Cinq jours après la riposte de l’Iran à l’attaque du 1er avril, Israël a, à nouveau, attaqué par des tirs de missiles Ispahan, attaque que Netanyahou a le cynisme de ne pas assumer malgré les déclarations publiques d’un de ses ministres. « Le Moyen-Orient est au bord du précipice » avait alerté, quelques jours avant, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, pour appeler à une « retenue générale », un euphémisme et un langage diplomatique qui minimisent l’ampleur de l’effondrement qui frappe la région, les conséquences comme la nature et les responsables de l’escalade militaire et guerrière dans laquelle les grandes puissances occidentales et leurs alliés, dont l’État sioniste, entraînent non seulement le Moyen-Orient mais le monde.

Les missiles d’Israël qui continuent de bombarder la bande de Gaza, affamée, en particulier Rafah en préparation de l’intervention au sol, détruisent brutalement les bonnes intentions de l’ONU.

En France, en Espagne comme ailleurs en Europe, ou encore au Maroc ou en Inde, de puissantes mobilisations d’exploitants agricoles ont explosé en ce début d’année. Au-delà des spécificités locales, toutes portent l’exigence que les Etats leur assurent les moyens de vivre de leur travail, ainsi que d’être protégés d’une concurrence internationale perçue comme déloyale.

Ici et dans toute Europe, les politiques de l’Union européenne et des Etats sont dénoncées comme incapables d’assurer à l’ensemble des producteurs agricoles des revenus suffisants face aux multinationales de l’agro-alimentaire et de la grande distribution qui imposent leurs conditions. La plus grande partie des subventions accordée par la PAC (Politique agricole commune) de l’UE, censée compenser les écarts de compétitivité, va aux grandes entreprises agricoles au détriment des plus petites qui subissent la crise de plein fouet. Et de nombreuses actions coup de poing ont été organisées dans des grandes surfaces et des barrages routiers aux frontières contre les importations de produits concurrençant les productions locales.

Comme attendu, l’Iran a riposté aux frappes israéliennes provocatrices, véritable acte de guerre, qui avaient tué 16 personnes dont 7 de ses responsables militaires dans les locaux de son ambassade en Syrie le 1er avril. Dans la nuit de samedi à dimanche l’armée iranienne, pour la première fois de son histoire, a lancé contre le territoire israélien plus de 300 drones et missiles, presque tous interceptés sous la haute direction des USA et grâce à la collaboration de leurs alliés.

La guerre d’Israël et des USA franchit une nouvelle étape dans l’escalade militaire.

Des agressions graves à la porte de plusieurs établissements scolaires ont eu lieu la semaine dernière dont l’une a conduit le 5 avril à la mort de Shemseddine, 15 ans, à Viry-Chatillon en Essonne. Trois jours plus tôt, Samara, une collégienne de 13 ans était rouée de coups à la sortie de son collège à Montpellier, tandis que le 3 avril, à Tours, cinq jeunes filles mineures passaient à tabac une collégienne de 14 ans, filmant la scène avec un téléphone.

La droite et l’extrême-droite se sont emparées de ces drames de violence entre adolescent·es, qui ont suscité une vive émotion et interrogent, pour, par une généralisation outrancière et démagogique, développer leur propagande sécuritaire et réactionnaire qui vise tout autant l’école, les enseignant·es que les jeunes et les parents en particulier issus de l’immigration, l’ensemble des classes populaires.

Cela fait maintenant plusieurs semaines que le gouvernement invoque les déficits et la dette pour annoncer de nouvelles attaques contre les services publics, la protection sociale, les couches les plus pauvres de la population. Le 26 mars dernier, Attal et Le Maire ont même fait mine de découvrir un déficit en 2023 plus important qu’annoncé, de 5,5 % contre les 4,9 % envisagés officiellement jusqu’alors.

Etaient déjà en chantier une offensive sans précédent contre les chômeurs, la suppression de l’allocation spécifique de solidarité (ASS), des réductions budgétaires en 2024 de 10 milliards supplémentaires et de 20 milliards au minimum en 2025...

Trois frappes de drones ont ciblé, lundi dernier, un convoi de l’ONG World Central Kitchen, qui avait pourtant coordonné avec Tsahal son trajet, tuant sept travailleurs humanitaires. Ce drame est survenu quelques heures après que l’armée israélienne a annoncé la fin de son attaque contre l’hôpital al-Shifa, le plus grand de la bande de Gaza, transformé en champ de la mort, des centaines de corps d’hommes, de femmes et d’enfants à l’intérieur et autour de l’hôpital. Et Israël continue les bombardements contre la population de Gaza, déplacée, démunie, sans abris, affamée.

Malgré cette horreur continue, les USA se sont abstenus lors du vote sur la résolution adoptée le 25 mars par le Conseil de sécurité de l’ONU qui se limitait à appeler à « un cessez-le-feu immédiat pour le mois de Ramadan » ! Washington ne voulait pas contrarier Israël qui accuse l’ONU d’être devenue « un organisme antisémite et anti-israélien qui protège et encourage la terreur » et vient, par ailleurs, d’interdire en Israël Al Jazeera, seule chaîne en mesure d’apporter des informations de Gaza !

Le 1er avril, la Plateforme Logement pour Tou-te-s, qui regroupe des associations comme le DAL, la CNL et des organisations syndicales, appelait à manifester à l’occasion de la fin de la trêve hivernale. Une urgence sociale alors que 140 000 personnes seraient expulsables, principalement pour impayé de loyer. En 2023, 21 500 ménages ont été mis à la rue par intervention policière, une progression de 23 % par rapport à 2022 qui était déjà une année record. A titre de comparaison, il y en avait 6 337 en 2001 !

Cette « trêve hivernale » est toute relative, car les expulsions de squats, de bidonvilles ou de campements se poursuivent toute l’année. L’Observatoire des expulsions collectives des lieux de vie informels en a dénombré 1 111 sur 2023, au travers d’opérations policières de plus en plus violentes.

La campagne pour les élections Européennes du 9 juin commence dans un contexte dominé par l’accélération de la crise globale du capitalisme, l’exacerbation des rivalités économiques, commerciales, militaires et la guerre au cœur de l’Europe, en Palestine et au Moyen-Orient, en Afrique... Un capitalisme financiarisé mondialisé en faillite, au bord du krach, qui s’enfonce dans la récession et intensifie la guerre de classe pour aspirer de façon de plus en plus violente les richesses créées par les travailleur·ses du monde entier, dans un contexte de concurrence généralisée qui conduit à la généralisation de la guerre.

Les classes dominantes tentent de mettre au pas les travailleur·ses et la jeunesse, de les désarmer à grand renfort d’union nationale, de patriotisme. Elles mènent des politiques réactionnaires, xénophobes, tentant de dresser les exploité·es les un·es contre les autres. Les extrêmes-droites sont les grandes gagnantes annoncées de ce scrutin, comme de la plupart de ceux qui ont lieu cette année dans le monde, expression d’un système en décomposition, une faillite dont les conséquences sont dramatiques pour les travailleur·es et les peuples.

Après le choc de la grande récession de 2007-2008, la guerre d’Ukraine en février 2022, puis la guerre israélienne, en octobre 23, l’offensive militariste des USA et de l’Otan ont frappé brutalement à notre porte pour rappeler les ravages occasionnés par la faillite du capitalisme, sa logique destructrice. Ce sont autant de signes d’alerte sur la rapidité de la dégradation en cours à l’échelle internationale et les menaces dont elle est porteuse pour la société, signes d’alerte qui interpellent le mouvement ouvrier, le mouvement révolutionnaire, sur nos capacités à faire échec à la fuite en avant réactionnaire et militariste des classes dominantes.

La journée de grève du 19 mars pour les salaires, appelée par l’intersyndicale de la Fonction publique a mobilisé 100 000 manifestant·es dans les différentes villes selon la CGT. Les cortèges étaient en grande partie animés par les salarié·es de l’Education, principalement celles et ceux des collèges mobilisés depuis la grève du 1er février contre la dégradation des conditions de travail, le manque de moyens, de personnels et de postes, la réforme du « choc des savoirs ». Le nombre de grévistes dans les écoles comme dans la majorité des autres secteurs du public a été très modeste, 6,4 % d’après le ministère de la Fonction publique. Même si les chiffres officiels ont pour habitude de sous-estimer la réalité, ils soulignent le décalage entre une colère profonde des salarié·es et le peu d’intérêt et la lassitude que suscitent ces journées sans lendemain appelées par des directions syndicales discréditées qui refusent d’organiser l’affrontement avec le gouvernement, laissant croire à une possible négociation alors qu’il est à l’offensive contre le monde du travail et les classes populaires.

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