« La Russie est une menace non seulement pour l’Ukraine, mais aussi directement pour nous, pour l’Europe, pour la France, pour le peuple français ». « Le message du président de la République a été très clair. Nous n’abandonnerons pas l’Ukraine et nous n’excluons par principe aucune option. […] Nous ne nous fixons pas de limites face à une Russie qui, elle, n’en fixe aucune. » 

C’est par ces propos martiaux -et Macron n’a pas dit autre chose à la télévision jeudi- qu’Attal a introduit la discussion à l’Assemblée et au Sénat mardi et mercredi, les députés puis les sénateurs étant convoqués pour débattre et voter sur « l’accord de sécurité franco-ukrainien et la situation en Ukraine ». Ce traité, valable 10 ans, prévoit, comme les autres traités bilatéraux signés par Zelensky avec le Royaume-Uni, l’Allemagne, les Pays Bas et l’Italie, une assistance financière et militaire à l’Ukraine tant que durera l’invasion russe à l’intérieur des frontières ukrainiennes de 1991, et dans l’immédiat une aide de la France de 3 milliards d’euros cette année.

La rencontre des syndicats de la Fonction publique avec leur ministre Stanislas Guérini ce jeudi, pour un « diagnostic de l’évolution des rémunérations » a tourné à la farce, les syndicats se retirant tant le ministre affiche son mépris pour les revendications salariales des 5,7 millions agents publics, fonctionnaires, contractuels et précaires qui ont subi une dégradation considérable de leur pouvoir d’achat après cinq années de gel du point d’indice et de maigres augmentations en 2022 et 2023.

Les 8 syndicats, pour répondre à la colère, n’ont pas pu faire moins que d’appeler à une journée d’action et de grève pour les salaires, le 19 mars, alors que le gouvernement annonce un plan d’économies budgétaires drastique et qu’il n’est pas question pour lui d’augmenter le point d’indice, qu’il considère « déjà bien soutenu depuis 7 ans ». 

« Plus d'un an après son cinquième congrès, le NPA est toujours là. Nous avons dépassé l’objectif de continuer le NPA pour aller vers la construction d’un parti révolutionnaire, communiste et internationaliste », écrivent les camarades d’AetR, membres de la TIR (Tendance internationale révolutionnaire) en introduction d’un de leurs textes pour le Comité international de la IVème Internationale intitulé « Pourquoi le 5ème congrès du NPA et sa scission ont ouvert des possibilités pour les révolutionnaires en France et au-delà », qui fait le bilan du point de vue des « courants A&R et l’Étincelle » du NPA dit issu du Vème congrès. Cette appréciation résume une orientation erronée fondée sur des illusions et sur un storytelling à l’image des comportements qui, au cours des scissions, jalonnent l’histoire du mouvement trotskyste, les pratiques d’auto-affirmation.

« Nos ennemis ce sont les privilégiés de l’ordre social actuel, tous ceux qui ont vécu de nos sueurs, qui toujours se sont engraissés de nos misères ». « Toute inégalité et tout antagonisme entre les sexes constituent une des bases du pouvoir des classes gouvernantes » écrivait en 1871 l’Union des femmes, organisation révolutionnaire partie prenante de la Commune de Paris et du combat contre les Versaillais. Parmi ses animatrices, Élisabeth Dmitrieff, membre de l’Association Internationale des travailleurs, l’ouvrière Nathalie Le Mel ou encore l’institutrice Louise Michel à qui Macron a eu l’outrecuidance de « rendre hommage » dans son discours du 8 mars, lui médiocre petit valet des banques et des multinationales qui « s’engraissent des misères » des travailleur·ses du monde entier.

Une même logique dicte sa loi aux capitalistes et aux politiciens, une économie de prédation, la lutte pour maintenir les profits, éviter le krach en transférant toujours plus de richesses des producteurs aux parasites du capital, par la dette, la surexploitation, la marche à l’économie de guerre et à la guerre…

Le Maire avec son plan de 10 milliards d’euros de coupes budgétaires et Macron défendant la perspective d’envoi de « troupes au sol » en Ukraine s’inscrivent dans cette logique. Tout en se livrant à son irrésistible penchant à jouer les « grands hommes », ce dernier prend acte sur le fond des évolutions possibles d’une situation que personne ne peut contrôler. Il tente aussi, en reprenant sa rhétorique de « l’économie de guerre », de jouer sur les peurs, déporter sur la guerre en cours et son coupable désigné Poutine la responsabilité de sa propre politique de régression sociale tout en masquant son véritable but, garantir les intérêts des classes dominantes dans une économie en plein marasme. 

« Pas de moyens, pas de rentrée ! »… Tel était le mot d’ordre pour les personnels de l’Education de région parisienne le 26 février à la fin des vacances scolaires. Dans le 93 (Seine Saint-Denis), à l’appel de l’intersyndicale CGT, CNT, FSU et Sud, soutenue par les parents de la FCPE, 40 % des personnels du second degré et certaines écoles ont refusé de faire la rentrée. Depuis, ils poursuivent leur grève, rejoints par des établissements et écoles d’autres départements d’Ile de France et de Paris.

Esbroufe, déclarations « chocs », improvisations et têtes-à-queues en tous genres, Macron, Attal et leur gouvernement s’agitent sur tous les fronts, redoublent de provocations démagogiques, expression de leur panique et de l’inquiétude des classes dominantes face à la montée des mécontentements, produit de l’intensification de la guerre de classe.

Le salon de l’agriculture a été l’occasion d’un feu d’artifice de démagogie populiste patriote des rivaux Macron-Attal et Le Pen-Bardella, entre rillettes et surenchères mensongères, qu’il s’agisse de l’aberrante « souveraineté alimentaire » ou des « prix plancher » à propos desquels chacun s’est joyeusement contredit, illustrant la désinvolture cynique de ce petit monde devisant à l’abri de leurs gardes du corps (qui n’ont pas empêché Marion Maréchal d’être douchée à la bière) et de quelques compagnie de CRS... Tous tentent d’utiliser et d’instrumentaliser la colère des agriculteurs pour leurs propres intérêts et, surtout, pour la canaliser pour le compte de l’agrobusiness et du CAC40. Un spectacle auquel les différents politiciens en campagne ont d’une façon ou d’une autre participé, jusqu’à Ruffin s’exposant aux côtés de la Coordination rurale…

« Il n’y a pas de consensus aujourd’hui pour envoyer de manière officielle, assumée et endossée des troupes au sol. Mais en dynamique, rien ne doit être exclu », déclarait Macron lundi dernier, à l’issue de la conférence européenne qu’il présidait à Paris au sujet de l’aide à l’Ukraine. Une surenchère belliciste pour occuper le devant de la scène européenne ? Sans doute mais pas seulement, il se faisait en fait l’écho d’une discussion qui a réellement eu lieu parmi la vingtaine de chefs d’État ou de gouvernement réunis à Paris.

La panthéonisation de Missak et Mélinée Manouchian a éclairé avec particulièrement de cynisme l’imposture permanente de Macron… En prétendant honorer la mémoire des militants de « l’affiche rouge », il cherchait à se grandir, au-dessus des partis, au nom de la nation, s’appropriant la mémoire des ouvriers immigrés, militants, communistes, livrés aux nazis par la police française, fusillés. Il dénature ainsi le combat de ces migrants, arméniens, roumains, hongrois, polonais, espagnols, italiens, juifs, qui se battaient pour la liberté et l’émancipation. Cette opération indigne a reçu le soutien empressé de tous les partis parlementaires, du PCF et de l’Humanité au RN, pour enterrer leur mémoire.  Au nom de la patrie et de la nation, de la république des guerres coloniales, ils bafouent les derniers mots de Manouchian : « Le peuple allemand et tous les autres peuples vivront en paix et en fraternité… Bonheur à tous... ».

Il s’agit « bien plus qu’une question de Russie-Ukraine », déclarait lundi dernier, 19 février, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. « Il s’agit de savoir si les démocraties prévaudront à l’échelle mondiale et si nous sommes capables de défendre et de protéger nos valeurs. Et la réponse doit être oui ». Candidate à sa réélection à la tête de la Commission, von der Leyen a donné le ton, lors de la conférence sur la sécurité de Munich, le Davos militaire, se mettant à l’unisson des déclarations guerrières de la quasi-totalité des chefs d’État et de gouvernements européens ces dernières semaines. « Poutine et ses généraux à Moscou doivent comprendre que nous, l’alliance militaire la plus puissante du monde, pouvons défendre chaque mètre carré de notre territoire », avait dit deux jours auparavant le chancelier allemand Scholz.

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