La séquence des élections européennes puis des législatives précipitées voulues par Macron pour tenter un coup d’État électoral lui permettant de sortir de l’impasse et de la paralysie d’un gouvernement sans majorité présidentielle rejeté par la majorité de la population débouche sur une crise politique majeure. Convoquer à marche forcée des élections législatives après le succès du RN aux européennes revenait à faire le choix ou au moins le calcul risqué de gouverner avec une majorité d’extrême-droite, calcul qui liquidait la minorité présidentielle à moins que la propagande contre les extrêmes réussisse le miracle de lui redonner suffisamment de force pour qu’elle puisse devenir le centre d’une coalition gauche-droite dont Macron aurait été le président bonapartiste arbitrant les extrêmes, RN et LFI.

La manœuvre s’est retournée contre les ambitions de Macron encore plus discrédité y compris auprès du grand patronat et des riches. Sa majorité s’est effondrée et la mobilisation électorale populaire a donné une majorité relative au Nouveau Front populaire, union de la gauche improvisée sous la pression des événements et la panique devant la menace d’une majorité absolue à l’Assemblée pour le RN.

Attelage incertain d’ambitions rivales à peine né, ce front populaire s’est transformé en front républicain pour dès le soir du deuxième tour demander à former le gouvernement et que l’une ou l’un des siens soit Premier ministre sans écarter la possibilité d’une coalition avec Macron et sa minorité présidentielle.

Le plus probable est que Macron reporte la constitution d’un nouveau gouvernement à après les jeux olympiques voire à la rentrée en conservant Attal. Il disait vouloir redonner la parole au peuple, mais qu’importe ! Quelle que soit la combinaison parlementaire qui puisse sortir des tractations, manœuvres, retournements politiciens et jeux de massacres parlementaires, le futur gouvernement comme l’Assemblée se plieront aux exigences des classes dominantes pour poursuivre une politique opposée aux travailleurs et classes populaires. Le pays, à l’image du capitalisme, est entré dans une crise politique permanente, une instabilité chronique.

Les libertés, la défense des droits sociaux et politiques, des migrant·es, la lutte contre le nationalisme et le racisme, pour le droit des peuples, des kanak à décider de leur sort, la conquête d’une vie meilleure, de la paix, d’une réelle démocratie pour les travailleur·ses et la population, la lutte contre la catastrophe écologique en cours dépendent de la capacité du monde du travail à amplifier la mobilisation pour intervenir sur le terrain politique et social, à tirer les leçons non seulement de l’épisode pitoyable de l’effondrement de Macron mais des mécanismes politiques et sociaux qui ont abouti à cette situation et débouchent sur de nouvelles batailles plus décisives pour notre avenir.

L’enjeu central en est que la politisation et la mobilisation à l’œuvre permettent l’émergence d’un parti des travailleurs non institutionnel, révolutionnaire, une renaissance du mouvement ouvrier.

Une crise politique conséquence et effet de la crise de domination de la bourgeoisie

Cette crise n’est pas un accident de parcours. Elle est l’aboutissement du discrédit de Macron deux ans après le début de son deuxième septennat, l’échec de la bourgeoisie et de ses institutions à contenir dans le cadre de la démocratie parlementaire le mécontentement que suscite sa politique de classe au service d’une aristocratie capitaliste au détriment de l’ensemble de la population et de la société.

Depuis le début, il y a plus de 40 ans, de l’offensive mondialisée capitaliste contre les travailleurs, la droite et la gauche ont alterné, cohabité pour gérer les affaires des classes dominantes au prix d’un discrédit croissant qui a renforcé l’extrême droite. Près de dix ans après la grande dépression de 2008-2009, premier moment de la dépression permanente dans laquelle entrait le capitalisme financiarisé mondialisé, Macron a été fabriqué par l’establishment pour répondre à ce discrédit, « la révolution » ni droite ni gauche. La solution a aggravé le problème, le président des riches a exacerbé les tensions au point de ne plus pouvoir gouverner autrement qu’à coups de 49.3 avant de provoquer lui-même « les clarifications » en cours en provoquant délibérément une accélération de la crise.

Quels qu’en soient le déroulement et les conséquences y compris sur le RN, cette dernière produit nécessairement un pouvoir de plus en plus fort et réactionnaire, voire un nouveau fascisme en fonction de l’accélération de la déroute du capitalisme au cœur des vieilles puissances impérialistes occidentales et de leur politique guerrière et militariste.

En effet, la crise française est une des manifestations de la crise de domination de la bourgeoisie tant en Europe qu’aux USA. Plus globalement, elle est une des manifestations de l’impasse dans laquelle le capitalisme sénile conduit la société, la planète.

Elle ne peut recevoir de réponse parlementaire. Elle constitue un moment d’accentuation de l’affrontement international, en particulier au sein des vieilles puissances capitalistes occidentales, entre les forces réactionnaires du capital qui défendent quoi qu’il en coûte la propriété privée capitaliste, les États qui lui garantissent des privilèges exorbitants contre le monde du travail et le reste du monde, et les forces démocratiques et progressistes du prolétariat et des classes exploitées.

Le soutien à la guerre d’Ukraine et d’Israël, ligne de démarcation des partis républicains, du NFP au RN

Durant cette période de campagne électorale, le pouvoir, ses alliés du bloc réactionnaire, les médias ont imposé une ligne de démarcation politique entre les partis dits républicains et les autres sur la question dite de « la lutte contre l’antisémitisme », c’est à dire la lutte contre l’antisionisme, faisant du soutien à la guerre génocidaire d’Israël un critère de l’appartenance au camp des partis compatibles avec la défense des intérêts capitalistes nationaux.

Cette campagne calomniatrice fondée sur la confusion entre antisémitisme et antisionisme a blanchi le parti de l’antisémitisme et du racisme, le RN, pour lequel Klarsfeld a démonstrativement appelé à voter. Elle s’inscrit dans une longue campagne hostile aux soutiens du peuple palestinien, une campagne en fait raciste, antiarabe, islamophobe, militariste au nom du droit d’Israël à se défendre et de l’occident, des puissances capitalistes occidentales, à préserver leur hégémonie mondiale.

Cette campagne est associée à la solidarité avec leur guerre d’Ukraine, guerre par procuration des USA et de l’Otan contre la Russie, une solidarité qui reçoit un consensus national au-delà même de la gauche au sein même de courants du mouvement révolutionnaire.

La guerre d’Israël, la guerre d’Ukraine et la politique militariste de l’Otan sont l’accélérateur puissant de l’offensive réactionnaire dont le RN est la conséquence et l’expression. Dénoncer la responsabilité des puissances capitalistes occidentales dont la France, dans la marche à la guerre mondialisée, la militarisation de la planète, la propagande nationaliste et raciste qui l’accompagne, combattre pour refuser d’en payer le prix, est au cœur du combat pour la défense des libertés comme des droits sociaux.

Un avertissement pour le monde du travail

Le contexte international et historique dans lequel intervient la crise française en fait un avertissement. Le soulagement légitime et partagé devant l’effondrement des prétentions de Bardella et du RN ne signifie pas que la conviction de Marine le Pen de gagner l’élection présidentielle soit une vantardise de dépit. Le RN et Macron aussi qui se préparait à gouverner avec lui ont compris les forces qui travaillent la société au plus profond sous la pression de la longue dépression du capitalisme financiarisé mondialisé, la crise de la dette et la crise financière qui menacent, les guerres et la militarisation, ouvrent des possibilités aux forces réactionnaires capables d’offrir un exutoire aux masses, de dévoyer leur colère pour les enfermer dans l’hystérie nationaliste et bourgeoise, raciste, l’hystérie des frustrations et des rancœurs, l’exutoire des haines aveugles.

Le RN n’est pas un nouveau fascisme, il est un parti d’extrême droite diabolisé au sein même de la bourgeoisie surtout de par ses origines dans l’OAS à l’époque de la guerre d’Algérie, du putsch contre De Gaulle et de la tentative d’assassinat de ce dernier. La crise est pour lui l’occasion de réintégrer le monde des politiciens ayant la confiance de la grande bourgeoisie pour gouverner. Il n’a pas entièrement réussi l’examen alignant beaucoup trop de « brebis galeuses » mais les calculs de Ciotti ne sont pas sans fondement, lui aussi pense que les rapports de force basculent inexorablement de ce côté. Derrière la menace persistante du RN, se profile en fonction de l’exacerbation de la déroute du capitalisme, la possibilité d’un nouveau fascisme.

Même si c’est bien plus la mobilisation électorale de celles et ceux qui, dans ce pays, ne veulent pas de l’extrême droite et se sont servis du bulletin de vote pour envoyer Bardella dans les cordes, la politique des partis institutionnels du Front populaire ne peut que contribuer aux déceptions et démoralisations qui ont fait la route du RN.  Faire face à la persistance de la menace Le Pen et surtout à la radicalisation fascisante d’une fraction de son électorat et de postulants nouveaux chefs nécessite d’autres armes que le bulletin de vote, une autre politique en rupture avec celle de la gauche, une prise de conscience que l’enjeu de la bataille qui s’engage est d’en finir avec la domination de la bourgeoisie. La possibilité d’un nouveau fascisme, d’une dictature politique est inscrite dans l’évolution même de la dictature du capital, c’est celle-ci qu’il est nécessaire de renverser.

Un moment dans l’affrontement entre un mode de production dépassé et l’avenir socialiste

L’affrontement en cours est bien l’affrontement avec un mode de production dépassé fondé sur la propriété privée et l’Etat, la concurrence et la course au profit qui non seulement est incapable de répondre aux besoins de l’humanité mais ne peut survivre qu’au prix d’une politique qui engendre une régression dans tous les domaines et menace à travers la catastrophe écologique en cours et le risque de guerre nucléaire l’existence même de l’humanité.

Prétendre lutter contre l’extrême droite voire la menace d’un nouveau fascisme sans lier cette lutte à la lutte pour en finir avec la domination capitaliste pour imposer le contrôle des travailleurs et de la population sur l’économie et la marche de la société, conquérir la démocratie contre le masque démocratique parlementaire de la dictature du capital, est une imposture.

Il n’est pas possible d’arracher les travailleurs, les classes populaires qui se tournent vers l’extrême droite aujourd’hui et deviendront peut-être demain des forces militantes d’un nouveau fascisme sans leur offrir une perspective, un programme, une politique, des actions qui remettent en cause les responsables de la situation, la minorité qui détient les moyens de production, les multinationales, les banques, et répondent à leurs besoins sociaux, démocratiques, moraux.

C’est une lutte sur le terrain de la vie quotidienne au travail, sur les lieux de vie, d’enseignement, pour construire un rapport de force politique, une lutte quotidienne qui dépend de chacune et chacun, de la capacité du mouvement révolutionnaire à donner confiance autant qu’à armer les consciences.

La crise en cours tant sociale, économique et financière que politique et internationale crée les conditions d’une transformation accélérée des consciences, l’émergence d’une nouvelle lucidité, elle met à nu les différents protagonistes et fait apparaître les contradictions à l’œuvre. 

Contre toute union nationale l’union internationaliste des travailleur.es

La question déterminante est la conscience du monde du travail, de la jeunesse, des femmes des enjeux de la période, des logiques d’affrontement de classe en cours que les jeux parlementaires sont bien incapables de maîtriser ou de canaliser. Si le parlement a un avenir, si l’on peut dire, dans cette période, c’est d’évoluer toujours plus à droite pour perdre tout caractère un tant soit peu démocratique et se transformer en assemblée de la réaction, de l’offensive bourgeoise contre le prolétariat, achever le travail engagé sous la pression de la politique des classes dominantes, l’union nationale dans le réarmement social, économique et militaire qu’a commencé Macron.

Les forces réactionnaires bourgeoises sont à l’offensive parce qu’elles sont inquiètes pour l’avenir de leur système, leur avenir, elles craignent la colère et la révolte des classes populaires victimes de leur faillite.

Elles ont peur de ce qui constitue l’élément essentiel de l’époque actuelle, l’émergence d’un prolétariat moderne, cosmopolite, féminisé, international engendré par la mondialisation et l’immigration qu’elle a provoquée à travers la planète. Cette dernière se combine avec la fin des partis issus d’une longue période du mouvement ouvrier, fin peu glorieuse qui signe leur intégration à l’ordre bourgeois.

Pour la première fois dans l’histoire, le développement économique et social créé les conditions et les possibilités d’un soulèvement mondial des travailleurs et des peuples tant grâce au développement technique que par les liens d’interdépendance économiques, culturels aussi, entre les pays.

Jamais le prolétariat n’a été aussi puissant, cultivé, jeune et féminisé. Avec lui est apparu un nouvel essor des luttes de classes, sociales et démocratiques, luttes de classes qui portent en elles la nécessité de réguler l’économie en fonction des besoins sociaux et du respect de l’environnement c’est-à-dire la lutte pour changer la façon dont l’humanité produit ce dont elle a besoin, seule issue pour elle.

Les nouveaux progrès des sciences, les nouvelles technologies ont unifié la planète, ouvert la voie à la formation d’une culture mondialisée, à une conscience collective que favorise la globalisation de la faillite du capitalisme dont la crise écologique, les effets du changement climatique auxquels l’ensemble de l’humanité est confrontée.

Les convulsions qui secouent la société sont l’expression du conflit extrême entre ce développement des forces productives et l’arriération de la propriété capitaliste, des Etats nationaux et des frontières, l’exigence d’un « nouvel ordre économique », d’une organisation et d’une planification mondiales et démocratiques.

Ce que craignent les classes dominantes, c’est que les exploité·es en prennent conscience.

Ne pas laisser la mobilisation contre le RN s’enliser dans le marais parlementaire, construire son indépendance de classe

Le deuxième tour des élections législatives a surpris, la mobilisation populaire sur le terrain électoral renvoyant Bardella dans les cordes.  Cette baffe pour le RN n’est pas le succès de la politique de front populaire devenu front républicain mais c’est bien malgré le rejet de cette gauche corrompue que les bulletins de vote ont mis en échec le RN ou au moins avec une très grande méfiance en particulier au sein même des appareils syndicaux qui se sont ralliés au front républicain.

Cette méfiance voire rupture s’exprime le plus souvent dans l’idée qu’il faudra les obliger à respecter leur programme, les avoir à l’œil, se mobiliser sans réussir à imaginer une autre politique, une alternative possible, sentiment dont Sophie Binet se fait l’écho dans la CGT.

Ceci dit la discussion et le débat se sont invités partout. Les élections passées ayant cédé la place aux tractations et manœuvres alors que commencent les vacances d’été et bientôt les JO, le soulagement cédera pour une part la place à un attentisme sans illusion. Mais la politisation se poursuit, la crise révèle les uns et les autres sous un nouveau jour et de nouveaux regards.

La combinaison de la crise politique et de la crise sociale qui pourrait être brusquement accélérée par les licenciements, la poursuite de l’inflation et la question de la dette ou un krach boursier créent une situation explosive.

Si toutes les équipes électorales engagent des négociations en pensant à l’élection présidentielle de 2027, bien de nouvelles surprises venues d’en bas viendront perturber les petits calculs des appareils.

Pour le mouvement révolutionnaire, il s’agit de rompre avec les routines des campagnes concurrentes et des constructions parallèles pour se donner collectivement les moyens d’aider les acteurs et actrices les plus lucides de la mobilisation sur le terrain électoral dévoyé par le front populaire à devenir les acteurs et les actrices de la mobilisation sur le terrain de classe en toute indépendance des institutions, à s’organiser pour cela en parti.

Le contenu politique et social de la bataille contre l’extrême droite et la menace d’un nouveau fascisme définit le contenu de la politique du mouvement révolutionnaire, sa place et son rôle dans les mobilisations en cours tant sociales que politiques.

La tâche de l’heure, rompre avec les divisions et le sectarisme gauchistes pour contribuer à la construction d’un parti révolutionnaire des travailleurs

Les deux années écoulées qui ont vu mûrir les conditions de la crise qui a explosé à l’issue de la séquence électorale ont été pour notre organisation et ses différents courants des moments difficiles et en même temps très riches, dominés par les luttes internes sans discussion réelle.

La scission du dernier congrès avait en réalité commencé avec la scission sur Bordeaux à l’initiative de Philippe Poutou s’alliant avec LFI pour les élections municipales de 2020, avant de poursuive le travail pour les régionales. Puis la campagne présidentielle pour une gauche radicale visait à renforcer la position du NPA dans les futures tractations à gauche, tractations qui ont commencé avec la NUPES pour les législatives qui ont suivi. En militant pour l’envoi d’armes en Ukraine, le NPA se plaçait sur le même terrain que la gauche et gagnait sa confiance. Evolution qui a abouti au ralliement du NPA-B au front républicain et à la candidature de Poutou dans l’Aude.

Les effets désorganisateurs de cette politique aventuriste ont eu libre cours du fait que les autres courants du NPA ont refusé au lendemain de l’épisode des municipales le débat sur la période et notre stratégie après l’avoir formellement décidé.

De telles relations ne pouvaient qu’aboutir à l’approfondissement de la scission commencée dans la fédération 33.

Par la suite, le refus d’organiser un congrès de refondation au nom de l’urgence de maintenir le NPA a perpétué l’absence d’une démocratie interne vivante pour pouvoir continuer à se revendiquer du NPA et en disputer la légitimité au NPA de Poutou-Besancenot.

Cette page est aujourd’hui tournée et de nouvelles responsabilités sont devant nous et exigent de définir la stratégie de notre courant, sa place et sa politique au sein du mouvement révolutionnaire, ses objectifs pour faire face à la situation à venir déterminée par la conjugaison d’une crise politique et sociale inédite et répondre à la menace de l’extrême droite voire de la montée d’un nouveau fascisme. Un nouveau chapitre est à écrire.

Notre politique ne peut rester définie, comme elle s’est exprimée durant les campagnes électorales et aujourd’hui encore, comme oscillant entre deux pôles, les luttes et la proclamation communiste révolutionnaire accompagnées des ambiguïtés maintenues de la politique vis à vis de la guerre d’Ukraine.

Nous avons besoin de tourner la page pour rassembler nos propres forces, fusionner en toute transparence et démocratie, dans le respect des divergences, et formuler une politique pour la constitution d’un pôle démocratique des révolutionnaires, un pas vers un parti révolutionnaire des travailleurs en tirant les leçons des échecs du mouvement révolutionnaire entre 1995 et 2002 puis ceux du NPA entre 2017 et 2024 et en contribuant à faire vivre en son sein des relations de discussion et d’échange.

Nous avons besoin d’ouvrir la discussion en vue d’un congrès au plus vite pour définir les bases qui nous rassemblent, notre politique face à la nouvelle situation et notre orientation pour un pôle des révolutionnaires.

Le 11/07/2024

Démocratie révolutionnaire

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