélienne avaient commencé à investir dans le nord de la bande de Gaza l’hôpital Al Chifa. Le complexe hospitalier où se trouvaient pas moins de 2300 personnes, malades, soignants et réfugiés était encerclé depuis plusieurs jours par des chars et des batteries d’artillerie et soumis à des tirs incessants empêchant quiconque d’en sortir, ne serait-ce que pour enterrer les morts. Dès leur entrée, les commandos israéliens ont ordonné à tous les réfugiés hommes de plus de 16 ans de se rendre, puis dans les heures et jours qui ont suivi, ils ont détruit des services entiers, précipitant la mort de dizaines de malades, bébés prématurés ou blessés supplémentaires.

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