Les élections européennes auront lieu dans 7 mois dans un contexte qui voit l’offensive des classes dominantes et de leurs États s’accentuer dans tous les domaines, alimentant la montée des idées réactionnaires, de la xénophobie et du nationalisme qui menacent de faire éclater l’Union européenne capitaliste.

Elles sont déjà l’occasion de rivalités démagogiques entre Macron et Le Pen que Mélenchon se propose d’arbitrer. Macron se présente comme l’homme de l’Europe libérale contre l’Europe des nationalismes de Le Pen, Salvini et autres Orban.

En réalité, la politique que mène Macron est de même nature, quant au fond, que celle de la droite extrême ou de l’extrême droite, elle leur prépare le terrain. Et au pouvoir, la droite et l’extrême-droite n’auraient d’autre politique que de satisfaire les exigences du Medef et des riches.

Mélenchon prétend leur disputer le terrain mais, au final, il fait sur la question des migrants et par sa démagogie anti-européenne des concessions aux idées réactionnaires, au nationalisme, à un populisme qui tournent le dos aux intérêts du monde du travail.

Les travailleurs n’ont pas à arbitrer le conflit et la rivalité Macron-Le Pen mais à défendre contre eux leurs intérêts de classe, sociaux et démocratiques, par delà les frontières.

Cette perspective, seuls les anticapitalistes et révolutionnaires, c’est à dire Lutte ouvrière et le NPA, peuvent la porter. Il est indispensable que nous le fassions ensemble.

Nous voulons contribuer à la convergence des luttes, à préparer l’inévitable et nécessaire affrontement avec le pouvoir et le patronat.

Nous voulons redonner confiance au monde du travail, conscience aussi qu’il représente et porte la seule issue à une situation où se combinent régression sociale et politique, attaques contre les classes exploitées et offensive réactionnaire, raciste et xénophobe.

Par-delà des divergences et des façons de faire souvent différentes, nos deux organisations peuvent défendre aujourd’hui de grands axes qui nous sont communs.

Du fait de l’exacerbation de la concurrence mondialisée, de la montée des protectionnismes, l’énorme masse de capitaux qui parasitent le travail humain à l’échelle de la planète ne peut tenter d’échapper au krach, à la faillite, qu’en accentuant toujours plus l’exploitation des travailleurs et des populations. Sans pour autant y réussir. Une nouvelle crise financière avec en conséquence une profonde récession est de nouveau à l’horizon.

Cette folle course à l’abîme engendre par ailleurs une grave crise écologique qui menace la planète.

Face à cette offensive des classes dominantes, nous pouvons ensemble défendre les grandes lignes d’un programme d’urgence social, démocratique, écologique, un programme pour les luttes des travailleurs.

Nous affirmons notre solidarité avec les migrants et exigeons l’ouverture des frontières, la libre circulation et le droit d’installation pour celles et ceux qui le souhaitent. Nous les considérons comme des frères de classe et la lutte pour les droits des travailleurs est indissociable de la solidarité.

Cela veut dire la dénonciation de l’Europe forteresse, des guerres impérialistes et du soutien que l’État français comme l’UE apportent aux dictatures.

Nous dénonçons toutes les discriminations et oppressions. Nous sommes partie prenante en particulier de la lutte des femmes contre les violences sexistes et pour l’égalité des sexes.

Nous dénonçons l'organisation capitaliste de l'économie à l'échelle du monde qui réduit à la misère des millions de personnes pour accumuler des richesses fantastiques entre les mains d'une minorité et qui provoque des dégâts irréparables sur l'environnement et la nature.

Nous partageons la même opposition à la politique des institutions européennes qui prolonge et complète celle des gouvernements nationaux et qui consiste à aider les multinationales et à égaliser par le bas la législation du travail et les salaires.

Contre les souverainistes de droite et de gauche, nous militons pour des États-Unis socialistes d'Europe, débarrassés des frontières comme de la dictature des multinationales et des banques. Nous inscrivons la lutte contre notre propre bourgeoisie et son État dans une perspective internationaliste qui vise à en finir non seulement avec les institutions nationales mais plus largement avec celles de l'Union européenne, construites elles aussi dans l'intérêt du capital.

Il est indispensable que les travailleurs et les classes populaires conquièrent le pouvoir afin d’enlever au patronat et aux financiers la mainmise absolue qu'ils ont sur l'économie.

Notre campagne fera entendre haut et fort la voix de celles et ceux qui luttent et qui résistent, une campagne qui mette sur le devant de la scène la nécessité du tous ensemble pour faire reculer le gouvernement et le patronat, en France comme dans le reste de l’Europe.

Il ne s’agit pas de taire nos désaccords. Ils n’empêchent en rien une campagne commune, de classe, révolutionnaire et internationaliste autour d’un programme rejetant toute tentation au repli national et se situant dans la perspective d’une Europe socialiste des travailleurs.

Une telle campagne commune ouvrirait de nouvelles perspectives à celles et ceux qui voient en nous ou voudraient pouvoir voir en nous une réponse à la faillite de la gauche, la perspectives d’un parti des travailleurs, ouvert et démocratique.

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