1) La révolte des classes populaires et de la jeunesse qui secoue la Guadeloupe et la Martinique depuis l’appel à la grève, le 15 novembre, du personnel hospitalier et des pompiers concentre de façon aiguë les questions sanitaires, sociales et politiques qui sont au cœur du développement de la déroute capitaliste et de ses conséquences pour la société.

Le déclencheur de cette explosion sociale a été le refus des soignants et des pompiers guadeloupéens puis martiniquais de l’obligation vaccinale, privant certains d’entre eux de leur emploi, de leur salaire alors que leurs services sont dans un état déplorable. Qui plus est, l’État qui prétend exercer cette contrainte est le même qui avait accordé une dérogation aux exploitants békés les autorisant à continuer d’utiliser le chlordécone interdit en France en 1990 et cela jusqu’en 1993, provoquant une pollution des terres et des eaux aux conséquences dramatiques pour les populations.

Et si la révolte s’est étendue comme une traînée de poudre, c’est bien parce que la grande majorité de la population, en particulier les jeunes, est soumise à des conditions de vie épouvantables, chômage, pauvreté, service des eaux déficient, etc. Situation d’autant plus intolérable qu’aux Antilles le mépris de classe du pouvoir et de la minorité béké qui possède tout s’inscrit dans la continuité du colonialisme, un mépris raciste insupportable.

Le pouvoir envoie le RAID et le GIGN contre les travailleurs et les jeunes traités d’émeutiers, de terroristes, bien plus soucieux de masquer ses crimes et son incurie, de briser le mouvement avant qu’il ne devienne trop contagieux que de répondre aux besoins et aux revendications de la population. C’est ce même pouvoir auquel nous sommes nous aussi confrontés, celui qui a réprimé la révolte des gilets jaunes, déclaré la guerre aux soignants et instrumentalisé la pandémie pour tenter d’étouffer la révolte qui couve. Il craint à juste titre que la révolte aux Antilles, la grève générale en Polynésie maintenant, trouvent un écho dans la colère qui monte ici, une extension qui pourrait mettre en échec sa politique au service des marchés financiers et de la bourse pour aider à la réalisation des profits capitalistes, ce que les économistes attitrés appellent la reprise.

2) Ici aussi se combinent, pour le moment de façon moins explosive, le rejet de la police sanitaire du pouvoir et la question sociale. Les manifestations du samedi ou la continuité du mouvement des gilets jaunes trois ans après son explosion ont illustré, malgré leur confusion, ce rejet croissant du gouvernement comme des partis institutionnels, la dénonciation des multinationales.

Aujourd’hui, le pouvoir met en scène son autoritarisme sanitaire face à la progression de la pandémie tant pour ses visées électorales que pour étouffer le mécontentement en entretenant les inquiétudes face au virus.

Les soignants ont dit et répété que l’hôpital public était à bout, saboté par les gouvernements successifs. Le gouvernement n’en continue pas moins à fermer des lits, des hôpitaux, à programmer des économies. Depuis le début de la pandémie, il a consciemment, en toute lucidité, laissé la situation se dégrader au point que les hôpitaux ne parviennent même plus à recruter.

Son seul souci est de gérer la crise sanitaire au mieux pour le Medef et ses intérêts politiciens en combinant autoritarisme, police sanitaire et vaccination obligatoire pour le plus grand profit des grands laboratoires. Pour eux, le vaccin est une marchandise, ils le réservent à ceux qui peuvent payer, excluant ainsi les pays pauvres. Comment prétendre contenir la pandémie alors que la moitié de l’humanité n’est toujours pas vaccinée ?

3) Enfermés dans la défense des intérêts étroits de leur classe, les dirigeants du monde capitaliste non seulement se révèlent incapables de répondre aux maux que leur politique elle-même a engendrés mais ils les aggravent.

Pour eux, il s’agit, quoi qu’il en coûte, de prolonger la folle exubérance que les marchés financiers et les bourses connaissent grâce aux financements sans limite des États et des banques centrales qui ont alimenté les spéculations et permis un enrichissement inimaginable de l’oligarchie financière. Les profits explosent, le CAC40 bat ses records historiques, les bourses exultent.

Cet accroissement scandaleux des grandes fortunes a pour prix un accroissement proportionnel des inégalités, un appauvrissement de larges couches de la population. La réponse du patronat aux difficultés occasionnées par la pandémie a été une attaque en règle contre les conditions de travail réorganisant la production pour maintenir la rentabilité, accentuant l’exploitation des salariés.

Cette politique de classe apparaît aujourd’hui à nu au monde du travail. Partout se discute la question des salaires et des conditions de travail, salarié.es de Leroy-Merlin ou de Décathlon, de Labeyrie ou d’Eurofins, de H&M ou du volailler industriel Arrivé-Maître Coq, etc... Des mouvements venus de la base dans le contexte des négociations annuelles obligatoires (NAO) des rémunérations.

L’envolée des prix de l’énergie ou le poids du logement, l’inflation et la hausse des prix ruinent le pouvoir d’achat. Ni l’augmentation du SMIC de 2,2 % au 1er octobre ni la provocation du pouvoir accordant une aumône de 100 euros à 38 millions de salariés, chômeurs et retraités ayant un revenu inférieur à 2000 euros ne permettent de faire face. La prise de conscience que derrière les applaudissements pour les soignants au début de l’épidémie il n’y avait que de la condescendance et du mépris se renforce et devient une sourde colère.

D’autant que chacun sent bien qu’ici comme aux Antilles le pouvoir n’a pas l’intention de faire la moindre concession pas plus que les patrons. L’exemple de la lutte des salariés de l’usine de fabrique de sandwiches de Grigny, Bergams, est de ce point de vue très symptomatique. Acculés à la grève pour ne pas subir une baisse drastique des salaires suite à un accord de performance collective, ils sont maintenant confrontés à la fermeture de l’usine alors que le groupe Norac dont l’usine, elle-même en parfait état de fonctionnement, fait partie, est en pleine santé. C’est avec le même cynisme que l’État laisse Renault et la justice aux ordres organiser la cessation immédiate des activités de la SAM, c’est à dire la liquidation d’une usine de 350 salariés.

Le capital sait bien qu’entre le travail et lui, c’est la guerre, il entend en avoir l’initiative et la maîtrise.

4) L’oligarchie financière avec le soutien des banques centrales et des États, du FMI, cherche à maîtriser la crise et à repousser les échéances de sa faillite en instrumentalisant la pandémie, la crise climatique, les inquiétudes et les peurs qu’elles suscitent, contre les populations pour préserver sa domination.

Elle n’a rien à faire des intérêts des populations. Elle n’hésite pas à utiliser la désorganisation de l’économie mondiale pour spéculer sur les pénuries, quitte à les aggraver, à affamer des populations en spéculant sur les matières premières alimentaires, à les rançonner en spéculant sur les prix de l’énergie.

La seule chose qui compte, c’est de faire face à la concurrence, gagner des parts de marché, réaliser ses profits. Et pour cela, il faut réduire au maximum le coût de chacune des activités nécessaires à la production d’un bien ou d’un service. Quitte à éclater le processus, à « externaliser » certaines activités en jouant des « avantages comparatifs » que peuvent offrir les diverses régions du monde, ressources naturelles facilement accessibles, main d’œuvre bon marché et dénuée de toute protection juridique, cadeaux des gouvernements, etc. Les États et les gouvernements en place leur sont entièrement soumis.

C’est tout ce système qui est aujourd’hui en panne, enlisé dans une logique destructrice qui entraîne avec elle l’ensemble de la société.

5) Le drame des migrants est une autre conséquence de cette politique pour qui une vie humaine s’inscrit dans les coûts d’exploitation, effets collatéraux de la misère, du réchauffement climatique, des dictatures et des guerres. Là encore, les politiciens serviteurs du capital, instrumentalisent les drames humains qu’ils provoquent contre leurs victimes, contre les populations. Après la prise en otage de 3000 migrants objets du marchandage entre les pouvoirs biélorusse et polonais orchestré par l’UE et Poutine, la mort d’au moins 27 migrants au large de Calais dans le naufrage de leur embarcation alors qu’ils tentaient de rejoindre l’Angleterre a brutalement mis en lumière l’hypocrisie et le cynisme des gouvernants.

Ils n’ont pas manqué d’exprimer leur « forte émotion » selon les mots de Darmanin pour ensuite se saisir d’arguments prétendument humanitaires pour justifier leurs politiques répressives et xénophobes. Ils ont ainsi mis en avant la responsabilité des passeurs dans ce drame et annoncé leur volonté de mobiliser plus de moyens répressifs contre eux, démagogie qui se retournera contre les migrants.

Encore plus cynique, le naufrage a été instrumentalisé, en premier lieu par Marine Le Pen, pour défendre des frontières plus étanches donc plus meurtrières.

Ces mêmes politiciens comme le gouvernement ferment les yeux sur la surexploitation que subissent les travailleurs sans-papiers dont profitent les groupes capitalistes et le patronat de la logistique, du traitement des déchets, du bâtiment, de l’hôtellerie entre autres. Les grèves menées ces dernières semaines par des salariés sans-papiers de sous-traitants de la Poste, comme à DPD au Coudray-Montceaux ou d’agences d’intérim comme chez RSI à Gennevilliers, le mettent en lumière.

La réponse dépend de mesures simples : la régularisation immédiate de tous les sans-papiers, la fermeture des centres de rétention administratifs, l’arrêt immédiat des expulsions et, d’abord et avant tout, l’ouverture des frontières, la liberté de circulation et d’installation.

6) Le contenu de la campagne présidentielle est un concentré de cette hypocrisie et de ce cynisme qui s’emparent des drames des travailleurs et des populations, des femmes et des jeunes, des migrants pour justifier l’aggravation des politiques qui en sont responsables. Sous couvert de lutte contre le chômage il faudrait… travailler plus longtemps et moins payé pour faire face à la concurrence et créer de la croissance, il faudrait contrôler plus les chômeurs et diminuer leurs indemnités, il faudrait repousser l’âge de départ à la retraite. Pour faire face à l’insécurité conséquence du chômage et de la misère il faudrait toujours plus de flics et de sécuritaire, accentuer la politique qui exacerbe les tensions, face à la pandémie, il faudrait plus d’injonctions et de police sanitaire…

Pour les politiciens qui aspirent à gérer les affaires des classes dominantes tout obéit à une logique de classe qui voit les dangers dans ses propres victimes. Ils sont incapables de penser des réponses simples et rationnelles qui supposeraient de remettre la société sur ses pieds, c’est-à-dire de faire en sorte que l’économie, l’administration soient au service de celles et ceux qui la font tourner, qui produisent les richesses, de l’ensemble de la population pour satisfaire ses besoins et non au service d’une minorité capitaliste parasite.

Les différences entre eux se limitent à plus ou moins de surenchères nationalistes, xénophobes, sécuritaires et réactionnaires. Le maintenant-candidat Zemmour, l'ambitieux frustré, introduit et promotionné par une partie de la bourgeoisie, rêve de ramasser la mise en spéculant sur les préjugés les plus éculés ramassés dans le caniveau. Et si Macron, pour qui le nouveau candidat LR, Pécresse-Ciotti, n’est pas une menace, peut espérer tirer les marrons du feu des rivalités électorales, la crise politique connaîtra un nouveau développement dès le lendemain de la présidentielle à l’occasion des élections législatives.

Ces sinistres jeux politiciens apparaissent de plus en plus comme étrangers aux préoccupations, aux difficultés, à la vie quotidienne des travailleurs et de la population. La rupture de ces derniers avec les partis institutionnels s’approfondit, écœurés qu’ils sont par les démagogies rivales qui agitent le bloc réactionnaire devant une gauche passive, intégrée à l’ordre bourgeois, à leur république, leur nationalisme.

Face à cette offensive du vieux monde, notre tâche est de travailler à construire un bloc de classe en rupture avec les institutions. Nous voulons ouvrir une perspective révolutionnaire à toutes celles et ceux qui s’inquiètent de la montée des idées d'extrême droite, de la régression sociale globalisée et ne voient souvent d'autre choix que d'aller manifester contre Zemmour au risque de jouer les manifestants figurants de ses provocations.

7) Si les classes dominantes et leurs serviteurs ont l’initiative, leur politique suscite à travers le monde une contestation radicale, une remontée des luttes de classe profonde dont l’énergie n’est pas près de s’épuiser. On peut le voir en Inde avec la victoire du mouvement paysan qui a obligé Modi à abandonner ses réformes libérales de l’agriculture, on le voit aux USA ou en Espagne comme au Chili ou en Argentine… L’affrontement entre le capital et le travail se déroule à l’échelle internationale.

Leur vieux monde a fait faillite, le monde du travail doit postuler à prendre la relève, à prendre le contrôle de l’économie, à exproprier le capital pour planifier la production.

Ici en France, les mobilisations ne manquent pas, qu’elles soient celles de salarié.es d’entreprises en grève pour l’augmentation des salaires, des effectifs, contre les licenciements, de collectifs pour la défense des services publics, des droits démocratiques, contre les privatisations dans le transport, pour la préservation de la nature et de l’environnement. Tandis que les directions des confédérations syndicales restent l’arme au pied engluées dans le dialogue social, ces luttes sont prises en main par des militants en rupture avec cette passivité quelles que soient leurs organisations syndicales et souvent proches de l’extrême gauche. C’est ainsi que c’est par en bas que se sont préparées les journées de mobilisation du 4 décembre dans la santé et du 7 décembre dans le secteur médico-social.

Ces mobilisations ont besoin d’une réponse globale, capable de rompre l’isolement. Au moment où la vie chère et la pauvreté deviennent un problème crucial, gagner sur la question des salaires exige une mobilisation d’ensemble pour changer le rapport de force. C’est une question politique qui ne se réglera pas boite par boite, une lutte qui se donne l’objectif d’une augmentation collective des salaires, des retraites, des allocations, mais pose aussi la nécessité du contrôle des prix par les travailleurs, la population, les associations de chômeurs ainsi que de l’échelle mobile des salaires pour que les augmentations ne soient pas annulées par l’inflation.

Ce sont ces luttes qu’il s’agit de préparer aujourd’hui, en discutant d’un programme pour l’intervention directe des travailleurs face à la déroute du capitalisme. C’est un tel programme que les révolutionnaires doivent porter à travers la campagne des présidentielles, en donnant un contenu de classe à cette aspiration des Gilets Jaunes en 2018 toujours bien présente : « on ne veut pas des miettes, on veut la boulangerie ».

8) Pour le NPA, il est urgent de rompre avec les confusions, « l’équilibrisme » et les ambiguïtés qui affaiblissent notre campagne. Notre tâche n’est pas, contrairement à ce que dit trop souvent notre candidat, de travailler à « l’union des gauches » ou de reprendre les-dites « valeurs de gauche », mais de travailler à unir nos forces, à actualiser, à rendre crédible le programme de transformation révolutionnaire de la société comme nos propres capacités à l’incarner, le porter, le faire vivre au sein du monde du travail, du mouvement des femmes, de la jeunesse. Elle n’est pas d’ouvrir la discussion avec divers petits groupes en marge de la gauche radicale dont « Rejoignons-nous » auquel participent des camarades de la majorité dont une de nos porte-parole. Cela d’autant que cette même majorité a refusé cette discussion avec l’ensemble des composantes et camarades du NPA plus soucieuse d’imposer sa propre politique dite unitaire. Il était erroné de signer l’« Appel à une assemblée de collectifs et réseaux anticapitalistes et alternatifs jeudi 11 novembre 2021 » qui invitait à construire un « espace commun » voire une « maison commune ». Quant au texte destiné à cette assemblée qui a été voté par une courte majorité au CE, il définit un axe de campagne avec lequel nous sommes en désaccord, proposant d’intégrer notre campagne dans ce cadre « unitaire » : « C’est en ce sens que nous mettons en discussion la campagne de Philippe Poutou, candidat du NPA mais qui a vocation à s’adresser bien plus largement, et dont nous souhaiterions faire un outil pour défendre nos idées communes, dans le respect de notre diversité. » Nos idées communes ? Il faut arrêter ce jeu d’équilibrisme que décrivait Médiapart pour devenir politiquement, sans réserve ni hésitation, le candidat ouvrier.

La campagne dont de nombreux camarades attendaient une réorientation, le NPA se trouvant en confrontation avec LFI, obligé de rompre, de parler sa propre voix, reste en fait dans l’entre deux au point que chaque fraction se voit obligée de faire sa propre campagne.

Le document de 4 pages qui définit l’axe du NPA participe de ces ambiguïtés et confusions.

« Contre Macron, le seul choix possible serait Zemmour ou Le Pen ? Non. L’autre choix c’est de nous faire entendre nous-mêmes ! Nous refusons leurs programmes racistes, sexistes et nationalistes. Ces candidats défendent le système et cherchent à nous diviser alors que nous avons besoin de nous regrouper contre la voracité des dominants. » peut-on y lire comme si la question était celle d’un choix contre Macron entre les révolutionnaires et l’extrême-droite ! Le choix est de répondre avec nos armes de classe à la guerre engagée contre le monde du travail par le capital et ses serviteurs.

« Nous avons conscience qu’il ne suffira pas d’une victoire électorale pour que les choses changent. Peut-on lire plus loin. La seule façon d’appliquer un tel programme est de l’imposer à ceux qui détiennent aujourd’hui les rênes de l’économie. Pour cela, il faudra un mouvement d’ensemble, que la population s’organise dans les quartiers et les entreprises, pour constituer une force sociale capable d’en finir avec ce système, l’exploitation et toutes les oppressions qu’il engendre. » La même ambiguïté, entre l’impasse institutionnelle et électorale et la lutte de classe révolutionnaire. Il faut dire clairement que la voie électorale est une impasse. Aucun parti institutionnel y compris dit de gauche ne représente la classe ouvrière.

Et plutôt que de porter une perspective d’ensemble le 4 pages additionne une liste de revendications sans qu’il soit dit que les exigences minimums sont incompatibles avec le système capitaliste et qu’il faut changer de mode de production. Certes, il y est écrit : « Il y a urgence à planifier l’économie sur des bases écologiques et démocratiques, c’est-à-dire sous le contrôle des travailleurEs et des usagerEs » affirmation noyée dans le texte, sans hiérarchie des objectifs alors que ce devrait être l’axe de notre campagne.

Nous sommes nombreux aussi à regretter des campagnes concurrentes et rivales dans lesquelles pas plus Philippe Poutou que Nathalie Arthaud ou Anasse Kazib ne prend en compte les intérêts généraux du mouvement. L’énergie et le volontarisme militant se dispersent dans l’auto-affirmation de chaque candidat, animée par la conviction que son candidat est le seul qui… au mépris des autres, avec pour corollaire le sectarisme et une personnalisation hors de propos pour des acteurs de l’action collective, démocratique. A défaut de militer pour l’unité, la course à la présidentielle pourrait se retourner contre le mouvement révolutionnaire s'il persiste à s’enfermer dans ses divisions et rivalités. Prétendre qu’il serait positif que le mouvement trotskyste ait ainsi trois candidats ce qui permettrait un temps de parole plus grand relève d’un cynisme aveugle comme si l’enjeu de la bataille politique n’était pas de nous rassembler autour des perspectives communes que nous portons sans pour autant nier les divergences, pour donner confiance au monde du travail, à la jeunesse dans notre programme, les perspectives révolutionnaires, en rupture avec la bêtise sectaire.

L’issue de cette fuite en avant pourrait être décevante ou au moins stérile d'autant plus irresponsable que, chacun en convient, l'offensive réactionnaire est lourde de menaces et qu'à l'opposé la campagne des révolutionnaires rencontre un écho tout particulièrement au sein de la jeunesse.

Nous avons besoin d’une campagne pour unir nos forces, pour rassembler et avancer dans la construction d’un parti des travailleurs, révolutionnaire dont personne ne peut penser qu’elle dépend d’une des diverses fractions qui divisent le mouvement. La réalisation de cette tâche, inscrite dans la période, ne peut être que collective, fondée sur la volonté de formuler une compréhension commune de la période et des tâches qui pose la question du pouvoir politique, du pouvoir des travailleurs, pour engager une transformation révolutionnaire de la société.

Le 4/12/2021

Texte collectif dans le cadre des discussions au sein du NPA

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