Lundi dernier, les va-t-en-guerre israéliens et leurs soutiens dans les puissances occidentales ont utilisé jusqu’à la nausée le sinistre anniversaire de l’attaque sanglante du Hamas du 7 octobre 2023 pour légitimer la guerre génocidaire menée par Israël contre la population palestinienne, faire avaliser ses bombardements massifs et son offensive terrestre au Liban et ses attaques à venir contre l’Iran et qui s’en prend maintenant à la Force intérimaire des Nations-unies au Liban, la Finul -obstacle et témoin gênant des exactions israéliennes-, après avoir déclaré que le secrétaire général de l’ONU, Antonio Gutteres, soutenait « les terroristes, les violeurs et les assassins ».

L’instrumentalisation du peuple israélien

Il y avait déjà l’an dernier, le 7 octobre, une espèce d’indécence à ne pas voir que c’est l’État d’Israël lui-même, l’oppression coloniale qu’il exerce depuis 75 ans sur le peuple palestinien, qui ont fait naître et nourri la haine contre les Israéliens. Que ce sont aussi les dirigeants israéliens qui ont utilisé le Hamas contre le Fatah et favorisé son accession au pouvoir, jouant cyniquement la politique du pire, de provocations militaires en surenchères guerrières, prisonniers de la logique qu’ils ont enclenchée en faisant du peuple d’Israël un peuple soldat au service des intérêts des USA contre les peuples du Moyen Orient.

Et après un an de guerre d’extermination dans la bande de Gaza, leurs soutiens s’enferment dans la légitimation de cette guerre au nom de la défense de l’occident. Ils diffusent cette propagande de haine, de racisme, de nationalisme militariste dont les conséquences sont une menace pour les peuples mais aussi pour le monde du travail ici. 

La population israélienne dans sa très grande majorité est conditionnée, abreuvée de propagande sioniste, elle subit la pression de l’extrême droite, des religieux intégristes, de la banalisation du racisme anti-arabe par le système omniprésent d’un apartheid institutionnalisé. Elle est aussi liée à son Etat, à sa bourgeoisie, aux Etats-Unis et autres puissances occidentales par les mêmes privilèges que la petite-bourgeoisie des vieilles puissances coloniales et impérialistes.

Les dirigeants, ministres, généraux, dignitaires religieux israéliens distillent très consciemment la haine et la peur des Palestiniens, les préjugés racistes. Ils agissent en serviteurs de l’État et de la bourgeoisie israéliens, ils sont liés par mille liens à leurs protecteurs américains et occidentaux.

Les grandes puissances, la Grande Bretagne, puis les Etats-Unis, ont instrumentalisé pour leurs propres intérêts, contre les populations arabes, les premiers colons sionistes qui s’étaient installés en Palestine voulant se mettre à l’abri des persécutions antisémites en créant un Etat juif, puis la population juive qui s’y était installée plus massivement après l’holocauste nazi.

« Une terre sans peuple pour un peuple sans terre », affirmait contre toute vérité Golda Meir, le grand Israël de la Bible, affirment l’extrême droite et son chef Netanyahou. La guerre n’est pas un conflit religieux -Juifs et Musulmans ont cohabité pendant des siècles-, c’est le résultat de l’emprise des grandes puissances, par le biais d’Israël leur bras armé, sur le Moyen-Orient afin de disposer comme elles l’entendent de ses richesses. C’est le projet d’un Moyen-Orient sous le contrôle des multinationales occidentales et de leurs Etats, « pacifié » par la guerre et l’alliance entre les sommets des classes dirigeantes arabes et israélienne sous l’égide des Etats-Unis.

L’escalade guerrière avalisée par les Etats-Unis et leurs alliés

Depuis le 23 septembre, alors que se poursuivent la destruction de la bande de Gaza et des raids meurtriers en Cisjordanie, l’armée israélienne bombarde massivement le Liban, tuant près de 2000 personnes. Le 27 septembre, l’aviation israélienne a largué 80 bombes d’une tonne sur le quartier de Beyrouth sud où avait été repéré le dirigeant du Hezbollah Hassan Nasrallah, faisant 300 morts. Le 1er octobre, le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, s’est dit convaincu de la « nécessité de démanteler les infrastructures d’attaque » du Hezbollah. Il a mis en garde Téhéran contre une éventuelle « attaque militaire directe visant Israël », en soulignant les « graves conséquences » que celle-ci entraînerait pour l’Iran. A ce moment-là a déjà démarré l’invasion terrestre du Liban par l’armée israélienne.

Le même jour l’Iran lance une attaque de 200 missiles contre Israël en représailles de l’assassinat de Nazrallah à Beyrouth, et auparavant le 31 juillet, de Ismaël Haniyeh, chef du Hamas, à Téhéran. L’attaque n’a fait que de « faibles dégâts » selon l’armée israélienne. Depuis se discutent publiquement la nature et la forme de représailles contre l’Iran. Le chef d’état-major de l’armée israélienne, le général Halevi, a déclaré le 3 octobre : « Nous disposons des moyens d’attaquer partout au Moyen-Orient. Nos ennemis qui ne l’ont pas compris vont le comprendre sous peu ».

Les Etats-Unis, Biden, Kamala Harris, multiplieraient les conseils au gouvernement israélien, essayant de le dissuader d’attaquer en Iran des sites de production nucléaire -comme Trump recommande de le faire- et les sites pétroliers. Mais ils ont déjà assuré que quoi qu’il arrive, ils seraient aux côtés d’Israël, tenant en outre à proximité un important groupe aéronaval.

Mercredi dernier, sur les réseaux sociaux, Netanyahou a menacé le Liban de « destructions » comme « à Gaza », et a appelé les Libanais à « libérer [leur] pays du Hezbollah » pour que cesse la guerre. Le même jour, Gallant, le ministre de la guerre déclarait que la riposte contre l’Iran serait « mortelle, précise et particulièrement surprenante ». Le soir même, un échange téléphonique avait lieu entre Biden et Netanyahou assurant qu’ils restaient en contact.

La seule issue, une libre fédération socialiste des peuples du Moyen-Orient, un combat sans frontières

La population israélienne croit encore que cette guerre et son Etat la protègent mais la violence de la guerre et de l’oppression fait naître des milliers de combattants et de futurs combattants contre l’État d’Israël car il n’y a aucun autre avenir possible pour les Palestiniens et les peuples arabes.

Il y a bien un point commun entre tous les peuples de la région, c’est le chaos laissé par les guerres, une haine commune des vieilles puissances impérialistes et d’Israël. Il n’y aura pas de paix au Moyen-Orient tant que les peuples ne se seront pas débarrassés de leur mainmise, tant que ne sera pas renversé l’État théocratique et sioniste d’Israël tout comme les Etats théocratiques arabes et iranien, laissant la place à une libre fédération socialiste des peuples du Moyen-Orient où juifs et arabes pourront vivre ensemble comme ils l’ont fait dans le passé.

L’État français participe à la coalition des puissances occidentales contre les peuples du Moyen-Orient, en Irak, dans le Golfe persique et en mer Rouge comme il participe aussi à la guerre par procuration de l’Otan et de ses alliés contre la Russie dont personne ne voit l’issue. Macron, rencontrant Zelensky à Paris jeudi, a réaffirmé son soutien au « plan pour la victoire » de ce dernier, c’est-à-dire à l’engagement croissant de la France et de l’UE pour financer, armer et former des soldats de l’armée ukrainienne pour cette guerre que les dirigeants des deux camps imposent à leurs peuples.

Notre combat contre notre propre état, contre le nationalisme et le militarisme, contre la campagne des va-t-en-guerre Macron-Barnier-Le Pen qui veulent nous imposer l’austérité pour financer leur guerre au service du capital est indissociable de la lutte des exploité·es et des peuples du Moyen Orient, d’Ukraine et de Russie, de notre solidarité internationaliste.

Galia Trépère

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