« Aujourd'hui dans la rue, demain on continue ! » La bataille est engagée, prenons-la en main, organisons-nous démocratiquement
Le 5 décembre constitue en lui même une première victoire. 806000 manifestants, dit le ministère de l’intérieur, 1,5 million dit la CGT. Ce qui est sûr, c’est que le mouvement démarre plus fort qu’en 1995. La grève « corporatiste », de « privilégiés », destinée à « maintenir les régimes spéciaux » dénoncée jour après jour par les médias aux ordres s’est avérée une vague de fond ouvrière et populaire, la convergence des mécontentements et des colères, le rassemblement du monde du travail. Toutes les générations de toutes les professions, du public et du privé, se sont retrouvées à travers tout le pays, au coude à coude, enthousiastes et joyeuses, dans la rue. Même les avocats étaient de la partie.
La multiplication des AG, des interpros, des appels à la reconduction ainsi que les manifs de samedi, celles des chômeurs comme des gilets jaunes ou des deux ensemble, malgré les provocations et les violences policières, montrent que le 5 pourrait bien être le point de départ d’un élargissement et d’un approfondissement de la grève vers sa généralisation. Des énergies militantes ont été libérées, de nouvelles possibilités ouvertes.
Le 5 décembre et ses suites, les données de la nouvelle période, le besoin d’un parti des travailleurs et le NPA
- Par Texte collectif dans le cadre de discussions internes au NPA
La grève massive à la RATP, le 13 septembre dernier, et la décision des grévistes de se lancer dans la grève reconductible à partir du 5 décembre obligeant les syndicats à se rallier à eux a été le point de départ d’un processus de mobilisation vers une nouvelle étape du rassemblement du monde du travail dans l’affrontement avec le pouvoir. La mobilisation des cheminots, celle des urgentistes qui a réussi à entraîner l’ensemble du personnel hospitalier dans la lutte avec les manifestations du 14 et du 30 novembre, dans l’enseignement public, après le suicide de la directrice d’école Christine Renon, au sein des universités suite à l’immolation d’un jeune étudiant à Lyon, victime de la précarité et accusant Sarkozy, Hollande, Macron, sont autant de moments de cette mobilisation générale. Les manifestations contre les violences faites aux femmes samedi dernier participent de ce profond mouvement social, politique, démocratique.
Un an après le début du mouvement des gilets jaunes, une nouvelle étape est en train d’être franchie, le rassemblement du monde du travail sur son terrain de classe.
L’attitude du pouvoir tant par ses provocations policières à l’occasion de l’acte 53 des gilets jaunes que par son refus de répondre aux exigences des différents secteurs mobilisés ou le mépris des salariés qu’exprime son attitude sur la réforme des retraites, auxiliaire du Medef et du CAC40, contribuent à généraliser et à unifier la contestation.