Macron a pris en pleine figure l’effet boomerang de sa politique. La gifle présidentielle assénée par un type d’extrême droite, royaliste, apparemment liseur de Mein Kampf d’Hitler, adepte aussi du site du youtubeur Papacito qui a diffusé peu avant un montage mimant l'exécution d'un militant LFI, n’est que l’effet retour, quelque peu dérisoire et ridicule, de la violence qu’entretient, à tous niveaux, la politique du pouvoir et de ses mentors capitalistes. Tout le petit monde politique a apporté son soutien à Macron et s’interroge sur « la violence et les excès qui agiteraient le débat public mettant en danger la République ». Macron a appelé à « relativiser cet incident » ajoutant : « Tout va bien. » Oui, tout va bien monsieur le marquis sauf pour des millions de personnes qui souffrent des conséquences de votre politique.

La violence sociale et politique des classes dominantes

Cet incident présidentiel n’est qu’une des moindres expressions de la libération des démons de l’extrême droite encouragée par la politique du pouvoir lui-même, sa propagande, les comportements de sa police, des militaires, des forces qui se déchaînent contre les classes populaires, qui flattent le racisme, le mépris des pauvres, les fantasmes qui sommeillent dans les cerveaux malades de bourgeois petits et grands.

C’est bien ce pouvoir, sa politique au service du grand patronat et des riches contre le monde du travail qui nourrit les tensions, la violence sociale et la montée de l’extrême-droite, l’encourage.

L’État distribue généreusement les aides et prêts au capital alors que les conditions de travail et de vie se dégradent pour la grande majorité de la population, le monde du travail, en particulier les jeunes et les femmes. Les fortunes des milliardaires ne cessent de croître, la bourse jubile, les inégalités se creusent.

De nouvelles attaques se mettent en place en particulier avec la réforme de l’assurance chômage. Les attaques contre les retraites reviennent à la une avec l’objectif de vouloir faire travailler les salariés encore davantage, que ce soit en reculant l’âge de départ en retraite à 64 ans, ou en augmentant les années de cotisation nécessaires à une retraite pleine, peut-être jusqu’à 43. Et Macron d’agresser violemment, « La France est un des pays où on travaille le moins. » L’obsession des classes dirigeantes et de leurs serviteurs politiciens ou des médias est bien de nous faire travailler plus pour gagner moins alors que le chômage et la précarité s’aggravent et maintenir les profits en espérant éviter le krach financier, la récession.

La violence sécuritaire et raciste

Tous, Macron, comme la droite et l’extrême droite, entament la même chanson de la « sécurité » pour imposer leur offensive antisociale, anti-ouvrière : davantage de policiers, davantage de répression, davantage de prisons, la justice au service de la police. La gauche se plie à leur pression, le PCF fait lui aussi de la dite sécurité sa priorité. Chaque fait divers devient une affaire d’État pour entretenir un sentiment d’insécurité et justifier la politique sécuritaire, policière des classes dominantes et l’arsenal de lois dont le pouvoir se dote, loi de « sécurité globale », loi « séparatisme », « lutte contre le terrorisme » pour défendre leur ordre social injuste et inégalitaire, le pouvoir des privilégiés contre la population. A l’opposé, l’État affiche une scandaleuse impuissance face aux violences faites aux femmes, aux féminicides.

Cette cacophonie sécuritaire voudrait étouffer les véritables inquiétudes générées au sein des classes populaires par la violence de l’exploitation, la crainte de l’insécurité sociale, la crainte de rejoindre les millions de personnes qui sont passées sous le seuil de pauvreté, qui ont perdu leur emploi, dont le niveau de vie baisse, les conditions d’existence se dégradent.

C’est la logique destructrice de leur système, de leur machine à profit qui ne peut continuer à fonctionner que s’ils tirent toujours plus de l’exploitation des travailleurs et de toute la population comme de la nature. C’est une logique sans fin jusqu’au krach, la crise financière.

Porter dans les urnes notre révolte, votons Lutte ouvrière

La campagne des régionales et départementales se déroule dans l’indifférence générale à l’écart de ces violences quotidiennes qui agressent des millions de femmes et d’hommes, de jeunes, loin de leurs préoccupations. Ou du moins, si cette violence préoccupe le monde politicien, c’est dans l’unique souci d’en contrôler les effets, d’éviter qu’elles ne se retournent contre eux et leur république, la république des riches et des puissants, pour leur infliger une gifle sociale et politique. Leur campagne, alimentée par les surenchères sécuritaires et réactionnaires, xénophobes et racistes, vise à faire taire et diviser les travailleurs pour mieux défendre les intérêts des capitalistes. De Macron à Le Pen en passant par tous les bouts de la droite, une course est engagée pour savoir qui prendra la tête du bloc réactionnaire. Quant à la gauche institutionnelle, explosée, elle est incapable de jouer sa propre partition, intégrée à l’ordre établi qu’elle voudrait tout au plus rendre plus humain sans oser même s’attaquer à la racine du mal, la domination du capital.

Face à cette offensive, le monde du travail, les classes populaires ont commencé à déconfiner la colère. Des grèves éclatent à nouveau pour exiger du salaire des conditions de travail correctes, pour défendre l’emploi... Le 12, des milliers de manifestant.e.s étaient dans la rue contre l’extrême-droite et pour la défense des libertés. Samedi prochain, le 19, a lieu à l’initiative des salariés de TUI, une manifestation nationale pour l’interdiction des licenciements.

La prise en main de leurs affaires par les travailleurs eux-mêmes, leur mobilisation, leur organisation pour diriger, coordonner leurs luttes est la seule issue. Il ne pourra y avoir de solution à la catastrophe économique, écologique, démocratique dans le cadre de leur système, sans remettre en cause les fondements de cette société en imposant notre contrôle sur la marche de l’économie et de la société.

Les élections ne changeront pas la vie mais elles sont une tribune pour les révolutionnaires pour défendre leurs idées, aider à la prise de conscience par les travailleurs de leur capacité à changer le monde. C’est bien pourquoi nous soutenons les listes présentées par Lutte ouvrière.

Nous regrettons que des camarades du NPA, en Nouvelle Aquitaine ou en Occitanie, se soient laissés prendre au piège d’une alliance électorale avec LFI. Les révolutionnaires participent à toutes les luttes, à tous les débats, entretiennent des relations démocratiques avec tous les courants qui disent se battre dans notre camp social, mais nous savons que la voie institutionnelle et électorale est une impasse. Militer pour construire un parti pour la défense des travailleurs, des classes exploitées, un parti pour le contrôle des travailleurs, de la population sur la marche de l’économie et de la société ne peut progresser qu’en toute indépendance de la gauche dite radicale.

Ne peut progresser aussi qu’en rupture avec les pratiques fractionnelles qui ruinent le mouvement révolutionnaire, les exclusions déguisées en départ volontaire ou les scissions déguisées en exclusions et réciproquement. Ni exclusion ni scission, ni accords électoraux avec les réformistes, nous militons pour l’unité des anticapitalistes et révolutionnaires.

Dès aujourd’hui se préparent pour certains les recompositions de l’après Mélenchon, Le Pcf connaît une nouvelle étape d’une crise qui n’en finit pas. Il est vital de se dégager des processus de décomposition de cette gauche dont rien ne peut sortir de bon si ce n’est en rompant radicalement avec elle, avec ces micro-appareils électoraux pour construire un parti de luttes sociales et politiques, démocratique et révolutionnaire. Il n’y a pas d’autres voies pour répondre à la faillite du capitalisme et la menace de l’extrême droite qu’elle engendre.

A l’alliance ou aux compromis avec les réformistes nous répondons par l’unité des révolutionnaires et combattons toutes les manœuvres de scission et de divisions, suivistes ou sectaires.

C’est pourquoi au premier tour des élections régionales du 20 juin, nous appelons à voter pour les seul.e.s candidat .e.s qui représentent le camp des travailleurs et portent notre colère, notre révolte, la perspective d’un monde libéré de l’exploitation et des oppressions, les listes présentées par Lutte Ouvrière.

Yvan Lemaitre

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