Dans la nuit de mardi à mercredi dernier, plus de 7000 migrant·e·s sont arrivé·e·s depuis les côtes de Tunisie et de Libye sur la petite île italienne de Lampedusa. Les distributions de nourriture et de vêtements, assurées par les habitants et des bénévoles, n’ont pas suffi à satisfaire même les besoins minimums des nouveaux arrivants, exténués et affamés. Le maire de Lampedusa a décrété l’état d’urgence mercredi soir, réclamant de l’État italien et des pays européens des « soutiens et des évacuations rapides ».

Au mois de juin, plus de 650 migrants avaient perdu la vie dans le naufrage du chalutier qui les transportait au large de la Grèce et, à Lampedusa, c’est une enfant de cinq ans qui s’est noyée. Depuis le début de l’année, près de 120 000 personnes sont arrivées sur les côtes italiennes et 2325 sont mortes ou ont été portées disparues en Méditerranée alors qu’elles tentaient de rejoindre l’Europe pour fuir l’enfer de leur pays.

Séisme au Maroc, inondations en Libye, afflux sans précédent de migrants à Lampedusa…, depuis une semaine les drames s’enchaînent tandis que la guerre poursuit ses massacres et ses destructions en Ukraine, que l’inflation et les dérèglements climatiques continuent leurs ravages.

Face à cela, au sommet du G20 qui se tenait en Inde au moment même du séisme au Maroc, les brigands qui dirigent le monde n’ont pas de réponse. Au-delà de quelques larmes de crocodile, leur seule préoccupation était la négociation de leurs propres intérêts dans un monde marqué par l’exacerbation des rivalités. Et si le premier ministre indien ultra-nationaliste Modi, tout à la préparation de sa réélection aux prochaines élections générales, a pu se glorifier que le sommet ait accouché d’une déclaration commune… c’est parce que les sujets qui fâchent avaient été glissés sous le tapis : rien sur la lutte contre l’inflation, rien sur la guerre, sinon des formules creuses. Quant aux nécessités de la lutte contre la crise environnementale, elles ne faisaient pas le poids face aux intérêts de chacun à développer l’exploitation et le trafic des énergies fossiles.

Le 11 septembre 1973, sous le commandement du général Pinochet, l’armée chilienne bombardait le palais présidentiel, La Moneda, renversant le gouvernement d’Allende qui y trouva la mort, pour déchaîner la terreur dans le pays contre les militants de l’Unité populaire, la classe ouvrière, la paysannerie pauvre.

La junte de Pinochet, avec l’appui des USA et de la CIA, interdit tous les partis politiques de gauche et les syndicats en instaurant la dictature durant 17 ans.

La commémoration de cette tragédie cinquante ans après, se voulait sous le signe de la « paix » et de « la réconciliation », c’est à dire de l’ordre : 3000 carabiniers, 411 hélicos et drones ont été déployés à Santiago.

« Nous demandons des réponses concrètes, précises, immédiates, et le lancement d’un plan d’urgence alimentaire » vient de dénoncer le président des Restos du cœur face à l’explosion des demandes et des factures.

Les riches ont sorti le chéquier : 10 millions versés par la famille de Bernard Arnault, 5 millions par TotalEnergies, mais aussi Carrefour, Les Mousquetaires, le groupe Altice… Les services de communication des grandes entreprises sont devenus les dames patronnesses d’aujourd’hui, affichant le même mépris social, comme cette chroniqueuse de RTL : « Quand quelqu’un donne 10 millions d’euros, on applaudit, on dit merci » !

Ces dons ne sont qu’une aumône pour ceux qui détournent les richesses produites par le travail collectif. Comme l’a calculé le site « DonneCommeBernard », comparés aux « revenus » d’Arnault ces 10 millions équivalent à 5,57 € pour un salaire moyen et économisent des millions de pub !

La question qui nous est posée est plus précisément « quel parti, quelle organisation contribuer à construire pour aider les luttes des exploité·e·s et opprimé·e·s à poser la question du pouvoir jusqu’au bout ? ». Nous avons bien sûr, pour discuter de cela, besoin d’étudier l’histoire du mouvement révolutionnaire et la façon dont, dans des contextes très différents, ses militants et dirigeants se sont posé la question de construire un parti révolutionnaire des travailleurs. Mais ce dont je voudrais discuter ici c’est de la nécessité d’essayer de nous en approprier la démarche, penser la réalité des rapports de classe aujourd’hui pour tenter de définir un projet, des perspectives politiques pour les luttes du monde du travail, pour toutes celles et ceux qui aspirent à changer le monde.

La discussion sur le programme est bien une question pratique et concrète, militante, actuelle, que nous devrions aborder en fonction des tâches du mouvement trotskyste confronté à sa propre refondation démocratique au regard de la nouvelle période. Notre NPA pourrait avoir, en la matière, un rôle important à jouer, une façon de faire de l’échec de la scission une opportunité. Démocratie révolutionnaire portait cette question avant la scission voulue par le NPA de Poutou parce que, idée peu originale, nous pensons qu’elle seule pourrait construire une cohésion dynamique et démocratique, et, aujourd’hui, donner une impulsion à notre démarche, de fait une refondation du NPA. Cette dernière devrait avoir pour ambition de contribuer au rassemblement des anticapitalistes et révolutionnaires, le projet initial abandonné par le NPA de Poutou, dans l’objectif de contribuer à une refondation du mouvement révolutionnaire nécessaire pour qu’il soit en mesure d’œuvrer à l’émergence d’un parti des travailleurs. La politique du NPA ne peut être centrée seulement sur sa propre construction, elle vise aussi à contribuer à dépasser les divisions du mouvement révolutionnaire en s’appuyant sur les acquis de la mobilisation contre la réforme des retraites.

Douze heures de réunion à huis clos entre Macron et les chefs des partis parlementaires, de LFI au RN, mercredi 30 août à Saint-Denis… Que pouvait-il sortir de cette farce alors que Macron, discrédité, affaibli, sans majorité au parlement tentait de reprendre la main dans le jeu politique, en jouant les rassembleurs ?

L’occasion pour le RN et la droite d’exercer leur pression xénophobe et réactionnaire, sur « les questions de violences de la drogue qui gangrènent nos territoires, du communautarisme, de l’immigration ». (Ciotti)

Le 24 août dernier, le journal Le Monde publiait, dans un article intitulé « Derrière le secret des pertes militaires, un massacre à grande échelle », un bilan des victimes militaires de la guerre en Ukraine que le New York Times tenait d’officiels américains qui avaient témoigné sous le sceau du secret. Il y aurait 500 000 morts et blessés au total parmi les soldats des deux armées, sans compter les victimes civiles en Ukraine causées en particulier par les bombardements russes. Un bilan terrible auquel il faut ajouter en Ukraine les destructions de villes et d’infrastructures, de saccages des récoltes et des terres agricoles.

La guerre en Ukraine, loin d’être une guerre locale dont la folie grand-russe de Poutine serait seule responsable, s’inscrit dans l’évolution des rivalités entre grandes puissances et constitue un tournant dans l’évolution des rapports internationaux. Elle contribue à attiser rivalités et tensions, provoque une escalade belliciste et accentue la militarisation du monde. Elle ouvre sans retour en arrière possible un processus de décomposition des relations internationales fondées sur la domination des USA et des vieilles puissances impérialistes, c’est-à-dire à une mondialisation de la guerre. Faut-il parler de la menace d’une troisième guerre mondiale comme on peut souvent le lire ?

Depuis la Nouvelle Calédonie, vestige de l’empire colonial français, Macron a affiché sans fard son mépris des travailleurs et des peuples. Lundi, il s’est mis lui-même en spectacle avec deux journalistes complaisants, se félicitant, « il y a cent jours, on nous expliquait que le pays serait à l’arrêt et qu’il n’y aurait plus un déplacement sans casseroles ! », sans même réaliser que sa morgue cynique se retournait contre lui, obligé de partir à 16 000 kms pour tenir son rendez-vous avec 10 jours de retard ! Preuve d’une certaine lucidité de sa part mais surtout de sa prétention à prendre la pose du chef d’une grande puissance bien au-dessus des contingences de la vie des travailleurs et des peuples ! Une prétention au-dessus de ses moyens, président isolé, seul, d’une vieille grande puissance coloniale et impérialiste sur le déclin.

Durant ce voyage dans la zone Indo-Pacifique, de la Nouvelle-Calédonie au Sri Lanka, en passant par Vanuatu, Macron a, toute honte bue, posé au défenseur des populations locales qui seraient menacées par « les nouveaux impérialismes » en visant essentiellement la Chine ! Cynisme total de celui qui ne cherche qu’à défendre les positions de la bourgeoisie française dans la région, en vantant la présence coloniale française ainsi que ses 3 000 soldats, ses Rafales et ses patrouilleurs.

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