Face aux soignants en colère de la Pitié Salpêtrière, Macron, le Tartuffe, n’a pu que confesser « On a sans doute fait une erreur » à propos de la réforme du système de santé engagé il y a deux ans, car ce n’était « pas du tout suffisant compte tenu de l'état où était l'hôpital ». Une nouvelle provocation après l’annonce faite mercredi au sortir du conseil des ministres, de rétablir la médaille d'honneur des épidémies (créée en 1884 suite à une épidémie de choléra !) pour honorer les soignants et de les inviter à participer au défilé du 14 Juillet, alors que le décret pour leur verser les primes promises n’était toujours pas signé !

« Ces annonces sont une provocation » s’est indigné le cardiologue Olivier Milleron de l’hôpital Bichat, membre du collectif Inter-hôpitaux. « Nous on ne demande pas de médaille. On a fait notre travail. On demande juste des moyens qu'on demande depuis plusieurs mois pour faire notre travail ».

Provocation aussi, quand Véran annonçant le lancement le 25 mai d’une « grande réunion multilatérale des partenaires sociaux au ministère », promet de meilleurs salaires tout en prônant un assouplissement des 35 heures pour permettre aux infirmières d’augmenter leur rémunération en travaillant plus… Ce que les hospitaliers veulent, ce sont de véritables augmentations de salaires, des embauches massives, des moyens suffisants pour l’Hôpital… De nouvelles actions et rassemblements ou manifestations sont annoncées pour l’exiger,  autant d’occasions de manifester sa solidarité comme de dénoncer la politique du pouvoir.

C’est bien la politique du gouvernement Macron, dans la continuité de tous les gouvernements précédents, qui est responsable de cette dégradation continue du système de santé que ce nouveau plan annoncé ne fera qu’aggraver !

Une des conséquences, révélée par la pandémie, de cette politique est la totale incapacité de mettre en place une réelle politique sanitaire, ce qui voudrait dire s’affronter aux multinationales de l’industrie pharmaceutique…  Le directeur général de Sanofi, Paul Hudson, est venu rappeler mercredi la seule logique de ces multinationales, en affirmant qu’il servirait « en premier » les États-Unis s'il trouvait un vaccin… en clair car il y a plus de profits à attendre de ce côté. Macron s'est dit « ému », demandant que le vaccin soit « extrait des lois du marché », paroles d’hypocrite, aveu d’impuissance, alors que la loi d’urgence sanitaire lui permet de suspendre un brevet privé si l'intérêt de la santé publique le justifie, mais de cela pas un mot. La santé est tombée depuis plusieurs décennies dans la marchandisation, ce n’est plus que du business pour quelques multinationales qui voient dans ce qu’elles produisent, médicaments ou vaccins, non des biens utiles aux populations mais des marchandises, enjeux d’une guerre commerciale permanente.

Face à la pandémie comme face à la récession, le gouvernement est aux ordres des classes dominantes, de ces multinationales.

D’où ce déconfinement qui, après plus d’un mois d’annonces contradictoires, a confirmé à quel point la reprise est incertaine face à l’ampleur de la récession économique. Pas plus les écoles, où seulement un élève sur six a pu être accueilli, que l’ensemble de la vie économique ne sont en réalité en capacité de redémarrer.

Il y a eu officiellement 246 000 chômeurs de plus en mars, probablement plus de 600 000 sur les deux mois de confinement d’après les estimations de l’OFCE, essentiellement des fins de CDD ou de contrats d’intérim… L’explosion du chômage reste encore à venir quand le chômage partiel financé par l’État et qui concerne plus de 12 millions de salariés du privé, commencera à diminuer à partir du 1er juin. Déjà les grandes entreprises annoncent des suppressions de dizaines de milliers d’emplois.

Partout dans le monde, les statistiques du chômage explosent. Aux États-Unis, en un mois le taux de chômage est passé de 5 % à 15 %, le plus fort taux depuis la crise des années 1930.

Face au véritable tsunami social qui vient, les déclarations sur la relance économique, les discours sur la « solidarité nationale » ne visent qu’à nous faire accepter la seule perspective des classes dominantes : obtenir des milliards des États tout en imposant une intensification de l’exploitation pour les salariés.

La question fondamentale posée par la relance économique est de savoir en fonction de quels intérêts sociaux elle se fera… pour les profits d’une minorité ou pour satisfaire les besoins du plus grand nombre.

Leurs plans de relance, attaques contre le monde du travail et aides de l’État pour sauver le capitalisme

Dans une note parue le 6 mai, l’Institut Montaigne, un think tank libéral, donnait le ton de ce que les classes dominantes rêvent d’imposer au nom de la relance : suppression de jours de congé, diminution des RTT, accroissement du temps de travail. C’est leur seule logique : intensifier l’exploitation des salariés par une hausse du temps de travail qui ne fera qu’aggraver le chômage tout en exerçant une pression à la baisse sur les salaires… Cela servira peut-être à dégager du profit malgré la récession mais certainement pas à relancer l’ensemble de l’activité économique.

C’est pour cela qu’en complément des attaques contre les salariés, les classes dominantes réclament des aides de l’État.

Dans une tribune publiée le 12 mai dans la presse et sobrement intitulée « La relance économique que nous, patrons, voulons », Roux de Bézieux, le président du Medef, et ses homologues italien et allemand, demandent la mise en place d’un « plan de relance européen ». En clair, ils réclament des aides sonnantes et trébuchantes pour un montant estimé à 5 % du PIB, et au moins jusqu’en 2023.

Comme pris de panique devant « l’écroulement » de leur système, les mêmes qui ne jurent que par la « concurrence libre et non faussée », et qui fustigent « le déficit public » quand il s’agit de dépenses utiles à la population, n’ont d’autres solutions que de réclamer une aide massive des Etats.

Et pour sembler donner un objectif progressiste à ces milliards d’argent public qui doivent garantir leurs profits, ils évoquent le « green deal », la « transition écologique » : « Nous exhortons nos gouvernements et les institutions européennes à s’appuyer sur le Green Deal pour donner un nouvel élan à la numérisation, mais également pour soutenir nos investissements dans les technologies clés et renforcer nos chaînes de valeur stratégiques. »

Pourtant au début du confinement, les appels se sont multipliés pour demander un allégement des contraintes et réglementations environnementales existantes… En France, le Medef et l’Association française des entreprises privées (Afep) ont plaidé pour un « moratoire » sur les timides normes environnementales prévues dans le plan de transition énergétique de l’Union européenne.

Mais finalement, au cynisme à courte vue de ces multinationales qui ont voulu profiter de la crise pour se libérer de toutes formes de réglementation… répond avec tout autant d’hypocrisie ces appels des classes dominantes pour que les financements publics permettent la transition vers leur « capitalisme vert » !

Le « green deal », une opération de greenwashing de la machine à profit…

Pour Bruno Le Maire, la seule reprise possible sera verte ou ne sera pas. Devant les parlementaires, il a même assuré vouloir doter la France de « la première économie décarbonée de la planète » !

Mi-avril, onze ministres européens de l'Environnement ont appelé à ce que les plans de relance économique prennent en compte les questions d'environnement et de climat. S’inscrivant dans cet appel, Pascal Canfin, président de la commission environnement au Parlement européen, a lancé un collectif de 180 personnalités politiques, syndicales, mais aussi chefs d’entreprise et dirigeants d’ONG pour créer une alliance européenne afin de soutenir ces plans pour une transition énergétique.

Enfin le 4 mai, une tribune d’une centaine de grands patrons, emmenés par Laurent Bonnafé, directeur général de BNP Paribas, ont appelé à la « mobilisation collective pour faire de la relance économique un accélérateur de la transition écologique ». La simple liste des grands patrons signataires, ceux de LVMH, Air France, BNP-Paribas, ArcelorMittal, Saint Gobain, Danone, Airbus, BASF, Total, le Medef... suffit à comprendre qu’il s’agit surtout de promouvoir à grand renfort de subventions publiques un capitalisme vert qui ne permettra ni de relancer l’économie ni encore moins de résoudre la crise écologique.

Derrière les belles formules sur les objectifs de décarbonation ou sur la transition énergétique, il y a surtout potentiellement d’énormes sources de profits pour des multinationales qui n’ont pas pour autant abandonné le vieux monde des énergies fossiles… La rénovation énergétique des bâtiments est un énorme enjeu pour tout le secteur de la construction, comme le développement des énergies renouvelables qui impliquent, entre autres, la production des biocarburants qui se révèle particulièrement destructrice pour l’environnement, sans parler de l’énorme marché de la voiture électrique qui intéresse toutes les multinationales de l’automobile…

Gouvernements comme patronat voudraient nous faire croire qu’ils vont réparer les dégâts écologiques du capitalisme en poursuivant la même logique de la course au profit. A travers ces plans de « relance verte », les États comme les institutions européennes ne font que subventionner des multinationales qui usent et abusent de l’« écologie » comme d’un label pour faire oublier leur responsabilité et poursuivre leur fuite en avant vers une marchandisation généralisée de la Nature.

« Transition écologique », « green new deal », nouvel avatar des illusions réformistes

Si les classes dominantes voudraient nous imposer leur « capitalisme vert », les différents partis de la gauche institutionnelle comme des appareils syndicaux multiplient eux aussi des appels, des plans, des programmes se réclamant de la transition écologique.

Le « Green New Deal », développé depuis 2018 par le parti démocrate aux États-Unis a été décliné depuis par toute une série d’appels…  Ainsi depuis la crise ouverte par la pandémie, il y a eu l’appel « Plus jamais ça ! Préparons le jour d’après » signé par divers responsables d’organisations syndicales et associatives et plus récemment l’appel pour un « Pacte du pouvoir de vivre » lancé par Nicolas Hulot qui regroupe une cinquantaine d’associations environnementales.

Jeudi 14 mai, une nouvelle tribune « Au cœur de la crise, construisons l’avenir » regroupant des personnalités de la gauche institutionnelle dont Ian Brossat du PC, Raphaël Glucksmann, Yannick Jadot d’EELV, Olivier Faure du PS, appelle à « s’accorder pour engager la transition écologique et dans un même mouvement les transformations sociales et économiques trop longtemps différées ».

L’appel qui dénonce « l’impasse où nous ont conduits les politiques dominantes depuis quarante ans et le capitalisme financier » prend le contre-pied de l’idéologie libérale dominante de plus en plus discréditée face la faillite globale du système. Il défend l’idée d’une « transition écologique » reposant sur une intervention de l’État qui certes aiderait les entreprises, les multinationales mais sous conditions… Ainsi peut-on y lire : « Le soutien public à la survie du système productif est vital. Il doit être associé à une conditionnalité environnementale et sociale exigeante. Des fleurons de notre économie sont au bord de la faillite, avec le cortège habituel de restructurations brutales et de chômage massif. Face à ces risques, la réaction de l’État en faveur de l’emploi doit être couplée à la mise en œuvre accélérée de la transition écologique, à commencer par le respect des Accords de Paris sur le climat ».

Les signataires de cet appel ne font là que légitimer cette vieille illusion qu’il serait possible de rendre le capitalisme raisonnable, de le contrôler grâce à des politiques publiques, sans avoir à le remettre en cause.

Il est illusoire d’espérer que les États s’opposent un jour à cette logique des marchés imposée par les multinationales, ne serait-ce qu’en demandant des contreparties à leurs subventions, alors que, quels que soit les gouvernements, ils ont contribué à la mettre en œuvre depuis plusieurs décennies.

Il ne suffira pas de voter pour un « bon gouvernement », nanti d’un « bon programme » pour effacer cette réalité d’une société divisée en classes sociales aux intérêts inconciliables. Croire que la solution viendra d’un État providence est une illusion qu’essaient de nous vendre ceux qui invoquent en France le mythe du Conseil National de la Résistance de l’après-guerre ou aux États-Unis celui du New Deal des années 30. Illusions qui servent aussi à justifier l’espoir de tous ceux qui multiplient leurs offres de service d’être associés à de tels gouvernements qui ne pourraient conduire qu’à de nouvelles formes de « d’accompagnement » de la faillite du capitalisme, de nouveaux renoncements face à la logique implacable de la course aux profits.

Quelles que soient leurs promesses, leurs plans ou leurs programmes, aucun gouvernement, aucun Etat, ni même aucune institution internationale, que ce soit l’Union européenne ou l’ONU, ne sont capables de réorganiser la production pour satisfaire les besoins du plus grand nombre… parce qu’il faudrait pour cela rompre avec cette logique de classe qui permet à une minorité de s’approprier le produit du travail humain, de saccager l’environnement au nom des lois du marché, de la libre concurrence, de la propriété capitaliste.

Des initiatives des travailleurs face à la pandémie… à la nécessité du contrôle sur la marche de l'économie

Le « monde d’après » dont tout le monde parle, ne pourra être construit que par ceux qui déjà aujourd’hui font tourner la société par leur travail et doivent tous les jours faire face à sa folie par leur coopération et leur solidarité.

Car c’est bien deux logiques de classes qui se sont révélées face à la pandémie.

D’un côté, celle des classes dominantes et de leurs représentants qui, en multipliant les attaques contre le service public de la santé, ont désarmé la société face à la pandémie et ont été tout autant incapables de mobiliser dans l’urgence les ressources pourtant disponibles pour y faire face.

Et de l’autre, celle du monde du travail, des salariés, des petits artisans ou commerçants qui, partout, ont cherché des solutions concrètes face à la pénurie, ont pris une multitude d’initiatives pour pallier la paralysie du gouvernement, quitte à bousculer les hiérarchies en place.

Face aux employeurs qui voulaient maintenir l’activité économique à tout prix, les salariés ont su multiplier le recours aux droits de retraits, les débrayages, les arrêts maladie pour exercer leur pression, jusqu’à ce que le gouvernement, faute de véritable politique sanitaire, soit contraint de mettre en place ce confinement généralisé, aveu d’impuissance.

Dans des secteurs vitaux comme les hôpitaux, les salariés ont parfois dû par eux-mêmes réorganiser le travail dans les services, bousculer les habitudes, pour pouvoir faire face à la pandémie… et cela le plus souvent contre l’avis de directions incapables de raisonner autrement qu’en gestionnaires obsédés par les équilibres budgétaires.

Dans nombre de quartiers, des habitants ont aussi dû organiser des réseaux de solidarité pour faire face à une explosion sans précédent de misère, comme autour d’un Mc Donald’s à Marseille, où les anciens salariés licenciés ont réoccupé le restaurant pour en faire un centre de distribution d’aide alimentaire pour les habitants de leur quartier populaire.

Ces multiples initiatives, à travers lesquelles s’expriment à la fois le refus de travailler dans n’importe quelles conditions ou pour des productions non essentielles et la volonté de prendre en main l’organisation du travail quand c’est nécessaire, sont autant d’étapes dans la construction d’une conscience de classe. Une conscience naissante qui a encore besoin de se renforcer, de prendre confiance en elle, de s’organiser...

Mais dans les faits, par leur l’action, ces salariés, ces habitants des quartiers ont engagé l’indispensable discussion, par en bas, sur l’organisation du travail et de la production : qu’est ce qui est produit, pour qui et dans quelles conditions ? Autant de discussions incontournables à travers lesquelles se construit la conscience de l’absurdité d’une économie qui n’est organisée que pour les profits d’une minorité au détriment de l’ensemble de la population, une société où les 99 % produisent toutes les richesses, qu’1 % s’accapare.

De la remise en cause de la propriété privée des multinationales… à la planification démocratique, écologique, socialiste

Toutes les mesures d’urgence qui seraient indispensables face à la pandémie et à la récession ne peuvent que se heurter à la propriété capitaliste.

La mise en place d’une véritable politique sanitaire impliquerait de regrouper dans un seul service public de la santé les hôpitaux, les cliniques privées, la médecine de ville comme les multinationales de la santé… Il ne pourra se mettre en place qu’en rupture avec ces groupes privés qui ont fait de la santé un business, comme avec la logique comptable qui s’est imposée jusque dans les hôpitaux. Il ne pourra exister que sous le contrôle des personnels soignants qui ont montré face à la pandémie qu’ils étaient capables de s’organiser avec une autre logique sociale.

Face à la récession, alors que patronat et gouvernements redoublent leurs offensives contre le monde du travail, l’urgence impliquerait que l’argent public serve à financer les productions indispensables, comme à fournir les moyens de subsistance à ceux privés de revenu, que ce soit en garantissant leurs salaires ou en leur permettant de bénéficier de crédits gratuits. De telles mesures d’urgence s’opposent à la distribution à fonds perdus de milliards aux multinationales et aux banques comme elles impliquent d’annuler les dettes publiques, à commencer par celles des pays pauvres. Les mettre en œuvre implique d’en finir avec le parasitisme de la finance, en expropriant toutes les institutions financières privées, banques, compagnies d’assurance, et en fermant les bourses et leur logique spéculative. Ce n’est qu’ainsi que pourra se constituer un véritable service public de la finance et du crédit sous le contrôle démocratique des salariés et de la population.

La mondialisation financière a créé à l’échelle du monde une économie intégrée qui ne répond à aucune autre rationalité que la course à la rentabilité pour le profit, entraînant une accentuation de l’exploitation du travail par la mise en concurrence de l’ensemble des travailleurs, une gestion à flux tendu qui fragilise toute la société, une réduction permanente des coûts de production au prix d’une explosion des transports inutiles polluants, une fuite en avant permanente dans la destruction de l’environnement.

Pour imposer une autre logique sociale, il faut que le monde du travail exerce directement son contrôle en empiétant sur la propriété capitaliste jusqu’à l’expropriation des principales multinationales et la prise en main de leur fonctionnement par leurs salariés comme par l’ensemble de la population.

C’est cette prise en main qui permettra de réorganiser l’économie mondiale sur d’autres bases que le profit. Une réorganisation qui vise à améliorer les conditions de travail, et donc passe par la réduction du temps de travail dans le cadre d’une réelle coopération entre les travailleurs du monde. Une planification qui s’appuie sur des choix démocratiques pour décider de ce qu’il est utile de produire et de comment rationaliser les « chaînes de productions » non pour les rentabiliser financièrement mais pour réduire les transports inutiles comme la consommation d'énergie et de ressources non renouvelables, pour réduire l’impact sur l’environnement.

Seule une telle planification mondiale de la production et des échanges permettra la relance d’une activité économique débarrassée de tout autre objectif que la satisfaction des besoins réels des populations tout en prenant en compte la préservation de l’environnement. C’est la seule base possible et nécessaire pour une société humaine pleinement consciente d’être partie intégrante de son environnement naturel, une société socialiste, communiste.

Bruno Bajou

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