L’investiture de Trump-Musk, lundi 20 janvier, constitue une déclaration de guerre de Wall Street au monde du travail et aux peuples, un avertissement pour toute la planète.
Trump est arrivé au pouvoir porté par la puissante oligarchie qui a pris forme à travers la mondialisation et la financiarisation capitaliste au cours des trois dernières décennies, puis a resserré son emprise au lendemain de la grande récession de 2008-2009 et durant les quatre dernières années de Biden.
Symbole de la fusion croissante du pouvoir politique et des milliardaires de la high tech, des fonds spéculatifs et des multinationales de l’énergie, il est le produit et l’acteur de l’offensive réactionnaire du capitalisme financiarisé et mondialisé qui s’est développé contre le monde du travail et les peuples, contre la nature pour maintenir la croissance des profits.
Le capitalisme mondial est entré dans une longue phase de stagnation du fait de sa maladie chronique, la crise d’accumulation, c’est-à-dire l’incapacité de tirer de l’exploitation suffisamment de plus-value, de profit, pour nourrir les appétits sans limite de la masse de capitaux sans cesse en expansion.
Les financiers et les États tentent de sauver le malade en le plaçant sous perfusion par la politique d’argent bon marché et de la dette qui subventionne les profits, par l’inflation, par une exploitation toujours plus féroce du travail et de la nature, en développant une économie de prédation, en accentuant la concurrence mondialisée dont la guerre et la militarisation sont des agents économiques indispensables.
Les inégalités se creusent alors que se concentrent de plus en plus de richesses entre quelques mains de rapaces parasites.
La crise écologique de plus en plus destructrice est l’expression de la faillite du capitalisme.
Nous sommes entrés dans une nouvelle ère de crises, de guerres et de révolutions
Les vieilles puissances impérialistes occidentales se trouvent soumises à la concurrence des anciens pays coloniaux qui, après avoir conquis l’indépendance nationale, ont intégré le marché mondial. Elles ont perdu de façon irréversible leur hégémonie mondiale, ce à quoi, aveugles, elles se refusent en menaçant la planète d’une mondialisation de la guerre. La guerre d’Ukraine, guerre par procuration contre la Russie, la guerre génocidaire d’Israël contre le peuple palestinien menacent de s’étendre avec en toile de fond la guerre commerciale contre la Chine et les pays des BRICS.
Cette confrontation économique et militaire qui oppose les pays de l’Otan aux nouvelles puissances capitalistes a une dimension globale et internationale.
Trump prétend vouloir la paix, « la paix par la force », la paix par la guerre. Il prétend vouloir négocier la fin de la guerre avec Poutine en le menaçant de nouvelles sanctions, il ne cherche qu’à établir un rapport de force comme le cessez le feu à Gaza n’est qu’une trêve momentanée dans une guerre sans fin.
Et il voudrait que les pays européens consacrent 5 % du PIB à leur budget militaire, soit plus que doubler leurs dépenses en la matière.
L’Europe serait destinée à être vassalisée, à jouer le rôle de supplétif des armées américaines et condamnée à s’intégrer non seulement à la stratégie militaire du Pentagone mais aussi aux intérêts financiers de Wall Street. L’offensive politique de Trump-Musk vis-à-vis de l’extrême droite européenne n’est pas une simple question idéologique mais obéit à la préoccupation d’avoir des gouvernements à la solde de l’empire.
Ces ambitions impériales soulignent la faillite des bourgeoisies européennes, celle de la bourgeoise française, vieilles bourgeoisies colonialistes incapables d’affronter les évolutions de leur propre système. Réactionnaires et conservatrices, elles se préparent à se donner à l’extrême droite quand ce n’est pas déjà fait.
L’Europe ne pourra devenir un facteur de paix que si les travailleur·es s’allient par-delà les frontières pour construire les Etats-Unis socialistes d’Europe. La reconnaissance des droits du peuple palestinien ne pourra être réalisée que dans une fédération socialiste des peuples du Moyen-Orient. La fin de la guerre fratricide entre la Russie et l’Ukraine ne peut résulter que de la fraternisation des travailleurs contre leurs dirigeants. Ici, la lutte pour la paix est une lutte contre notre propre bourgeoisie.
Une paix respectant le droit des peuples ne pourra venir que de la lutte pour le socialisme pour en finir avec les tyrans qui servent les intérêts capitalistes et fonder des relations internationales sur la base de la coopération des peuples.
Pas un euro, pas une arme, pas un homme pour leurs guerres !
« La véritable barrière de la production capitaliste, c’est le capital lui-même » Marx
L’évolution du capitalisme mondialisé et financiarisé nous entraîne vers une catastrophe, du fait que l’économie ne fonctionne que pour satisfaire la soif insatiable de profit de la masse de capitaux concentrés entre les mains d’une oligarchie de milliardaires parasites.
Le pouvoir de cette oligarchie montre sans fard son visage là où elle concentre le plus de richesses, aux USA, le visage du capitalisme sénile avec son cortège de violence anti-ouvrière, anti-migrants, raciste, masculiniste, nationaliste, impérialiste et climatosceptique.
Il révèle l’absurdité et la folie de ce système fondé sur la propriété privée financière et la concurrence, sa faillite. Le capital est nu, miné par ses contradictions : la maladie de la propriété privée, qui ruine les possibilités de développement humain que permettraient les progrès scientifiques et techniques, et celle de la propriété privée qui entrave la socialisation et la planification de l’économie rendues indispensables par le développement des moyens de production à l’échelle internationale.
La crise sociale et politique à laquelle nous sommes confrontés ici obéit aux mêmes causes, l’offensive de la classe capitaliste et des politiciens qui la servent contre le monde du travail pour faire face à la concurrence et sauver leurs profits, leur domination, repousser le krach.
L’avenir de la société dépend du monde du travail, de la lutte pour le socialisme
L’accentuation de l’exploitation et des inégalités, de l’injustice, la régression sociale au profit du CAC40 sont les moteurs de la crise des institutions de la démocratie bourgeoise, que la dissolution de l’Assemblée nationale par Macron a révélée et amplifiée. La lutte entre partis discrédités, accompagnée de l’anticipation d’élections à venir, alimentent la chronique de la mascarade parlementaire. En sortent renforcés le bloc réactionnaire, la montée de l’extrême droite, du nationalisme et des préjugés xénophobes et racistes, fonds de commerce des Darmanin, Retailleau et Le Pen, suivis par Bayrou qui parle de « submersion migratoire ».
La gauche gouvernementale, prisonnière des jeux parlementaires et minée par les ambitions rivales, est condamnée, par la réalité objective de notre période, à s’enfoncer en-deçà même de son passé de reniements.
Les directions syndicales sont, elles, prisonnières du dialogue social et négocient les reculs.
Nous ne connaissons pas les rythmes de l’histoire mais nous savons que cette crise ne peut trouver d’issue que dans l’affrontement entre le travail et le capital, socialisme ou barbarie.
La question des salaires et des retraites, du chômage et de la précarité, du droit de toutes et tous à la libre circulation et la libre installation, la question des services publics, de la santé et de l’éducation, de la démocratie, du droit des femmes et de l’égalité entre les sexes, des droits des LGBTQI, la crise écologique ne peuvent trouver de réponse dans le cadre de ce système fondé sur les rapports d’exploitation et de domination.
La question du pouvoir, qui dirige la société en fonction de quels intérêt sociaux, de classe, est posée : soit la dictature fascisante du capital, soit un pouvoir démocratique et révolutionnaire des travailleur·es.
Les travailleur·es ont besoin de s’organiser en toute indépendance des jeux et manœuvres parlementaires, ainsi que du dialogue social et autre conclave.
Il y a urgence à prendre l’offensive contre un système qui court à sa faillite
Pour cela, nous avons besoin d’un parti qui soit l’instrument de nos luttes et de notre émancipation, un parti démocratique, internationaliste, révolutionnaire qui redonne vie aux idées, reniées, trahies et caricaturées du socialisme et du communisme.
Travailleur·ses, syndicalistes organisé·es ou non, militant·es écologistes, féministes, LGBT+, antiracistes, nous sommes conscient·es qu’il y a des révolutionnaires en dehors des organisations révolutionnaires qui chaque jour se posent la question de s’affronter au système capitaliste pour construire un système libéré de la domination et de l’exploitation.
Le parti révolutionnaire que nous voulons participer à construire se nourrira des expériences, des réflexions de toutes celles et ceux, travailleuses et des travailleurs, des militant·es des différentes tendances ou fractions ou courants décidé·es à agir pour que le monde du travail se donne les moyens, l’instrument de son émancipation.
Les militant·es et ami·es du NPA-R se considèrent comme un courant du mouvement révolutionnaire, actrices et acteurs de toutes les luttes et révoltes. Ils n’ont pas d’intérêts différents de ceux de l’ensemble du mouvement ainsi que des différents mouvements de contestation du système capitaliste, de l’exploitation, des oppressions et des discriminations, et veulent œuvrer à créer les conditions politiques de leur convergence.
Ils s’adressent aux organisations révolutionnaires, à leurs militant·es, comme à toutes celles et ceux qui se sentent partie prenante du combat pour changer le monde contre le capitalisme et les forces réactionnaires, pour leur proposer de se rencontrer, créer là où ce serait possible des cadres de discussion.
Pour 10, contre 101, 5 abstentions