Quatre otages, dont deux touristes français disparus depuis le 1er mai alors qu'ils étaient dans le nord du Bénin dans une zone de toute évidence « à risques majeurs », ont été libérés par un commando militaire français dans la nuit de jeudi à vendredi au nord du Burkina Faso. Au cours de cette intervention, deux militaires membres des forces spéciales ont trouvé la mort. Cette opération militaire dont Macron a pris la décision devient une opération de politique intérieure. Deux semaines avant les élections européennes, Macron cherche à s’imposer face à Marine Le Pen comme dirigeant de la nation, patriote, à contraindre les partis institutionnels à soutenir sa décision et à rallier l’union nationale pour saluer la mémoire des deux soldats sacrifiés. Il cherche à utiliser l’émotion en sa faveur, pour justifier la politique de la France en Afrique.

Il a remercié les gouvernements béninois et burkinabé « pour leur parfaite coopération » et les a assurés « de l’entière volonté de la France à les aider dans leur lutte contre le terrorisme au Sahel ». Comme si la France était au Sahel pour aider les populations !

La dite guerre contre le terrorisme justifie une politique qui n’a d’autre objectif que de perpétuer son influence en Afrique, de défendre son rôle sur la scène internationale au détriment de populations victimes pendant des décennies du colonialisme et aujourd’hui du pillage des multinationales, et intégrer les dictatures en place à sa politique, leur en faire partager les dépenses et le coût.

Mais ce déploiement militaire est bien impuissant à venir à bout du terrorisme qu’il engendre et entretient, comme le montre la situation en Afghanistan où la guerre dure depuis près de 40 ans, en Irak ou en Syrie, comme dans les pays du Sahel.

Trump, Macron and Co se réjouissaient, il y a peu, de la défaite de Daesh en Syrie et en Irak. Quelle victoire qui a fait de ces pays des champs de ruines sans venir à bout du terrorisme qui puise ses forces dans la détresse des populations !

Le déploiement de moyens militaires ultrasophistiqués, dans lesquels sont engloutis des milliards pour le plus grand profit des marchands de canons, est bien incapable d’éradiquer le terrorisme face à des populations qui subissent l’arrogance des militaires et la dictature de régimes corrompus, qui gaspillent des milliards dans des politiques d’armement absurdes au lieu d’œuvrer à soulager la misère.

C’est bien une véritable guerre que l’armée française livre au Sahel avec la collaboration de l’ONU et des dictatures qu’elle soutient, qui participent au G5 Sahel, la Mauritanie, le Mali, le Niger, le Tchad et le Burkina Faso. Elle s’y est engagée en janvier 2013. Depuis, le champ des opérations s’étend. Elle « ne s’arrêtera que le jour où il n’y aura plus de terroristes islamistes dans la région », prétendait Macron en mai 2017 à Gao, au lendemain de son élection. En réalité, une guerre sans fin qui vise à perpétuer la présence militaire de la France qui mène, comme partout, comme elle le fit au Rwanda, une politique trouble où se confondent lutte contre le terrorisme et lutte contre les rebellions.

L’armée française est au Sahel pour maintenir l’ordre des multinationales contre les populations.

Elle protège des dictatures et nourrit les racines sociales et politiques du terrorisme. Ce dernier ne pourra être vaincu que par une politique visant à la coopération des peuples pour mettre fin au pillage de l’Afrique par les multinationales comme aux pouvoirs qui les servent en Afrique comme ici. La paix ne pourra venir que de l’alliance des peuples et des travailleurs. Hors d’Afrique les troupes impérialistes !

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