L’attelage réactionnaire Macron-Barnier-Le Pen et la mascarade parlementaire ne pourront étouffer la colère
L’installation du gouvernement prendra plus de temps que prévu a déclaré Barnier en plein mercato pour trouver les ministres de son gouvernement « équilibré, représentatif, pluriel ». Une mascarade institutionnelle au cours de laquelle Macron, en pleine déroute, cherche toujours à paraître au-dessus de la mêlée en laissant Barnier seul à la manœuvre. D’autant que la fable de ce gouvernement « le plus large possible » paraît plus qu’improbable, tellement il se résume à un attelage Macron-Barnier-Le Pen pour le moins discordant.
A gauche, seule Ségolène Royal a répondu aux avances de Barnier… Visiblement, personne ne veut se griller dans un tel gouvernement dont la durée de vie ne dépendra que du bon vouloir du RN.
Au niveau des députés Renaissance-EPR, l’accueil est pour le moins mitigé. Attal, devenu patron du groupe à l’Assemblée nationale, fait mine de défendre une politique indépendante de Barnier en déclarant qu’il n’y a « ni volonté de blocage, ni soutien inconditionnel », pendant que Darmanin semble bien décidé à entrer dans le nouveau gouvernement. Le camp présidentiel, ruiné par la politique de Macron, éclate sous la pression des calculs de pouvoir et des arrivismes en tout genre.
Déroute du capitalisme, guerres et menace de l’extrême droite, impuissance du NFP et des appareils syndicaux ou les bases d’un parti des travailleurs
La période historique de la faillite en cours du capitalisme financiarisé mondialisé ainsi que la crise politique chronique dans laquelle sont engagées les puissances capitalistes occidentales, ici l’imposture Macron-Barnier-Le Pen, posent à nouveau et en termes nouveaux la question du parti du monde du travail comme la question centrale.
Le plus souvent le mouvement révolutionnaire discute de la construction du parti de façon ahistorique, construire le parti est un impératif catégorique hors du temps, voire une œuvre messianique organisée autour de la proclamation du parti communiste révolutionnaire.
Or la possibilité que puisse se constituer un parti du monde du travail est une question concrète et historique qui ne dépend pas du seul volontarisme de quelques groupes révolutionnaires.
Et c’est Barnier qui gagne, avec la bienveillance assassine de Le Pen, pour servir le capital contre toute la société malade du profit...
La mascarade parlementaire a accouché de Barnier comme premier ministre par la grâce de Le Pen. Quelle farce que ce vieux cheval de retour de la droite, ministre sous Chirac et Sarkozy, dirigeant des LR en pleine décomposition pour incarner le changement, répondre au verdict des urnes que Macron prétend reconnaître ! Macron- Barnier-Le Pen, c’est le règne de l’imposture !
Face à l’impasse parlementaire, Macron, discrédité, rejeté, n’avait que Barnier pour accepter le job, assez réactionnaire pour être toléré par Le Pen, ne pouvant plus prétendre à un destin présidentiel, et lui éviter -pour combien de temps ?- la démission. La prochaine étape de sa déroute parlementaire est l’échec annoncé de Barnier et sa probable démission pour céder la place à l’extrême droite alliée à la droite, à moins que lui, Macron, aussi caméléon que Barnier, ne réussisse à présider à l’union des droites...
Débat à l’Université d’été de Révolution permanente
Trame de l’intervention d’Yvan Lemaitre
Je voudrais remercier les camarades de Révolution permanente pour leur invitation à leur Université d’été et cela d’autant que les discussions au sein du mouvement révolutionnaire sont inexistantes ou, quand elles ont lieu, visent essentiellement à démontrer toutes les erreurs de l’autre pour justifier les existences séparées voire rivales et concurrentes fort peu démocratiques dans leur vie interne et peu avares en proclamation « communiste révolutionnaire ».
Ces rapports sont fondamentalement sectaires au sens où les discussions ne visent pas à formuler les points d’accord et les points de désaccord pour définir ce qui rassemble afin d’agir ensemble, ce qui fait divergence et comment ou pas le surmonter mais visent à démontrer qu’il n’y a rien à faire ensemble au regard de positionnements idéologiques dont l’absence d’influence réelle dans la lutte de classe rend la vérification dans la pratique impossible.
Nous pensons pour notre part qu’il est nécessaire de construire d’autres rapports démocratiques fondés sur la transparence des raisonnements, des idées et la confiance, le respect des engagements réciproques, en nous considérant comme des militants d’un même parti à construire.
Macron, agent du CAC40, écarte le NFP au profit du bloc réactionnaire - Ni droits ni démocratie sans l’organisation des travailleurs
La question de savoir qui sera Premier ministre et quel gouvernement sortira des tractations interminables et opaques entre les politiciens qui aspirent à servir le capital est, du point de vue des travailleurs, de peu d’importance. Tout le monde sait que ce gouvernement devra, le temps qu’il survivra, servir « la stabilité » capitaliste et qu’il ne sera qu’une étape vers l’approfondissement de la crise sociale et politique que connaît le pays et qui conduit à un affrontement entre le patronat, l’État et le monde du travail.
On ne peut être que surpris devant l’étonnement feint de la gauche s’indignant en découvrant que Macron foule aux pieds la démocratie et sert le Medef ! Les dirigeants du NFP espèrent encore composer et diriger le futur gouvernement sous l’autorité d’un Macron devenu « républicain », gouvernement qui, prétendent-ils, échapperait aux exigences du Medef, des banques et de la dette qui nourrit le capital !
Un pôle des révolutionnaires : alliance entre groupes sectaires ou dynamique démocratique ?
Trame de l’intervention d’Isabelle Ufferte dans le cadre des RER du NPA-R, lors du débat intitulé « Le pôle des révolutionnaires, pourquoi, comment ? »
Le débat avec Lutte Ouvrière dans nos Rencontres révolutionnaires d’été a été une photo saisissante de ce que sont les relations au sein de l’extrême-gauche. Les discussions ont comme seuls enjeux de démontrer les erreurs de l’autre, de mettre en avant les désaccords pour mieux justifier par avance l’impossibilité de faire quoi que ce soit ensemble. Ou bien, d’exercer un « rapport de force » dans des relations de concurrence en cherchant à obtenir la reconnaissance de l’autre, ce qui est la politique du NPAR vis à vis de LO, bien mal payée en retour, on l’a vu.
Quant à RP, que nous connaissons bien pour avoir milité ensemble au sein de feu le NPA où nous avons mené des batailles communes, c’est aujourd’hui l’ignorance réciproque. Sans parler du PT.
Cet émiettement, cette incapacité des révolutionnaires à débattre sans en craindre les conséquences sont à l’origine d’un grand gâchis, et on voit bien qu’il faut changer de logiciel alors que les classes dominantes entraînent le monde dans une spirale de violences, de rivalités, de guerres, et ouvrent des possibilités nouvelles aux forces les plus réactionnaires.
Pendant et après les JO à la gloire de la compétition entre les nations, la folie de la concurrence capitaliste poursuit ses ravages
« Record de médailles », qualité de l’organisation globale de l’évènement et de ses cérémonies d’ouverture et de clôture, afflux de touristes, audiences télévisées, nombre de billets vendus…, rien ne manque dans l’inventaire cocardier d’une presse quasi unanime pour vanter le succès « made in France » des JO. Quant aux Jeux paralympiques qui prendront la relève le 28 août, ils devraient être, selon leur président, « les plus spectaculaires de l’histoire »…
Ces tartines de chauvinisme sont dans la logique même des jeux olympiques comme en général des grandes compétitions sportives où les performances individuelles et collectives des divers compétiteurs, leur talent, leur travail, sont instrumentalisés, mis au service d’un nationalisme d’autant plus délétère qu’il s’inscrit dans un contexte global d’exacerbation de la concurrence internationale et des conflits militaires comme des offensives de classe menées par les classes dominantes et leurs Etats contre les travailleur·es.
C’est la même logique d’embrigadement nationaliste que Macron mettait en scène ce jeudi 15 août avec la célébration des 80 ans du débarquement allié en Provence, en 1944. Pour tenter de sortir de sa déroute, il rêve d’union nationale, exhortant les « forces politiques » à « travailler ensemble » dans l’espoir de constituer au Parlement une coalition qui donnerait l’appui législatif nécessaire au travail d’un gouvernement… qui reste à construire ! A cette fin, il a convié les différents chefs de parti à « une série d’échanges » le 23 août à laquelle il a accepté la présence de Lucie Castets. « La nomination d’un premier ministre interviendra dans le prolongement de ces consultations »…
Après la fête pour les riches et les puissants, le spectacle des exploits sportifs dominé par le fric, la compétition et la propagande nationaliste
Macron a été sifflé, même si la presse l’a peu relayé, en déclarant l’ouverture des Jeux olympiques et paralympiques après une cérémonie étalage extravagant de moyens dont il se voulait, avec Bernard Arnault, et les grands de ce monde, le centre. Salué complaisamment par tous les médias, le grand spectacle était, quel que fût le talent des artistes, un concentré de clichés aux prétentions populaires et progressistes, démagogiques, d’un nationalisme cocardier qui n’a pas empêché la délégation algérienne de rendre hommage aux centaines d’Algériens tués et jetés dans la Seine par la police française le 17 octobre 1961.
Discrédité, rêvant « d’une parenthèse enchantée » (Les Echos), Macron espère utiliser les JO pour retourner l’échec de sa tentative de coup d’État électoral en succès relatif. Il en prend prétexte pour repousser la nomination du gouvernement et en appelle à une union nationale avec la Droite républicaine qui va « dans la bonne direction ». Son gouvernement démissionnaire passe les décrets de la loi immigration. Une commission de Matignon prépare un nouveau plan d’économie de 112 milliards sur sept ans. Il engage un véritable plan social au sein de l’Inspection du travail… L’offensive antisociale va bon train. Le RN est en embuscade et le NFP piaffe d’impatience pour foncer tête baissée dans le piège de la cohabitation. Pendant la prétendue « trêve politique » de Macron, les luttes et manœuvres de pouvoir continuent...
Face au coup de force parlementaire de Macron, à l’impuissance du NFP et à la menace du RN, faire vivre la démocratie des travailleurs, nous organiser en parti
Après l’échec de sa tentative de coup d’État électoral, Macron utilise les institutions, manœuvre pour opérer un coup de force parlementaire, garder la main, quoi qu’il en coûte, malgré l’effondrement de sa majorité relative, son isolement et la détestation dont il est l’objet, la volonté populaire que les choses changent.
On retrouve la même Présidente de l’Assemblée, Braun-Pivet, le même Premier ministre Attal par ailleurs démissionnaire d’un gouvernement lui-même démissionné pour permettre aux 17 ministres députés de participer aux votes de la mise en place de la nouvelle Assemblée. Gouvernement démissionnaire qui restera probablement en place jusqu’en... septembre.
Trump, le miraculé de la violence d’une société à la dérive dont il est un des instigateurs pour le compte de Wall Street
On ne connaît pas les motivations qui ont pu conduire Thomas Matthew Crooks, un jeune de 20 ans, inscrit au Parti Républicain, proche des milieux pro-armes, à vouloir tuer Trump, samedi 13 juillet, à l’occasion d’un meeting organisé dans une petite commune rurale de la Pennsylvanie. Il aurait agi seul sans avoir donné la moindre indication sur ses motivations.
Quoi qu’il en soit, son acte s’inscrit dans le climat de violence qui règne dans la vie sociale et politique des USA, la folie des meurtres de masse commis par des individus malades mentaux socialement déséquilibrés.