La mauvaise comédie du remaniement ministériel n’en finit pas comme si Macron éprouvait un plaisir pervers à affirmer son pouvoir, à ridiculiser les médias, qui parlent pendant des heures et des heures pour commenter les rumeurs, ou l’opposition drapée dans son indignation… A ridiculiser aussi ses propres ministres mis sur le grill…
Il parle de « péripétie » prenant la pose du monarque exerçant ses pleins pouvoirs, affichant le mépris de ses gens, tous là pour le servir ! Franchement ridicule tant derrière cette farce, il y a un politicien isolé pris à son propre piège lui qui prétendait dépasser le jeu du clivage gauche-droite. Ce clivage parlementaire, le PS l’a dépassé depuis longtemps. Ses principaux dirigeants ont sabordé leur propre parti pour mettre en selle Macron. Dupe de lui-même ce dernier se retrouve bien seul mais avec des pouvoirs exorbitants et une certitude : sa politique fait l’unanimité au sein du patronat et de la bourgeoise. Et au-delà des rivalités politiciennes, aucune des forces institutionnelles qui le combattent n’auraient d’autre politique que de faire, à son image, ce que veulent le Medef et la bourgeoisie. Cette certitude comme les pouvoirs qui lui sont impartis lui laissent tout le temps de voir venir...
Macron préside, le gouvernement gouverne. Tout ce petit monde s’attelle à sa tâche de démolition sociale. Et là, il faut bien dire qu’ils reçoivent des encouragements ardents ! Personne ne connaît encore ce que sera la prochaine réforme en chantier, celle des retraites, mais par avance tous applaudissent tellement ils sont sûrs que tout ira dans le bon sens, la liquidation des régimes spéciaux, l’égalité par le bas public-privé, la baisse des pensions… Là encore Macron peut jouer la montre et se donner le temps de faire l’opinion avec l’active complicité des médias afin d’anesthésier les organisations syndicales prises dans la mélasse du dialogue social.
Ces dernières étaient convoquées mercredi dernier pour un bilan à mi-parcours, rien de vraiment précis si ce n’est que l’on voit pointer le recul à 63 ans de l’âge de départ à la retraite. Façon Macron, en instaurant une décote pour ceux qui partiraient à 62 ans !
Et les syndicats se prêtent au jeu de ces discussions à l’infini dont la conclusion n’appartient qu’au seul pouvoir. Le secrétaire général de FO, Pascal Pavageau, s’est dit « satisfait ». Pour la CFDT, Laurent Berger, a salué « une réunion utile ». Seule, la CGT n’est « pas favorable à ce projet », qui « fera baisser » les futures pensions « à un niveau proche du seuil de pauvreté pour beaucoup ». Une évidence qui justifierait le boycott de ces discussions qui entérinent les reculs antérieurs et en préparent de nouveaux.
La politique de Macron comme sa démarche hautaine et méprisante suscite le dégoût, la révolte, l’hostilité. L’exaspération est profonde dans tout le pays. Le 9 octobre, malgré toutes ses limites fixées par avance par les directions syndicales, en a été une expression. A travers les luttes, les conflits qui éclatent sur les lieux de travail, les luttes contre les licenciements, celle des Ford, la grève des postiers du 92, dans les Hôpitaux, la conscience que l’enjeu est de préparer un affrontement de classe plutôt que d’appuyer les appareils dans le jeu de dupe du dialogue social fait son chemin.
Macron a été la réponse de la bourgeoisie au discrédit de ses serviteurs politiques traditionnels de droite et de gauche, imposée par une vaste campagne publicitaire. Il a balayé le mythe du clivage droite-gauche, en réalité simple alternance politicienne et parlementaire, pour mieux faire revivre l’antagonisme fondamental entre les classes possédantes et le prolétariat, entre le capital et le travail.
Alors, il peut prendre son temps, il ne pourra empêcher que se forge et se répande ce sentiment évident qu’entre eux et nous, il n’y a ni compromis ni dialogue possibles, mais un combat acharné pour changer le rapport de force sans craindre d’agir pour renverser leur domination fondée sur le profit et la concurrence et construire une société fondée sur la solidarité et la coopération, le socialisme, le communisme.
Démocratie révolutionnaire