Macron a voulu mettre le pays à sa botte, il le dresse contre lui ! Nous pouvons le faire plier, lui et ses amis du CAC40, par la grève, les blocages, les manifestations !
En usant du 49.3, Macron voulait montrer son pouvoir, plier le mouvement, les travailleurs et les militant.e.s, celles et ceux qui contestent sa politique, à sa volonté, la volonté des groupes capitalistes dont il est le serviteur. « En l’état, les risques financiers, économiques sont trop grands », a-t-il précisé. Pour ses amis du CAC40, pour leurs profits et dividendes, pas question de céder à la pression de l’opinion populaire, à deux mois de grandes manifestations et de grèves, comme il en a éclaté aussi dans plusieurs pays d’Europe.
La faillite de Silicon Valley Bank et la menace de crise financière, le capitalisme malade de lui-même…
Depuis l’annonce, vendredi 10, de la faillite de Silicon Valley Bank (SVB), seizième banque des Etats-Unis, ainsi que de deux autres banques de moindre importance (Silvergate mercredi 8, Signature Bank dimanche 12), des craquements se sont fait entendre et se sont répercutés dans le système financier mondial. En Europe, les indices boursiers, dont le CAC40, se sont effondrés, tout comme le cours des banques, telles BNP Paribas, Société Générale, etc. Le Crédit Suisse, un fleuron du « paradis de la finance », se retrouvait, en début de semaine, au bord de la faillite, ainsi qu’une quatrième banque américaine, First Republic…
Retour sur 1995, le mouvement de novembre-décembre, le score d’Arlette Laguiller à la présidentielle : un tournant, une occasion manquée, des enseignements pour aujourd’hui
Depuis presque un mois, les comparaisons et analogies fleurissent entre le mouvement contre la réforme des retraites et le mouvement contre le plan Juppé contre les retraites et la Sécurité sociale de novembre-décembre 1995. Ce retour à 95 nous aide à mettre en perspective le mouvement actuel, à comprendre sa place dans l’évolution sociale et politique des rapports de force afin de nous permettre de mieux comprendre nos tâches actuelles et à venir à la lumière de l’expérience passée, d’en tirer les enseignements, de mesurer nos limites pour mieux les surmonter. Chaque mouvement a sa spécificité, son caractère inédit. La période qui voit le mouvement de novembre-décembre 95 répond à des caractéristiques bien différentes de celles que nous connaissons aujourd’hui. Elle s’inscrit dans un moment politique particulier déterminé à l’échelle internationale par les suites de la chute du mur de Berlin et l’effondrement de l’URSS. L’offensive libérale et impérialiste orchestrée par les USA triomphe. Ici, on sort des années 1980, avec les réformes libérales des gouvernements Mitterrand, les politiques d’austérité. La gauche s’est totalement intégrée à la politique et à l’idéologie libérales, participe sans réserve à l’offensive capitaliste alors que le PC est vidé de toute force après sa participation au gouvernement Mitterrand et l’effondrement de la bureaucratie issue du stalinisme sans autre perspective que la liquidation de l’URSS pour rejoindre le monde capitaliste occidental, l’affairisme le plus corrompu.
La mascarade parlementaire, ça suffit, Macron nous fait un bras d’honneur, notre réponse, la généralisation de la grève et des blocages
Après que, sans surprise, Macron ait envoyé promener l’intersyndicale et sa demande épistolaire de rencontre, le gouvernement vient de dégainer un nouvel article de la constitution, l’article 44 alinéa 3, qui prévoit que « si le gouvernement le demande, l’Assemblée saisie se prononce par un seul vote sur tout ou partie du texte en discussion en ne retenant que les amendements proposés ou acceptés par le gouvernement ». Et, en marche forcée, vendredi soir, le Sénat a adopté le projet de loi !
Décidément, leur démocratie parlementaire est bien bâillonnée, sous contrôle, aux ordres ! Une nouvelle provocation, un bras d’honneur du gouvernement et de ses alliés LR au monde du travail en attendant l’adoption de la loi par le 49.3 !
Retours sur les origines, les causes et la nature de la guerre en Ukraine
Ces jours derniers, les frappes russes ont repris sur plusieurs villes d’Ukraine, tuant chaque nuit des dizaines d’habitants et détruisant immeubles et infrastructures tandis que l’armée russe et les supplétifs du sinistre groupe Wagner sont sur le point de prendre la ville de Bakhmout, dans le Donbass. La guerre déclenchée il y a un an par Poutine continue à semer la mort et la désolation, un carnage et un chaos absurdes dont les peuples, ukrainien principalement mais aussi russe, sont les premières victimes. L’intensification de la guerre en Ukraine, les menaces des États-Unis promettant à la Chine « de graves conséquences » dans le cas où elle fournirait des armes à la Russie dans le même temps qu’ils apportent un soutien militaire croissant à Taïwan font planer la menace d’une extension voire d’une généralisation de la guerre.
Jeux de dupes parlementaires et veillée d’armes avant la bataille… Le monde du travail rassemble ses forces
Le jeu de dupes de la discussion parlementaire du projet de loi sur la réforme des retraites se poursuit sur la scène du Sénat, même théâtre d’ombres que celle de l’Assemblée nationale. Le jeu de rôle est quelque peu différent, la droite occupe le terrain et y négocie sa place auprès de la majorité en commençant, d’entrée de jeu, par adopter en commission, avant que ne commence la discussion, la réforme moyennant quelques amendements sur la situation des mères de famille, pour lesquelles une surcote de 5 % (mais rien pour les femmes sans enfant concernées par des carrières hachées) et un « CDI senior », incitation à l’embauche couplée à une énième exonération de cotisations pour les patrons… Et samedi, il votait la fin des régimes spéciaux ! La droite qui y est majoritaire court au secours de Macron en se pliant à un débat tronqué. Rien à attendre de ces faux semblants politiciens qui accoucheront d’une commission de 14 membres, sept députés et sept sénateurs, dominée par le bloc réactionnaire.
Macron s’empresse, « Je souhaite que le Sénat puisse enrichir le projet » et Elisabeth Borne développe, « On va écouter les propositions du Sénat et on va trouver un chemin ensemble »…
S’enliser dans le dialogue social et les manœuvres parlementaires ou préparer l’inévitable affrontement de classe pour imposer le retrait, il faut choisir
La journée du 7 mars, celle du 8 pour la journée internationale de lutte des femmes et du 9 avec les jeunes sont déjà un succès indépendamment de l’impasse que représente pour la suite la politique de l’intersyndicale. Le blocage du pays est au centre des discussions, des espoirs du plus grand nombre et des angoisses du pouvoir qui craint que le mouvement échappe au « calme » des directions syndicales. Le monde du travail, le mouvement des femmes, la jeunesse prennent confiance et conscience de leur force. A travers tout le pays de multiples réunions syndicales, de collectifs, d’interpros organisent des actions, préparent le 7 et discutent de la suite. Il est clair que le blocage ne pourra se limiter à n’être que le moment le plus fort du mouvement en attendant les suites du débat parlementaire au Sénat. Il sera bien le début d’une nouvelle étape. Le monde du travail, le mouvement des femmes, les jeunes rassemblent leurs forces, s’organisent à la base, se préparent à se mesurer avec le pouvoir.
Cette nouvelle étape, à un niveau supérieur, appelle de nouvelles initiatives.
Un an après l’agression criminelle de Poutine contre l’Ukraine, Biden affiche la responsabilité des USA dans la guerre - Pour la paix, solidarité internationaliste des travailleurs et des peuples !
Le 24 février, en ce jour de sinistre anniversaire de la guerre meurtrière déclenchée par Poutine, le président ukrainien Zelensky a déclaré que cette année serait celle de la « victoire inévitable », que lui-même avait comme tâche, chaque jour, « d’unir le monde » et que l’Ukraine « combattait pour tous et notamment pour la sécurité de l’Europe ». Habité par son nouveau personnage en réponse à Poutine et en écho à Biden, il se fait le champion de la guerre par procuration menée par les Etats-Unis et leurs alliés contre la Russie et à laquelle il sacrifie son peuple.
La contestation se fortifie, la généralisation de la grève mûrit... « mettre le pays à l’arrêt » pour le retrait, c’est possible !
Les manifestations du 16 février ont une nouvelle fois été massives, avec plus d’un million de manifestants (1,3 selon la CGT). Les médias ont insisté sur le petit tassement mais la force du mouvement leur impose de décrire ce qui n’est pas chiffrable : la détermination qui ne faiblit pas, la colère, la fierté et la satisfaction d’être nombreux, la bouffée d’air pur des manifestations, leur force collective, leur solidarité, leur liberté, qui entraînent à chaque fois de nouvelles forces dans la bataille, et qui rend de plus en plus insupportable le retour au boulot, à l’exploitation, si ce n’est le besoin et l’envie de discuter avec les collègues qui ne se sont pas encore engagés.
Après un mois de mobilisation depuis le 19 janvier, et malgré les deux zones scolaires en vacances, les forces étaient bien présentes, toujours massives dans les villes moyennes, s’élargissant à de nouvelles communes qui veulent leur manif. Une mobilisation grandissante dans la jeunesse et dans quelques secteurs où la grève progresse, comme l’aviation civile où près de 30% des vols ont été annulés, contre 20% précédemment. Dans l’énergie, l’impact sur la production est resté très fort, l’équivalent de trois réacteurs nucléaires mis à l’arrêt.
Le mouvement des retraites, un moment charnière pour le renouveau des luttes de classes
Le mouvement des retraites, la force de ses manifestations, leur détermination, amènent bien des observateurs à le comparer aux mouvements passés, 1995, 2010, etc. Mais la vraie question n’est pas dans ces aspects formels, elle est dans le fait que le mouvement actuel est inédit. Il se déroule dans un contexte économique et social profondément bouleversé qui lui donne un caractère particulier et en fait un moment crucial pour la lutte des classes, pour inverser le rapport des forces.
La profonde colère qui l’anime va bien au-delà de la question des retraites (inflation, conditions de travail, régression sociale, menaces de chômage, etc.) et ses motifs ne peuvent que perdurer et s'accentuer. Elle s’accompagne de la conscience de l’importance qu’il y a à faire reculer Macron sur les retraites, mais aussi de la crainte de ne pas y arriver.