Dans la nuit du Nouvel An, une voiture bélier a foncé dans la foule d’un quartier touristique de La Nouvelle-Orléans aux États-Unis, faisant 15 morts et 39 blessés. Aussitôt, Trump, aveuglé par sa haine, a dénoncé « l’immigration illégale », « les frontières ouvertes » et la « vermine violente » avant que le FBI ne construise une affaire d’attentat islamiste organisé par Daesh qui aurait pu être en lien avec l’explosion d’une voiture Tesla au pied d’un hôtel Trump à Las Vegas qui a fait un mort et sept blessés. Depuis, le FBI a été obligé de revenir sur sa version. L’auteur de l’attaque, un Américain de 42 ans, né au Texas, vétéran de l’armée, décoré pour sa participation à la lutte contre… le terrorisme et ayant fait « allégeance » à Daesh, aurait agi seul. Quant à l’explosion de Las Vegas, elle serait le fait d’un sergent de renseignement des forces spéciales de l’armée américaine, soldat d’élite en fonction en Allemagne, « hautement décoré » qui se serait suicidé.

Le drame de La Nouvelle-Orléans s’apparente plus à un crime de masses commis par un déséquilibré, symptôme d’une société malade de la violence sociale, raciste, politique, malade aussi de la guerre qu’elle entretient dans le monde pour perpétuer sa domination, America great again… Leur instrumentalisation politique abjecte est aussi un symptôme de la maladie mentale, mégalomanie et paranoïa, qui frappe les cerveaux du clan politique Trump-Musk qui s’apprête à s’installer au pouvoir. Une société où des gardiens de prison se sentent le droit de tabasser et d’assassiner un détenu parce qu’il est afro-américain, comme cela s’est passé pour Robert Brooks, tué début décembre dans une prison de l’État de New York.

Au même moment, à Gaza, la population connaît l’enfer et tente de survivre dans des conditions de détresse extrême dans le froid glacial de l’hiver gazaoui, soumise aux tirs de missiles de l’armée israélienne, financée et armée par les USA, qui est maintenant engagée dans une guerre qui embrase le Moyen Orient pour que ses commanditaires en gardent le contrôle. En Ukraine, populations et soldats ukrainiens et russes affrontent le froid, la faim, la mort dans une guerre fratricide provoquée par l’offensive de l’Otan contre la Russie et la réponse réactionnaire du tyran Poutine sacrifiant le peuple ukrainien comme le peuple russe à son pouvoir, à celui des oligarques.

La déroute de l’oligarchie financière, des classes possédantes des puissances occidentales

Ces premiers jours de 2025 laissent entrevoir le chaos à venir alors que le 20 janvier Trump-Musk et leurs 12 milliardaires ministres prendront officiellement leur fonction avec la ferme volonté d’instrumentaliser les drames que leur propre système corrompu engendre pour justifier leur offensive réactionnaire contre les travailleurs et les peuples pour que prospère Wall Street.

Ici, nous connaissons la même crise, à une moindre échelle certes, mais c’est la même logique qui est à l’œuvre, la politique des classes dominantes et de l’État qui les sert et permet à Macron, rejeté et détesté, de s’accrocher au pouvoir derrière Bayrou-Retailleau-Darmanin qui ouvrent la porte à Le Pen et au RN.

Une des premières mesures entrée en application ce 1er janvier contraint les bénéficiaires du RSA à effectuer entre 15 et 20 heures hebdomadaires « d’activité d’insertion » pour obtenir la faible allocation de 565 euros pour une personne seule, 848 euros pour deux conjoints au RSA, sous peine de suspension de ces allocations.

Cette nouvelle attaque qui légalise la généralisation d’une main d’œuvre précaire s’inscrit dans la politique des gouvernements intérimaires jouets de Macron et de Le Pen qui orchestrent autour du budget une propagande pour imposer l’austérité qu’ils mettent en œuvre sous couvert de lutte contre les déficits budgétaires. C’est cette même logique d’un Etat au service de la minorité de capitalistes, de financiers parasites qui possèdent l’économie et ruinent la société pour que leur fortune fleurisse.

Ils prospèrent sur l’exploitation des travailleur·ses et de la nature en aggravant les inégalités et en saccageant la planète. Leur violence économique et sociale, la concurrence mondialisée secrètent la haine, le racisme, la xénophobie et provoquent les guerres. 

Bayrou affirme vouloir reconstruire Mayotte où se conjuguent les effets du réchauffement climatique, de la régression sociale et de la politique xénophobe contre les migrants, reconstruire en voulant empêcher la reconstruction des bidonvilles sans reloger décemment leurs habitants. Il dit cyniquement vouloir expulser les migrants, ce que Darmanin avait déjà tenté. Ils ne réussiront pas plus aujourd’hui avec Valls et Retailleau mais flattent les préjugés xénophobes et racistes en écho à Le Pen qui n’a pas manqué de faire le déplacement à Mayotte. Il serait facile de trouver les moyens de secourir et de reconstruire Mayotte en respectant toutes celles et ceux qui vivent sur cette île que la France a annexée en fonction de ses seuls intérêts dans l’océan Indien, maintenant la majorité de la population dans un état misérable. Les moyens matériels, techniques existent mais l’argent n’est investi que s’il rapporte des profits ou s’il sert à subventionner les multinationales et le grand patronat, les privilégiés.

Capitalisme hors contrôle, militarisation et guerres, montée de l’extrême droite ou la nécessité du pouvoir des prolétaires, de la révolution socialiste

Ce début 2025 dégage un sentiment de fin de règne politique mais aussi et surtout un sentiment de faillite de tout un système hors contrôle, incapable de faire face aux drames qu’il engendre. De plus en plus de personnes, de jeunes ont conscience que l’avenir est non seulement incertain mais lourd de menaces.

Depuis la grande récession de 2007, le système n’a tenu que par des aides des banques centrales et des Etats lourdement endettés auprès de la finance qu’ils ont sauvée. Il est à bout de souffle et dans l’impossibilité de sortir de l’impasse dans laquelle la course au profit, la concurrence effrénée l’ont enfermé.

La fin de ce capitalisme sénile et destructeur, prédateur est une nécessité économique et sociale comme le fut sa naissance et son développement dans l’histoire de l’humanité. Il a depuis longtemps épuisé ses possibilités et n’est plus qu’un facteur de régression malgré les immenses progrès réalisés par le travail et l’intelligence humaine.

Il ne s’agit pas de se livrer à des prédictions de début d’année mais cette évolution est inscrite dans l’évolution historique déterminée par la façon dont les hommes peuvent s’organiser en fonction des techniques pour produire et échanger ce dont ils ont besoin pour vivre et progresser.

Nous n’en connaissons pas les rythmes mais, aujourd’hui, l’humanité ne peut progresser et éviter le pire qu’en remettant en cause le mode de production capitaliste fondé sur la propriété privée des moyens de production pour organiser un nouveau mode de production répondant aux besoins de la collectivité fondé sur la planification démocratique à l’échelle mondiale.

L’évolution du capitalisme est soumise à des lois que Marx a mises en évidence. Il est vital pour le système que l’accroissement du capital obtenu par l’accumulation des profits tirés de l’exploitation du travail humain soit réinvesti pour extraire de nouveaux profits qui doivent être eux-mêmes réinvestis… Un cycle sans fin impossible, l’accumulation infinie de richesses se heurtent aux limites du capital lui-même, car les capitalistes produisent à l’aveugle pour un marché limité et sous le fouet de la concurrence comme si ce marché était sans limites... Leur système ne connaît qu’un mode de régulation, la crise quand une fraction croissante du capital ne trouve plus d’investissements productifs permettant de nouveaux profits, le krach.

Aujourd’hui le capitalisme arrive au bout de ses possibilités historiques d’expansion. Il n’a trouvé un nouveau souffle avec la mondialisation financière qu’après deux guerres mondiales et trois décennies de guerres contre les luttes de libération nationale des peuples coloniaux. Il est confronté aujourd’hui à ses limites économiques, sociales, géographiques. Il est condamné parce que les appétits parasitaires sans fin du Moloch de la finance ne peuvent se satisfaire que par le pillage, la guerre, la surexploitation des hommes et de la nature.

En atteignant ses limites historiques, le capitalisme a créé les conditions matérielles et subjectives de sa transformation révolutionnaire, du socialisme. Sa marche à la faillite bouleverse les consciences, rend nécessaire et possible l’alternative.

Après la grande récession qui a suivi la crise financière de 2007-2008 a débuté une vague mondiale de révoltes sociales avec les « printemps » arabes, Occupy Wall Street, et ici, depuis 2016 et le mouvement contre la loi travail de Hollande, les mobilisations se sont succédé jusqu’au mouvement contre la réforme des retraites.

La combinaison d’une crise politique et sociale prépare de nouvelles luttes. Elles sont les premiers moments d’une bataille historique entre le capital et le travail, bataille qui façonne la vie sociale et politique tant à l’échelle nationale qu’internationale. De plus en plus nombreux sont celles et ceux qui prennent conscience que laisser croire que le CAC40 et l’État céderont à nos exigences dans le cadre du dialogue social ou des luttes électorales et parlementaires est un mensonge qui vise à endormir le monde du travail et la jeunesse.

Le capital en fin de vie ne peut se permettre « une autre répartition des richesses ». Il ne peut tenter de se survivre qu’en pillant toujours plus le travail humain et la nature. Il n’y a plus de place pour les illusions réformistes et le prolétariat est inévitablement amené à prendre conscience de son rôle historique. Il est la seule classe capable de mettre un terme à la domination du capital et à la société d’exploitation pour ouvrir les possibilités d’un nouveau développement de toute l’humanité, le socialisme, le communisme.

Toutes celles et ceux qui partagent cette conscience ont besoin d’unir leurs forces.

Yvan Lemaitre

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